Billet philosophique

Kisa i komann nout péi ?

22 novanm 2019, sanm Justin

Cette semaine, de nouvelles illustrations sont apparues dans divers événements et prises de paroles liés d’une façon ou d’une autre à la question fondamentale posée par les graves problèmes de la société réunionnaise. Nous allons en citer quelques exemples.

L’affiche de la conférence tenue vendredi dernier à Mascarin.

Citons d’abord le problème de l’illettrisme, dont souffrent beaucoup de nos compatriotes, et de l’infériorisation de la langue créole réunionnaise par le système dominant dans le pays. Cela a été évoqué lors de 3 conférences organisées par Lofis la Lang Kréol La Rényon, présidé par Axel Gauvin, avec deux experts scientifiques internationaux de la lecture et de l’écriture, Michel Fayol et Maryse Bianco. Ces deux spécialistes et les autres intervenants ont rappelé avec force des principes essentiels en termes d’éducation : toutes les langues sont égales, il faut éviter les discriminations linguistiques, il est indispensable d’enseigner les langues maternelles car les avantages du multilinguisme enfantin doivent être valorisés pour apprendre à lire et à écrire. Mais qui décide quoi à ce sujet à La Réunion ?

Autre exemple où cette problématique peut être évoquée : cela concerne la belle conférence tenue vendredi dernier à Mascarin (jardin botanique de La Réunion) sur la thématique ‘’La Réunion 100 % bio et locale, réalité ou utopie ?’’. Cette soirée d’échanges fut animée par Aurélia Allamèle, animatrice du Groupement des Agriculteurs Biologiques de La Réunion, qui a expliqué en détails à quel point il est important de se mobiliser pour promouvoir tous ensemble une agriculture réunionnaise bio par une autre politique agricole afin de protéger notre santé, notre bio-diversité naturelle et parvenir à une autosuffisance alimentaire de La Réunion.

« C’est une question de responsabilité »

Nous allons évoquer ensuite la conférence du philosophe réunionnais Farouk Issop tenue le lendemain à la bibliothèque Alain Peters du Moufia sur un grand penseur de la vallée du Rhin en Allemagne au 13e siècle nommé Maître Eckhart, dont il a mis en avant les valeurs pour lesquelles il s’est battu toute sa vie, à savoir « prôner les liens avec les autres » et « faire agir l’humain dans l’esprit du cœur pour être au service de l’humanité ». À cette occasion, Farouk Issop a cultivé les liens entre les idées de ce maître spirituel dominicain et celles de prophètes de diverses autres religions comme l’islam, le bouddhisme, l’hindouisme, le judaïsme, etc. Mais à ce sujet il a cité aussi plusieurs philosophes de divers continents comme par exemple Fedor Dostoïevski, Albert Camus, etc. Tout cela pour nous lancer cet appel : « Alon mèt anou ansanm pou in monde méyèr ».

Ce fut également le sens donné à la célébration réunionnaise du 1er anniversaire des actions menées par les Gilets Jaunes, lors d’un rassemblement le 17 novembre devant la préfecture à Saint-Denis « pour le pouvoir d’achat, l’emploi, le logement ; contre la réforme de l’assurance-chômage, la réforme des retraites, la vie chère, les monopoles, le chômage. Rassemblons-nous et agissons ensemble » car « nout péi lé an danzé ». Et deux jours avant, lors d’une conférence de presse, les dirigeants du Parti Communiste Réunionnais ont rappelé que « les solutions imaginées à 10.000 kilomètres ne régleront pas les défis immenses auxquels nous sommes confrontés », comme l’a dit Yvan Dejean ; c’est pourquoi « nous devons élaborer nous-mêmes notre projet de développement Réunionnais ». « C’est à nouveau un appel au rassemblement qui dépasse les clivages politiques traditionnels », souligne le secrétaire général du PCR, pour qui « une personne en difficulté, qu’elle soit de droite, de gauche… reste avant tout un être humain qu’il faut accompagner, aider et soutenir ». Autrement dit : « il est de notre devoir de sortir La Réunion de l’impasse. C’est une question de responsabilité » afin de répondre ensemble à la question fondamentale : kisa i komann nout péi ?

