Billet philosophique

Face à « la prolétarisation du monde », « des luttes qu’elle exige »

31 janvier 2020, par Roger Orlu

Afin de renforcer notre conscience des problèmes fondamentaux qui créent des dégâts considérables dans notre société réunionnaise comme dans celles du monde entier, nous allons vous transmettre des analyses et des idées qui nous sont parvenues cette semaine de grands penseurs internationaux.

Saïd Bouamama et Alain Badiou.

Tout d’abord, nous vous transmettons deux courts extraits d’un texte très intéressant que nous a envoyé Saïd Bouamama, « né en 1958 à Roubaix, un sociologue, militant associatif et politique de nationalité algérienne résidant en France, qui a publié de nombreux ouvrages » et qui se bat depuis des décennies contre toutes les formes d’injustices dans le monde (voir son site bouamamas). Voici des extraits de son texte publié le 23 janvier dernier sous le titre : « Mondialisation capitaliste, eurocentrisme et immigration. Une prolétarisation du monde qui démasque le pseudo ‘’postmodernisme’’ » :
« La régression sociale que constitue la mondialisation est d’une ampleur inégalée depuis le nazisme. Elle marque une mutation des rapports de force héritée justement de la victoire contre celui-ci. Elle accompagne la disparition des équilibres issus de la seconde guerre mondiale avec son axe bipolaire ‘’Est/Ouest’’ mais aussi ses dynamiques de luttes de libération nationale et pour un ‘’nouvel ordre économique international’’ c’est-à-dire contre le néocolonialisme, d’oppositions aux guerres impérialistes, d’exigences d’un traitement égalitaire pour les composantes surexploitées des classes populaires (jeunes, femmes, immigrés et héritiers de l’immigration, etc.). Une telle régression n’a été possible qu’avec une préparation et un accompagnement idéologique de longue durée visant à perturber les repères théoriques et idéologiques des dominés de la planète. La galaxie des théories dites ‘’postmodernes’’ fut, selon nous, le véhicule principal de ce combat pour réimposer l’hégémonie culturelle des classes dominantes ».
Conclusion : « Il en est de même aujourd’hui sur la question de l’indépendance des dits ‘’DOM’’, du Franc CFA ou de la présence militaire française en Afrique. À la prolétarisation du monde correspond donc la nécessité de rompre avec le fatras de théorisations postmodernistes qui obscurcissent l’intelligence des enjeux de notre séquence historique et des luttes qu’elle exige ».

« Notre patrie est le monde »

En plus de cela, nous avons reçu d’un ami de la philo à La Réunion des infos sur Alain Badiou, philosophe, professeur émérite à l’École normale supérieure, romancier et dramaturge, présenté comme un « amoureux des arts et fervent communiste, auteur d’une centaine d’ouvrages », avec ce conseil : « écouter 51’ à l’adresse suivante https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/profession-philosophe-5274-alain-badiou-philosophe-des-chiffres-et-de-letre ».
Et cet ami nous cite le livre d’Alain Badiou paru en 2019 sous le titre ‘’Méfiez-vous des blancs, habitants du rivage !’’, qui « explore la direction de ce que le philosophe nomme le nouveau communisme, et le poète l’éthique du vivre monde ». « Quel que soit l’intérêt qu’on porte à la conjoncture étroitement nationale du mouvement des gilets jaunes, tout comme à l’obstination méprisante du pouvoir en place, nous devons tenir ferme sur la conviction qu’aujourd’hui, tout ce qui importe vraiment est que notre patrie est le monde. Ce qui nous ramène aux dénommés ‘’migrants’’. Il faut agir, bien évidemment, pour ne plus tolérer les noyades et les arrestations et la mise à l’écart pour des raisons de provenance ou de statut. Mais au-delà, il faut savoir qu’il n’y a de politique contemporaine qu’avec ceux qui, venus chez nous, y représentent l’universel prolétariat nomade ».

Roger Orlu

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