France-Télévision dans la tourmente

19 juillet 2008

Depuis l’annonce faite par le Président de la République, le 8 janvier dernier, de la suppression de la publicité sur les chaînes du groupe France-Télévision, c’est le branle-bas de combat. Le monde de l’audiovisuel est en pleine effervescence.

(photo DS)

“N” ne serait-il pas en train de nous faire une crise de nostalgie ? Le pouvoir rend fou, dit-on, mais au-delà de cette affirmation peut-être excessive, notre président ne se servirait-il pas de sa haute fonction pour mettre en adéquation ses rêves personnels et un manque affectif ? Notre pays est gouverné comme un jeu de Monopoly et Nicolas achète l’esplanade Henri de France (Siège de France-Télévision) et compte opérer des changements après acquisition. Mais voilà que sous couvert de modernité, notre président “Bling Bling” fait faire à notre service public de l’audiovisuel un pas de géant, mais en arrière. Le pauvre, il est nostalgique du temps béni de “La piste aux étoiles”, de l’émission “Au théâtre ce soir”, et que sais-je encore !
Même si, comme tout un chacun, on peut reconnaître que la télévision de “papa” avait de bons côtés, il ne faudrait peut-être pas en revenir au temps du noir et blanc et de l’ex-ORTF, et pourtant, il semblerait que pour M. Sarkozy, le temps où le JT était écrit depuis le Palais de l’Élysée, avec comme rédacteur en chef le ministre de l’Intérieur, c’était l’exemple !

Un pas de géant... en arrière !

Les Français sont majoritairement pessimistes sur l’avenir de l’audiovisuel public, selon un sondage CSA paru dans “Le Parisien/Aujourd’hui en France”. Selon cette enquête réalisée par téléphone les 11 et 12 juin, 56% des téléspectateurs se déclarent « plutôt » ou « très » pessimistes sur l’avenir des chaînes publiques (France 2, France 3, France 4, France 5 et Arte).
En revanche, 78% des personnes interrogées font confiance au personnel de France-Télévision pour assurer l’avenir du service public de la télévision. Par ailleurs, 66% des personnes interrogées font confiance à la Direction de France-Télévision pour assurer cet avenir. Inversement, 44% des téléspectateurs ne font pas confiance à la commission Copé chargée de faire des propositions pour une nouvelle Télévision publique. Enfin, 59% des téléspectateurs ne font pas confiance au président Nicolas Sarkozy et au gouvernement pour assurer l’avenir du service public. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et pourtant, le gouvernement poursuit dans sa fuite en avant et tente malgré tout de démanteler l’un des meilleurs services publics d’audiovisuels d’Europe. Pourquoi ce besoin de détruire sous couvert de rénover ? On ne peut s’empêcher de penser aux amitiés toutes médiatiques de notre président, et plus particulièrement à ses liens privilégiés avec le grand patron de TF1, Martin Bouygues, car tout criminologue sait que la première question est de savoir à qui profite le crime, et en l’occurrence, dans cette affaire, il est impossible de ne pas croire que les principaux bénéficiaires de la réforme, ce sont les sociétés de Télévisions TF1 et M6.

La réforme de Big Brother

Au-delà de la suppression de la publicité sur le service public de l’audiovisuel, ce qui frappe le plus, c’est le désir de notre omnipotent Président de vouloir tout contrôler et tout diriger. Nicolas Sarkozy ne cesse de fustiger France-Télévision et ses dirigeants pour, semble-t-il, préparer le terrain des charrettes de licenciements qui se profilent à l’horizon.
« Reprise en main », « régression », on est en droit de se poser les questions pour au moins tenter de percer la pensée élyséenne sur le devenir de nos chaînes de Télévisions. Le président Nicolas Sarkozy est accusé par l’opposition et de nombreux médias de vouloir contrôler la Télévision publique, au lendemain de l’annonce d’une réforme prévoyant la nomination de son patron par le gouvernement. Présentant à la presse une réforme de l’audiovisuel public, M. Sarkozy a souhaité que le président de France-Télévision soit à l’avenir « nommé par l’exécutif après avis conforme du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), et sous réserve qu’une majorité qualifiée de parlementaires n’y fasse pas obstacle ». Le Parti Socialiste a aussitôt dénoncé « un coup grave » porté « à l’indépendance des médias » et Marie-George Buffet (PCF) a qualifié cette décision de « reprise en main » de l’audiovisuel public par le pouvoir.

