Billet philosophique

Quel est le pouvoir de décision des travailleurs réunionnais ?

2 mai 2020, par Roger Orlu

En raison de la grave crise sanitaire liée au virus covid-19 (plus de 200.000 morts dans le monde) et du confinement, hélas les manifestations traditionnelles du 1er Mai (Fête Internationale du Travail) n’ont pas pu avoir lieu ce vendredi. Mais est-ce que cela nous empêche de réfléchir sur le respect des droits des travailleurs à La Réunion et dans le monde ?

Des travailleurs réunionnais en lutte avec l’intersyndicale.

Nous ne devons jamais oublier que depuis la naissance du peuple réunionnais il y a 357 ans, les travailleurs se sont battus pour leur liberté, pour le respect de leurs droits et de leur dignité. Cela a commencé avec le maronage de nos ancêtres malgaches, puis avec les révoltes des esclaves comme en 1811 dans la région de Saint-Leu jusqu’à l’abolition officielle de l’esclavage le 20 décembre 1848.
Cela a continué notamment au 20e siècle avec la lutte pour la libération de La Réunion du régime pétainiste en 1942 et puis pour la loi Raymond Vergès - Léon de Lépervanche de 1946 en faveur de la décolonisation officielle du pays. N’oublions pas non plus — entre autres — les combats des années 60-70 contre les fraudes électorales (souvent meurtrières), pour la liberté d’expression, pour le respect du maloya et de la langue créole réunionnaise, pour l’égalité des droits sociaux entre La Réunion et la France, pour l’autonomie du peuple réunionnais depuis la fondation du PCR par Paul Vergès en 1959 contre le régime néo-colonial…

Les combats des travailleurs

Pour perpétuer à aller dans ce sens, nous devons continuer à soutenir les luttes des travailleurs réunionnais victimes de discriminations, du non-respect de leur droit au travail, au logement et à un pouvoir d’achat décent. Mais cela n’exclut pas le droit à la démocratie, à la parole au peuple, à la liberté des citoyens de décider ce qui les concerne pour construire une société où la priorité n’est pas le profit du capital, la compétition mais le bien commun et la solidarité.
D’où le questionnement : quel est le pouvoir de décision des travailleurs réunionnais pour tout ce qui les concerne et quelle nouvelle gouvernance mettre en place dans notre pays en faveur d’un projet global de développement durable et solidaire créé par les Réunionnais pour leur peuple ? Cela fait partie des combats des travailleurs réunionnais pour également une nouvelle gouvernance océano-afro-asiatique et mondiale.

« Un avenir radieux »

À ce sujet, nous voudrions rappeler cet événement historique où le 17 avril dernier, Philippe Yée-Chong-Tchi-Kan, délégué au Dialogue International du Comité Central du PCR, nous a annoncé que « face à cette situation sans précédente, le Parti Communiste Réunionnais s’est associé à 230 partis et formations politiques du monde entier pour lancer un appel conjoint : pour le respect des victimes et la considération des acteurs de santé ; pour l’application des mesures de sécurité ; pour la coopération plus étroite des États sous l’égide des instances de concertation internationale ; pour la facilitation de toute entraide scientifique, sanitaire et économique d’initiative publique ou privée ; pour l’anticipation et la préparation de “l’après”… ».
Cet ‘’appel conjoint’’ conclut : « Nous sommes certains qu’au terme de cette pandémie, nous connaîtrons une communauté de destin pour l’humanité plus forte et un avenir de l’humanité meilleur que jamais ». Et le PCR « réaffirme ainsi son attachement au dialogue et au multilatéralisme pour résoudre les différends et ouvrir les perspectives d’un avenir radieux pour l’humanité ».

Roger Orlu

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