Roger Orlu

Padport

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Inn modékri, inn ti lavi, inn komantèr ?

Bann modékri andann forom

  • Vive le Bio, son retour car en fait, avant, tout était comme ça, sain. Bon pour la santé, la confiance reignait. Désormais, on se mefie et on est contraint de décoder le code barre des produits industriels pour connaître les ingédients, classés du plus au moins présent, avec le sucre et ses synonymes, tout ça pas bon pour la santé et celle des enfants, nés ou à naitre. Nous sommes en train de leur préparer un avenir incertain, hélas entre l’air pollué, chargé de m icro particules cancérigènes pour les poumons, les engrais chimiques, glyphosate, la Réunion, c’est le département N°2, pas génial puis la mer, chargée elle de micro plastiques qui se retrouvent dans nos estomacs, en passant par les poisson, les crevettes, les coquillages, la disparition des bichiques, plus qu’un souvenir bientôt, ah que c’était bon, on s’est bien régalé puis enrichi jusqu’aui dernier, comme le dodo à Maurice, triste tropique, Arthur un bon WE zot tout, enfumé. Atchoum. beurk, on étouffe sous les déchets.

  • La Réunion 100% bio, cela signifie à un retour vers un mode de vie lontan où le producteur plantait en priorité pour nourrir sa famille. Le surplus, il distribuait à des proches, voisins ou amis. Tout ça c’est fini. Actuellement, l’argent est la principale source de motivation des producteurs et surtout des accapareurs. La tentative de s’enrichir rapidement a bouleversé notre mode de vie. La spéculation alimente leurs intérêts pour la terre. Qu’importe s’il faut empoisonner le consommateur en déversant toute sorte de produit chimique dans les champs, ou encore jeter la surproduction...il faut spéculer.

    En plus ke sa, avec la complicité de certains médias, ils n’hésitent pas à manipuler l’opinion public. Ou veu manger, ou paye...au prix fort. 10 euros le kilos de letchis ( 10 euros au tout début pou poike la gueule domoun, astèr y coute 3 à 4 euros, avant pour 1, 2 ou 3 francs ou té gagne un kilo ) ou la point le choix : paye. 80 euros le kilo bichiques...pou faire plaisir la bouche...mais pas out portefeuille...paye ou na point le choix. A la fin, la surproduction de letchis y pourri sur le pied. Bichiques y fé la grève. Zot y veu pu monté. Lo ta la fané akoz la surpêche et la pollution des rivières.

    "Prôner les liens avec les autres" et " faire agir l’humain dans l’esprit du coeur pour être au service de l’humanité"...demande beaucoup d’humilité et de patience, mais surtout beaucoup de volonté aussi bien de la part des producteurs, des vendeurs et surtout des consommateurs...vous avez le choix de consommer autrement, déjà en cultivant quelques fruits et légumes bio dans votre propre cours, au bas de l’immeuble ou sur votre balcon. Puis, acheter l’essentiel au juste prix afin de modifier le comportement des spéculateurs et indirectement des producteurs, de tel sorte qu’ils cultivent pour nourrir la population mais pas seulement pour s’enrichir.

  • On peut aussi participer à un stage de formation pour ensuite obtenir une parcelle de terre, de jardins familiaux comme le propose si bien St Denis dans l’ex Zoo municipal fermé depuis des année. 400 parcelles sont présentes, et 200 environ disponibles, c’est pas mal pour ceux qui veulent se donner la peine, à la fois préparer, travailler, apprendre puis récolter le fruit bio de son travail. C’est possible, faut le savoir, et il faut pour cela se donner la peine, le jardin, c’est simple, c’est un lieu d’échange, de plaisir, de lien social, tout simplement en lieu et place de réseaux sociaux plus ou moins virtuel, lointain, basé,sur l’immédiatété, soit tout à fait l’inverse de l’agriculture réaisonnée, synonyme de patience, de passion, de partage, voilà, Qui se régale de proposer autre chose à ses proches que des produits qui viennent de loin, gorgés de produits chimiques, conservateurs, engrais, tout ça pour gagner de l’argent, du temps au détriment de nous tous, une folie, n’est-ce pas ? Arthur.


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


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