Levée de boucliers politique

Même au sein du gouvernement, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, issu de la gauche, a dit ne « pas aimer » cette idée.
De son côté, Reporters sans frontières a qualifié le projet d’« inacceptable », jugeant qu’il « redonne au pouvoir exécutif la capacité de contrôler la ligne éditoriale des médias publics ». Face aux critiques, la ministre de la Culture, Christine Albanel, est intervenue. « Il y a suffisamment de verrous et de contrôle pour qu’on ne puisse pas parler de prise de contrôle du pouvoir », a-t-elle assuré.
En l’état, la reforme de l’audiovisuel public n’a pas fini de faire couler de l’encre, et pourtant, rien n’y fait, notre président reste droit dans ses bottes et continue de vouloir concentrer les pouvoirs entre ses mains.
La dernière prise de position sur la réforme des institutions prouve qu’il n’est question que de donner un maximum de pouvoirs au président, et c’est ce que veut dénoncer l’opposition en refusant de voter le texte qui sera présenté au congrès de Versailles lundi, notamment parce que Nicolas Sarkozy refuse que son temps de parole dans les médias ne soit comptabilisé avec celui de la majorité. Or, “N” est omniprésent dans les médias, ce qui déséquilibre fortement le sentiment de démocratie dans notre pays, on comprend mieux son désir de réforme pour avoir une télévision godillot à sa main.

Il est fort probable que dans les bureaux de France-Télévision, certains préparent les cartons

Alors que le conseiller spécial du Président, Henri Guaino, a indiqué au “Monde” qu’une « nouvelle nomination du patron de France-Télévision aura lieu après l’adoption de la loi », De Carolis dénonce la stupidité des propos de Sarkozy.
Le président de France-Télévision a décidé de jouer son va-tout dans la crise qui l’oppose à l’Elysée par une colère froide déversée sur RTL.
Patrick de Carolis a choisi, perdu pour perdu, il a décidé de partir la tête haute. Interviewé sur RTL, il a répondu très directement au comportement et aux propos de Nicolas Sarkozy. « Il est temps de dire que la Télévision, c’est un métier qui obéit à des règles. Depuis trois ans, nous faisons, avec Patrice Duhamel et les personnels de France-Télévision, une Télévision respectable et nous entendons qu’elle soit respectée. Et quand on dit qu’il n’y a pas de différence entre Télévision publique et Télévision privée, je trouve cela faux, stupide, injuste ». Cette dernière phrase, on l’aura compris, était directement adressée au Président de la République. Elle fait suite à une discussion orageuse entre lui et Patrice Duhamel, le numéro 2 de France-Télévision, en présence de plusieurs communicants de l’Élysée, scène relatée par “Le Parisien” et “Arrêt sur Images”.
Patrick de Carolis a été encore plus loin : il a déclaré que si le compte n’y était pas, autrement dit, si France-Télévision n’était pas recapitalisée à hauteur des pertes de recettes provoquées par l’annonce de la fin de la publicité (450 millions d’euros), il démissionnerait de son poste.
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Il n’y a pas que dans le service public que la Télévision est en ébullition

Le groupe Antenne Réunion : Leader en Télévision depuis près de 3 ans. Antenne Réunion Publicité, régie leader pluri-médias à La Réunion, présent dans le mobile, l’Internet et l’affichage dynamique, réagit et attend avec impatience l’arrivée de la TNT et pourquoi pas la suppression de la publicité sur RFO. A en croire le communiqué de presse qui nous est parvenu (voir encadré), les espoirs sont grands du côté de la petite chaîne privée.


