
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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Jean-Marie Delpech, architecte
1er février 2003
Les architectes ne sont pas seulement des constructeurs de maisons ou de bâtiments ; ils ont une vision d’ensemble de la question de l’habitat et de l’équipement. Et celle-ci n’est pas souvent mise à contribution par les élus, lorsqu’ils font des plans d’aménagement. La première suggestion de Jean-Marie Delpech à l’atelier de mardi dernier est donc que les politiques s’entourent régulièrement et constamment d’architectes, pour qu’ils apportent ce "plus" acquis pendant leur formation et par leur expérience.
Et la seconde revendication est beaucoup plus forte : l’architecte souhaite voir s’appliquer à La Réunion une réglementation spécifique en matière de construction. « Par provocation, je parle de déréglementation, mais c’est essentiellement une adaptation aux critères climatiques de La Réunion » souligne-t-il.
Et pour illustrer son propos, il donne des exemples. Lors d’un voyage en Afrique du Sud, il lui a été donné de voir des constructions recouvertes de tuiles, avec un système spécifique de montage. Le tout a été étudié pour résister aux cyclones, aux intempéries, aux fortes chaleurs, aux attaques de la mer. Le système est fort simple, et le coût de revient (tant dans la construction que pour l’installation) est très abordable. Fort de cette découverte, il la propose à un aménageur. Lequel lui dit "banco".
Et c’est là que les choses se corsent. Il lui faut aller faire réaliser le prototype... en Angleterre. Ce qui augmente le coût. Et qui va entraîner un autre problème : les normes de construction anglaises ne sont pas celles en vigueur en France ; il faut donc poursuivre le travail engagé pour que cela entre dans ses sacro-saintes normes françaises. Et nouvelle hausse du coût de revient. Une expérimentation - réussie, par ailleurs -, qui a coûté fort cher, car il n’y a pas de crédits alloués à ce type d’expérimentation.
Autre exemple : celui des volets roulants mécaniques. En France, ils sont homologués pour des vents allant jusqu’à 180 km/heure. À La Réunion, il serait judicieux de porter ce palier à 250 km/heure. Tout à fait logique, n’est ce pas. La contrainte technique demande donc à ce que l’on appellera très sommairement "le rail" soit plus important. Là aussi, tout à fait logique. Mais voilà que pour rester dans ces foutues normes françaises, ces fameux rails ne doivent pas dépasser le seuil établi pour la France ; en cas de dépassement, la construction n’est pas déclarée conforme. Au mieux, il y a un surcoût, au pire, il n’y a pas de certificat de conformité.
Jean-Marie Delpech propose un troisième exemple : un toit avec un "débord" de plus d’un mètre permettrait non seulement d’avoir un peu plus d’ombrage, mais aussi d’éviter la pose de fenêtre. Ce qui, dans les Bas, n’est pas toujours utile : le "débord" empêche le vent et la pluie de s’engouffrer. Et en cas de cyclone, il y a les volets en bois. « Et l’on gagne des sommes importantes en évitant de poser des fenêtres dans ces maisons. Mon expérience me permet de dire que bien souvent, ces fenêtres ne sont jamais fermées », poursuit-il.
L’utilisation du bambou pourrait être une "innovation". Les expériences menées dans d’autres pays (notamment asiatiques) sont extrêmement concluantes et le matériau est utilisé depuis des siècles. Et bien évidemment, le bambou n’entrant pas dans les normes françaises, on refuse son emploi dans certains cas. Ou alors on applique une surtaxe...
« Prenez l’exemple des varangues : la réglementation prévoit qu’elles ne doivent pas être supérieures à 9 mètres carrés. Avec une famille de 9 personnes dans la construction, chacun a 1 mètre carré », ironise l’architecte. Et lorsqu’il a fait des recherches-expérimentations visant à réduire la taille des chambres pour augmenter celle des cuisines et des varangues, « on m’a rétorqué que cela ne correspondait pas au tableau de surface applicable ». C’est bien connu qu’en France, 12 mois sur 12, on utilise la varangue...
Autre exemple : il a fallu qu’une entreprise australienne finance sur ses fonds propres la mise aux normes françaises d’une ossature métallique. Du coup, toutes les retombées financières vont... dans les caisses de la société australienne.
« Et je pourrais multiplier ainsi les exemples. Sur l’usage des matériaux d’isolation qui ont pour but d’éviter la perte de chaleur et qui, pour cause de climat à La Réunion, ont l’effet inverse : il y a une forte condensation », poursuit Jean-Marie Delpech. Pour lui, l’état d’esprit qui prévaut à l’application de telles dispositions relève d’un état post-colonialiste.
Et de proposer que des études soient financées pour que l’on puisse utiliser à La Réunion des matériaux mis au point dans la région, donc répondant aux impératifs climatiques : « En Afrique du Sud, en Australie, il y a des matériaux et des techniques que l’on pourrait appliquer ici. Mais tant que la réglementation en vigueur ici est celle prévue pour la France, rien ne sera possible ».
Et de conclure : « C’est le travail des élus de trouver des crédits nécessaires, des budgets nouveaux pour que des recherches soient possibles. Dans la zone, des produits existent, ils ont fait leur preuve. Ils sont adaptés au marché local ».
Alors, à quand une réelle prise en compte des spécificités réunionnaises dans les normes de construction ?
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