Billet philosophique

Kisa i komann nout péi ?

1er mars 2019, par Roger Orlu

Des organisations culturelles, sociales et politiques réunionnaises ont pris des initiatives ces derniers jours afin de nous faire réfléchir aux problèmes essentiels de notre société et aux solutions à mettre en œuvre. Ces réflexions nous conduisent notamment à prendre conscience de la problématique fondamentale à résoudre afin d’éviter les impasses catastrophiques pour notre pays dans les années à venir.

Le fonnkézèr et artiste Sylvain Gérard sinonsa Gouslaye (à droite), à côté de Patrice Treuthardt, président du jury du Konkour LanKRéol Pri Daniel Honoré, organisé par le CCEE.

Parmi ces initiatives constructives pour notre avenir, nous allons citer d’abord cette première conférence organisée le 23 février dernier par le Consulat de l’Inde à
La Réunion dans le cadre de la célébration réunionnaise du 150e anniversaire de la naissance du Mahatma Gandhi, un très grand penseur humaniste et combattant de la liberté à la fois indien et universel. Et comme cela est souligné dans sa biographie, « les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier ».
D’ailleurs, dans son édition du 6 février 2019, ‘’Le Quotidien’’ cite Gandhi avec deux autres anciennes personnalités à dimension internationale — Martin Luther King et Nelson Mandela — ayant lutté pour la « désobéissance civile », dont « l’idée est de refuser d’obéir à des ordres ou des lois injustes ». Dans cet esprit, lors d’une conférence organisée ce mercredi par la Bibliothèque Départementale de La Réunion avec plusieurs partenaires en hommage à Victor Schœlcher, ce grand militant humaniste et révolutionnaire qui a fait abolir l’esclavage dans les colonies françaises, un intervenant a demandé à ses compatriotes de « ne pas oublier non plus Paul Vergès ».

Qui décide quoi ?

Dans le cadre de ce combat global et cohérent pour le respect des droits et de la dignité du peuple réunionnais comme de son identité, nous voudrions souligner l’importance de la valorisation de notre langue créole, comme s’y consacre le Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement avec ses partenaires, notamment lors du concours littéraire LanKRéol, dont vient d’être lancée la 15e édition. À cette occasion, nous voudrions citer un extrait de ‘’Ouroboros’’, un fonnkèr de Sylvain Gérard sinonsa Gouslaye, 1er prix au concours l’an dernier : « Oui shakin son lër son manièr son figur son koulër son kroiyans son kultur son larm son sourir ; soman tout i rosanm oui tout i rosanm dë zië dë bra dë janm inn sël kër kor lam lèspri inn sël vi ».
Pour aller dans ce sens, les responsables de l’ADÉFAR (Association pour la Défense des Agriculteurs de La Réunion) ont tenu une conférence avec l’AID (Association Intiatives Dionysiennes) vendredi dernier pour dénoncer avec force les importations massives de produits polluants — pas seulement dans notre agriculture — qui provoquent plein de maladies, souvent mortelles, contre les Réunionnais. Et dans son intervention poétique titrée ‘’Zistwar mon péi’’, Léa a rappelé pourquoi les pollutions ont envahi le pays en 356 d’exploitation coloniale : « Pou bann zakaparèr ki voulé enrishir a zot ! Su le do bann travayèr ! ». D’où la question fondamentale à laquelle nous devons réfléchir : kisa i komann nout péi ? Qui décide quoi, au service de qui et de quoi concernant la vie des Réunionnais ? Or, lors de la rencontre du 1er février à Paris entre le président de la République et les maires des pays d’Outre-mer, le secrétaire général du P.C.R., Maurice Gironcel, a conclu ainsi son intervention : « Monsieur le Président, les Réunionnais sont capables de décider de leur avenir et de celui de La Réunion dans la République. C’est pourquoi, comme le souhaitent de nombreuses personnalités de La Réunion, il est urgent de réunir la Conférence Territoriale élargie pour élaborer un projet réunionnais fait par les Réunionnais pour les Réunionnais ».

Roger Orlu

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