Billet philosophique

« La Rényon sé nout momon »

8 novembre 2019, par Roger Orlu

L’amour des Réunionnaises et des Réunionnais pour La Réunion est de plus en plus fort, comme le montrent les nombreuses et diverses actions menées dans le pays pour une économie solidaire, la justice sociale, le respect de notre environnement, le respect et la valorisation de l’identité comme de la culture de notre peuple mais aussi son accession à la responsabilité. En voici quelques exemples — parmi bien d’autres — pour y réfléchir et en tirer les leçons afin de faire avancer l’amour de la sagesse…

Jean-François Samlong avec les artistes Maëva le Berre et Sergio Grondin.

Nous reviendrons d’abord sur les engagements exprimés par l’agronome, docteur en économie et écrivain réunionnais Edmond René Lauret, qui était le « grand témoin » au Colloque Inter-CCEE 2019 à La Réunion du 22 au 25 octobre dernier, où a été présenté son livre ‘’Le dernier Kréol’’ qui vient de paraître aux éditions du Boucan et qui a déjà connu un grand succès. Dans ce roman aux messages pertinents, il nous invite à « découvrir les rêves et les aventures de ces marrons du temps présent fuyant l’esclavage de la consommation et se réfugiant dans une casabonèr — maison du bonheur — fantastique ».

Nous parlerons aussi de l’animation musicale organisée le samedi 2 novembre dernier à la médiathèque Mitterrand de Saint-Denis autour du roman de Jean-François Samlong intitulé ‘’Un soleil en exil’’, paru en juin dernier chez Gallimard, où il rappelle la « tragédie qui s’est déroulée entre 1962 et 1984, avec l’exil forcé en France de plus de deux mille mineurs réunionnais ». Lors de cette rencontre, la violoncelliste Maëva le Berre et le comédien Sergio Grondin ont présenté avec talent les souffrances imposées par le pouvoir néo-colonial à ces Réunionnais déportés à 10.000 km et dont beaucoup souffrent encore aujourd’hui car l’État n’a toujours pas réparé ce crime.

À cette occasion, Jean-François Samlong, qui est président de l’UDIR (Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise), a notamment souligné à quel point il est important de ne pas oublier cette tragédie et toutes les autres violences qui ont secoué La Réunion depuis sa prise de possession officielle par le roi de France en novembre 1649, il y a 370 ans. Et à qui appartient La Réunion aujourd’hui ? À ce que certains assimilateurs appellent ‘’notre patrie, notre nation, la France, l’hexagone, la métropole…’’ ?

Fort heureusement, de plus en plus de nos compatriotes se disent heureux d’être Réunionnais car pour eux « La Rényon sé nout péi, nout nasyon ». Et samedi dernier, avant l’animation musicale autour du livre de Jean-François Samlong, le public a eu le bonheur d’entendre un jeune poète réunionnais, Mo Absoir, qui lui a dit avec force : « La Rényon sé nout momon ». C’est pour cela que nous l’aimons, c’est notre patrie et c’est à nous de bâtir ensemble son avenir dans une solidarité internationale.

Roger Orlu

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