Billet philosophique

« Ma rébellion »

19 juin 2020, par Roger Orlu

Le peuple réunionnais continue à réfléchir et à agir pour continuer ses luttes contre le racisme et les autres injustices criminelles héritées de l’esclavage, de l’engagisme et d’autres crimes liés à la colonisation de nout péi, nout nasyon. Cela se montre notamment par les réflexions et les actions de nombreux militants réunionnais contre la négation néo-coloniale de l’identité spécifique du peuple réunionnais, de son histoire, de son droit à la responsabilité et à son pouvoir de décision face aux capitalistes et ses complices.

Une partie des participants à la « réunion d’organisation de la convergence des luttes sur La Réunion » dimanche dernier sur le rond-point des Gilets Jaunes (Azalées) du Tampon.

Nous citerons d’abord Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, président du Sidélec, membre du Secrétariat du P.C.R., qui nous a dit lundi dernier qu’« il est très important de changer la gouvernance réunionnaise et de s’entendre sur un projet commun réunionnais pour un développement durable et solidaire pour La Réunion et notre région ».
Autre citation : celle du Dr Bruno Bourgeon, porte-parole de l’A.I.D., lors de la récente rencontre de cette association, animée par Aline Dagut sur ‘’Le Covid-19 et après ?’’, où il a notamment insisté sur la question de « la démocratie à l’épreuve de la crise sanitaire » et « y aura-t-il une société de l’après ? Quels changements souhaitons-nous ? Comment les préparer ? ».

« Alon mèt ansanm ! »

Ces questions et des réponses ont été évoquées lors du rassemblement organisé dimanche dernier au rond-point des Gilets Jaunes (Azalées) au Tampon par plusieurs organisations syndicales et associatives ainsi que des artistes sur le thème ‘’Pour faire front commun face à l’urgence globale’’. Une centaine de personnes ont participé à cette rencontre très intéressante, où plus d’une vingtaine d’intervenants ont apporté leurs contributions en vue « de la convergence des luttes sur La Réunion » et à cet appel : « alon mèt ansanm ! ».
Parce qu’« il est nécessaire de mobiliser et de fédérer les réseaux concernés par la construction du futur », les problématiques évoquées à ce sujet concernaient « l’urgence climatique, la préservation de la biodiversité, la lutte anti-colonialiste, la mise en valeur du patrimoine réunionnais, les droits des artisans de la culture, la lutte féministe, la justice sociale, la vie chère, la lutte anti-gaspillage et plus largement tous les mouvements en lutte ».

« Décider de l’avenir de leur pays »

Cela nous fait penser à la tribune libre exprimée cette semaine par le philosophe Radjah Veloupoule : « Nous, les Reunionnais, avons besoin d’une réflexion digne et responsable (…) une vraie université, où les travaux nourrissent la vision politique et permet de mettre ses jeunes à leur place authentique, décider de l’avenir de leur pays ». Et c’est pour ça qu’il rappelle : « Je milite depuis vingt ans pour la création d’une vraie filière sciences humaines à l’Université de La Réunion avec la philosophie, la sociologie et la psychologie ».
Enfin nous citerons le refrain d’une chanson de Davy Sicard que l’on trouve dans son dernier CD magnifique, intitulé ‘’Bal Kabar’’. Cette chanson s’appelle ‘’Les abeilles endormies’’ et attire l’attention sur le fait « de craindre qu’on ne soit à la veille d’une ère sans saison » ; c’est pourquoi Davy Sicard nous dit : « Plus rien ne m’arrête, je suis dans l’air de ma rébellion ».

Roger Orlu

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Messages

  • Mais qui représente le peuple réunionnais ?
    Je suis curieux de savoir le nombre de Réunionnais qui sont loin de leur île natale cela mériterait bien une enquête ou un sondage.
    Ce marqueur montrerai peut être qu’une certaine classe réunionnaise est absente sur notre département et cela démontre bien la fuite des cerveaux réunionnais vers la métropole. Ce qui est bien malheureux pour les réunionnais exilés ainsi que pour le développement économique, social, culturel de notre île .

    Si l’on peut parler de neo colonialisme on peut parler également de neo engagisme de part les campagnes menées par le cnarm ou part les administrations publiques qui proposent des offres d’emplois qui se transforment en prison dorée en métropole pour une peine X .
    La réunion mériterait que ses enfants puissent revenir chez eux pour faire avancer notre peuple .
    Être Réunionnais est une force une fierté un mode de vie une culture à part entière.


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