Le Port

Les ’jeunes pour l’emploi’ font le point sur de « nouvelles responsabilités »

Au terme de leur campagne électorale avec Monica Govindin

15 mars 2003

Plusieurs dizaines de jeunes, membres du comité de soutien à la candidature de Monica Govindin, ont fait hier un bilan de la campagne électorale pour la cantonale partielle du 16 mars au Port. À quelques absents près, pour cause de travail, c’étaient les mêmes qui avaient lancé le comité de soutien du 2 mars, en présence de travailleurs et d’élus portois.
Mais hier, les médias n’étaient pas au rendez-vous et les jeunes en étaient déçus. « Ce n’est pas de notre faute si les autres candidats n’ont pas de comité de soutien », protestait Sergio.
Firoze, Paris, Édith, Sergio, Yannick et David voulaient faire part de leurs premières observations sur « une campagne courte, sur un petit territoire où tout le monde se connaît ». Ils ont avoué être « presque tous novices » dans cette campagne, « la première où [ils sont] directement impliqués ».
De leurs contacts quotidiens avec les gens, en porte à porte ou dans les meetings, ils ont vérifié que « la population du 2ème canton est formée majoritairement de jeunes, dont beaucoup ne sont pas inscrits. Le système des inscriptions automatiques a eu des ratés. Et certains inscrits nous ont confirmé qu’ils n’avaient pas participé aux précédents scrutins », commence Firoze.

Débat sur l’action politique

Sans se démonter, les membres du comité de soutien ont engagé dans les quartiers le débat sur l’action politique ; ils ont beaucoup parlé du chômage avec une population largement touchée par le sous-emploi. Ils ont recueilli en un peu moins de quinze jours 1390 signatures de soutien à la candidature de Monica Govindin. Ils n’ont aucun doute sur l’élection de leur candidate, dimanche, et disent déjà que « la victoire de Monica [leur] imposera de nouvelles responsabilités », a conclu Firoze.
Quelles responsabilités ? D’abord vis à vis du Collectif "Emplois en danger" et des milliers de jeunes qui, soit l’ont rejoint pour mener la bataille pour l’emploi, soit comptent sur lui pour porter leurs espoirs.
Pour Édith et Yannick, les choses sont claires : « le combat continue ! Et tout se passe sur le terrain politique ». L’idée d’un collectif portois fait son chemin et les jeunes n’attendent que la fin des élections pour répandre ailleurs dans l’île leurs espoirs contagieux : dans le Sud, dans l’Est…
« Il y aura d’autres candidatures qui vont secouer les politiques, parce qu’un certain nombre d’hommes politiques ne peuvent plus répondre aux attentes des plus démunis », ajoute un autre. « Beaucoup nous ont dit qu’ils espèrent que Monica va continuer le combat "pou défann azot dann Konsèy Zénéral" », indique pour sa part Sergio.

« Arèt désid pou nou ! »

Parmi ces responsabilités envers les jeunes de l’île, Paris relève l’urgence de « donner un vrai projet de vie aux jeunes de ce pays » et celle de faire comprendre aux jeunes qu’ils ne doivent pas céder aux pressions de ceux qui veulent vider le pays de ses forces vives. « Nou lé pa la pou zot kol in tinm desï nou. Arèt désid pou nou ! », a-t-il dit.
Une autre responsabilité a trait à l’engagement des jeunes, un sujet largement débattu pendant la campagne. « Souvan bann zènn i di "Nou lé pa la èk sa". Mé la, zot la konpri si zot i vé prann zot rèsponsabilité dann péi-la, sé in konba ».
Ils ont fiers de la nouvelle dimension donnée à leur combat à travers l’arrivée d’une jeune comme eux au Conseil général. « C’est une porte pour continuer le combat », a dit Édith, tandis que David insiste sur le cas des jeunes « qui sont déjà sur le bord du chemin, contrairement à ce qu’a dit la ministre ».
« Cette élection est un tournant » ajoute Paris en rappelant les circonstances dans lesquelles les jeunes en colère ont pu rencontrer le Premier ministre, le 21 février dernier. « Le gouvèrman la pré vèy lélèksion-la. Kan zot i sar voir Monica lé élï, i vé dir banna i pé pi fèr ninporte koué La Réunion. Le pouvoir lé dan la min le pèp ».
On le voit, les jeunes portois sont très remontés, sûrs que cette candidature va renforcer leur mouvement en 2004 et que les jeunes vont prendre part aux élections cantonales et régionales. En tout cas, ils vont y travailler sans relâche, à travers un Forum de la Jeunesse et un Sobatkoz, en mai-juin, pour un Projet pour La Réunion.

Message perso au président du Département
Les jeunes du comité de soutien avaient encore dans les oreilles des phrases de dénigrement proférées par certains politiciens. Ainsi, pour certain maire du Sud, le mouvement pour l’emploi serait le fait "d’un petit tas de jeunes sortis du Port".
« Derrière Monica, il y a les emplois-jeunes, les CES et CIA … et tous ceux qui ont soif de plus de dignité et de respect. Et c’est tout ce monde là qui va faire son entrée au Conseil général, avec elle », a répondu Paris.
D’autres propos, tenus au Conseil général, ont d’une part blessé les jeunes et leur ont fait voir surtout le degré « d’hypocrisie et d’aberration » atteint par certains politiques. « Néna désertin o Konsèy zénéral - mi dira pa le non - la di anou "C’est la fin des emploi-jeunes mais ce n’est pas la fin du monde". Apré li va dir publikman "li soutien a nou" ! », rappelle Édith.

« Nou va dir ali "fé atansion sèt zénès-la". Nou vé pa mandié. Nou lé pa asisté », ajoute Yannick.
Les jeunes n’en veulent pas particulièrement à tel ou tel. Mais ils ont touché du doigt l’essouflement d’un certain système politique, à bout d’imagination et de ressource.
Les jeunes du comité de soutien ont eu toutefois un petit message personnel pour le président du Conseil général qui leur aurait dit, lorsqu’ils sont allés au Département : "on va voir ça dans les urnes". « Justement, on va voir ça dimanche ! On va leur montrer que tous ceux qui souffrent n’ont pas besoin de lancer des galets pour entrer par la grande porte au Palais de la Source ! », a dit Paris.

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