Le Port

Des luttes revendicative aux élections : passer à une autre dimension politique

Autour de la cantonale de dimanche prochain avec Monica Govindin

11 mars 2003

Depuis l’annonce de la candidature de Monica Govindin au Port, les courriers des lecteurs dans "le JIR" et "le Quotidien" ont viré à l’aigre. Comme si, parallèlement à l’espoir réel que la candidature de la jeune femme a fait naître dans une bonne partie de l’électorat portois, qui attendait ce renouvellement, se réveillaient chez d’autres les vieux démons de la frustration ou du dépit.
Les apostrophes publiques à Monica Govindin, lorsqu’elles se sont pas purement et simplement insultantes - il y en a encore dans cette société qui ne savent pas traiter autrement l’irruption d’une femme dans la vie politique - oscillent entre deux penchants, aussi misérable l’un que l’autre. L’un emprunte le ton de la commisération : « pauvre Monica ! » « Dans quelle galère est-elle allée se mettre… » « Tu te fais "récupérer"… », etc., et multiplie les conseils. Forcément, une jeune femme qui entre en politique… Elle ne peut qu’avoir besoin de conseils, ce qui semble avoir suscité de nombreuses vocations ! Dans les courriers des lecteurs de la presse bien-pensante, les "conseilleurs" penchent tous du même côté, celui d’un anti-communisme éculé.
L’autre versant, emprunt du même anti-communisme, est plus cynique. Les courriers qu’il inspire reprennent le refrain populiste et fascisant "anti-élus" et cherchent à opposer le mouvement des jeunes et la jeune femme qui en est issue, au seul prétexte qu’elle se présente à une élection : « Tu nous a trahis ! » pleure un ancien camarade de Monica - paraît-il - qui ne se remet pas de la voir pousser la logique de son engagement jusqu’à vouloir porter la bataille au sein d’une assemblée politique.

Pourquoi douter subitement ?

Au final, tout concourt à discréditer la candidature de la jeune femme. Or il y a beaucoup d’incohérence dans ce double mouvement de dénigrement. Ainsi dans le discours de ce désillusionné, sincère ou non, dont "le Quotidien" publiait hier les imprécations contre la candidate : « Je me suis dit qu’avec des gens comme toi, nous allions trouver des réponses aux questions que nous nous posions, que notre avenir allait s’éclaircir, que nos hommes politiques ne pouvaient pas ne pas nous aider ». Voilà un « emploi-jeune d’une collectivité territoriale », camarade de lutte de Monica Govindin qui dit, dans un même mouvement, sa confiance en la détermination de Monica Govindin, qui fait lui-même le lien avec le rôle des politiques pour appuyer les luttes et, quelques lignes plus loin, parle de « trahison » au motif que Monica elle-même a décidé de faire ce lien et de le traduire dans ses actes. Qu’est-ce qui permet de penser que Monica Govindin, une fois élue, va perdre sa détermination ? Rien. Pourquoi toute ses belles qualités de caractère s’éteindraient-elles subitement du jour où des électeurs - qui sont entre autres des jeunes comme elle - lui auront donné mandat pour traduire leurs luttes dans une action politique, à laquelle eux aussi peuvent et doivent participer ? Qu’est-ce qui justifie la rupture entre Monica emploi-jeune en lutte et Monica élue ? Rien. Au contraire, cette élection peut être la démonstration, pour quantité de nouveaux citoyens, du lien à instaurer - quand il n’existe pas -, à restaurer - quand il a été mis à mal -, ou simplement à vivre, quand il s’affirme avec confiance, comme le fait Monica Govindin, entre l’engagement dans des actions de transformation et la projection dans un projet politique. Et qui dit projet politique dit aussi élus capables de le faire aboutir.
Pourquoi douter subitement de la volonté de Monica Govindin - et d’autres élu(e)s avec elle - de faire aboutir la lutte des emplois-jeunes ? Et ce raisonnement vaut pour toutes les autres luttes : pour les employés communaux, pour le logement, pour la défense de l’agriculture et la protection des surfaces agricoles, etc., etc.

Prolonger cette élection par les luttes

En fait, toutes ces jérémiades disent le manque de confiance de gens qui, soit ne luttent pas, soit ne font pas confiance à leurs luttes. Ce qui est tout de même un comble ! Manque de sincérité ? Manque de détermination ?
Ils ont sous les yeux l’exemple d’une jeune femme qui vient secouer le "ronron" habituel et ils regardent ailleurs ?
La meilleure façon de les ramener à des pensées plus constructives est de se mobiliser largement autour de Monica Govindin, d’assurer une large victoire le 16 mars et de prolonger cette élection par les luttes des jeunes pour l’emploi. Et tous ceux qui pleurent aujourd’hui dans les médias conservateurs comprendront peut-être, s’ils sont honnêtes avec eux-mêmes, qu’il leur manquait tout simplement une dimension.


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