Antenne Réunion favorable, mais vigilant au schéma du CSA



Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a rendu public son rapport sur les modalités de développement de la télévision numérique en Outre-mer.
Ce mode d’emploi destiné au gouvernement propose un processus de déploiement semblable à celui de la Métropole pour une Télévision Numérique Terrestre (TNT), gratuite et accessible à tous. Un modèle défendu depuis 2000 aussi bien par la Région Réunion que par Antenne Réunion.
La forme préconisée par le conseiller Alain Méar, rédacteur du rapport du CSA, va permettre d’élargir l’offre à une dizaine de chaînes, dès la fin 2009, rattrapant ainsi le retard avec la Métropole et en tenant compte des spécificités de chaque territoire.
« Comme en Métropole, l’introduction de la TNT va entraîner une mutation du paysage audiovisuel réunionnais et de ses acteurs », précise Christophe Ducasse, Président directeur général d’Antenne Réunion. « L’élargissement de l’offre ne doit pas se faire contre les acteurs locaux, mais avec eux ».
Ce schéma s’inscrit dans un contexte économique sensible car en plein débat sur la présence de publicité sur les chaînes publiques de RFO en cohérence avec l’évolution du secteur public de l’audiovisuel en Métropole.
Antenne Réunion estime que la proposition du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel qui vise à introduire une diminution progressive et sans brutalité (là où il existe une alternative privée) est un scénario qui peut permettre aux acteurs privés locaux, producteurs, publicitaires et diffuseurs d’identifier les nouvelles ressources apportées par la TNT.
Un déploiement rapide de la TNT avec une arrivée en nombre de chaînes publiques nationales ne doit pas engager tout le secteur audiovisuel et publicitaire de La Réunion vers la récession.
Antenne Réunion sera vigilant à ce que la TNT représente bien, et ce dès 2009, un élargissement effectif de l’offre audiovisuelle existante autour d’une offre de proximité renforcée. « Plus de chaînes nationales ne doit pas être synonyme de moins de chaînes locales dans des territoires aux identités fortes et qui ont vocation à rayonner sur leur zone géographique », souligne Christophe Ducasse.
Dans ce contexte, Antenne Réunion invite le gouvernement français à suivre le chemin dessiné par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel dans la concertation des acteurs locaux privés.
Antenne Réunion, média leader de La Réunion, prendra alors ses responsabilités pour s’impliquer fortement dans la réussite de la TNT, en renforçant le secteur audiovisuel local pour apporter à tous les Réunionnais la meilleure offre de Télévision numérique gratuite et diversifiée.


Antenne Réunion, leader depuis 3 ans, conforte son leadership !

Selon les derniers résultats communiqués par Médiamétrie pour la période avril à juin 2008, Antenne Réunion confirme une nouvelle fois sa position de leader devant la chaîne du service public. Chaque jour, 343.107 téléspectateurs regardent Antenne Réunion. Sur la cible des téléspectateurs de moins de 50 ans, aux heures de grande écoute, de 17h à 22h, la chaîne privée atteint une part d’audience de 37,1% (35,7% sur la vague précédente de janv./avril) contre 28,3% pour Télé Réunion (28,6% sur la vague précédente de janv./avril), soit 8,8 points d’écart, en lundi-dimanche. Toujours numéro 1 aux carrefours stratégiques de l’audience :
Le Journal Télévisé du soir enregistre une part d’audience de 47,1% entre 19h et 19h30, sur la cible “ensemble moins de 50 ans”, en lundi-dimanche.
Le Journal Télévisé de 12h30 obtient une part d’audience de 45,6%, soit une avance de 11,7 points sur son concurrent (33,9% pour Télé Réunion), sur la cible “ensemble moins de 50 ans”, en lundi-dimanche. Antenne Réunion est également leader sur les soirées du lundi au samedi sur la cible “ensemble moins de 50 ans”, avec jusqu’à 21,8 points d’avance sur son concurrent (43,9% de part d’audience le lundi pour Antenne Réunion contre 22,1% pour Télé Réunion, sur la tranche 20h-21h30).

 Philippe Tesseron 
http://tesseron.blogspace.fr/

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