Billet philosophique

Et « si on passait au « agir ensemble »… ?

22 juillet 2016, par Roger Orlu

Un événement symbolique et porteur d’espérance pour le peuple réunionnais s’est déroulé ce dimanche 17 juillet sur le parvis des Droits de l’Homme à Saint-Denis. À l’appel du Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion (GDIR) et de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour rendre hommage aux victimes de l’attentat commis trois jours plus tôt à Nice en France. Des messages forts ont été exprimés à cette occasion pour faire avancer la sagesse, l’amour, la justice et la paix à La Réunion et dans le monde. Ils nous conduisent à réfléchir sur leur mise en œuvre réelle…

Ce dimanche 17 juillet à Saint-Denis, la cérémonie de recueillement en hommage à la mémoire des victimes de l’attentat de Nice.

Au cours de cette cérémonie, des représentants du GDIR, de la LDH et des personnalités du monde institutionnel, politique, associatif… ont pris la parole dans des allocutions et des prières pour exprimer la solidarité de notre peuple avec les proches de ces victimes et pour « opposer l’unité de notre commune et laïque citoyenneté à la barbarie ». Après une minute de silence, la rencontre s’est terminée par une « prière réunionnaise pour la Paix », avec un recueillement « pour toutes les victimes des conflits et des guerres dans le monde ».

Cette prière a rappelé que « nous ne formons qu’une seule famille humaine » et que nous devons nous libérer de « toute pensée fratricide » afin que nous soyons tous « des artisans de paix ». En conclusion, elle a souhaité que « les chefs d’État, les diplomates et les militaires » soient animés de « l’esprit de paix » et « qu’en étant au service de leurs peuples, ils assurent en même temps le bien commun de toutes les nations ».

Entre les paroles et les actes

Comme on le constate tous les jours, il y a un combat très important à mener pour mettre en œuvre ces vœux de haut niveau, notamment parce qu’au-delà de l’hypocrisie, il y a d’énormes contradictions entre les paroles et les actes de certains responsables politiques. On peut citer par exemple celles ou ceux qui prônent soi-disant l’union pour le bien commun mais qui veulent avant tout éliminer les communistes et diviser les Réunionnais pour maintenir en place le système injuste qui domine notre pays et le monde.

Ces irresponsables — sectaires et opposés à tout dialogue pour l’entente réunionnaise sur un projet global commun — sont dans la continuité de celles et ceux qui ont soutenu par exemple dans les années 50-70 les assassinats, expulsions, poursuites judiciaires abusives et autres violences criminelles contre les combattants réunionnais de la liberté. Et que font ces hypocrites pour combattre la barbarie de la dictature du capital mondialisé, qui tue par la famine un enfant toutes les 7 secondes ?

« Un moyen d’émancipation d’un peuple »

Face à ces comportements, ce lundi, en face de la cathédrale dionysienne, P. Isaïe, membre du GDIR, a tenu une conférence très intéressante sur le parcours pénible et héroïque des chrétiens d’Arménie, victimes notamment pour 1,5 million d’entre eux d’un génocide pendant la 1
ère guerre mondiale. Et il a souligné en particulier que « l’Église est un moyen d’émancipation d’un peuple, dont le patrimoine historique fait partie de sa vie ».

Sur cette base, on peut se poser la question : pourquoi les politiciens de La Réunion au service de leurs intérêts personnels ont-ils détruit en 2010 le grand projet de Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise ? D’où l’importance de ces réflexions exprimées récemment dans la presse par un prêtre réunionnais, le Père Nelson Courtois, co-fondateur du mouvement Témoignage Chrétien de La Réunion : « On parle beaucoup du ‘’vivre ensemble’’ et, semble-t-il, La Réunion en serait un modèle. Si on passait au ‘’agir ensemble’’. C’est peut-être ce que voulaient ‘’les prêtres communistes’’… ».

Roger Orlu

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