Billet philosophique

Quelles suites au 20 Désanm 18 pou 2019 ?

28 décembre 2018, par Roger Orlu

Après une grande célébration de la Fête Réunionnaise de la Liberté ce 20 décembre, on peut s’interroger sur les suites concrètes qu’aura l’an prochain dans le pays cette célébration du 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage à La Réunion afin de libérer notre peuple du système néo-colonial actuel… Plusieurs pistes ont été évoquées à ce sujet dans le monde culturel et politique.

Firmin Viry le 20 décembre dernier à Villèle entouré notamment par Cyrille Melchior et Jean-Marc Ayrault.

Nous citerons par exemple ce projet évoqué le 20 décembre lors d’une cérémonie à La Chapelle Pointue de Villèle, où Cyrille Melchior, président du Conseil départemental de La Réunion, et Jean-Marc Ayrault, président de la Mission de la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions, ont évoqué le projet de Fondation nationale à ce sujet, qui sera créée en 2019 et dont le Département de La Réunion « deviendra un des membres fondateurs de la structure, en écho à la politique culturelle départementale ». Évidemment, pour réaliser ce projet, il faudra de l’argent de l’État et voir la composition du comité directeur, avec les pays des Outre-mer représentés notamment par des universitaires qui se sont consacrés aux études de l’esclavage…

Dans cet esprit, le 19 décembre sur le littoral Nord du Port, a été proclamée une déclaration du PCR, pour qui « l’une des conditions du progrès pour tous, c’est de préserver l’unité du peuple réunionnais » et « l’idée d’organiser une Conférence Territoriale, élargie aux forces vives, est un espoir de plus en plus partagé ». Il conclut : « En 1848, le régime le plus inhumain, l’esclavage, a été vaincu ; en 2018, la Responsabilité pour régler cet héritage historique et bâtir un avenir fraternel est à notre portée ».

Un combat à continuer

Ces derniers jours, ce message a été porté à leur façon par plusieurs artistes réunionnais, comme par exemple Piouf, chanteur ‘’Gilet Jaune’’ du groupe Ségaté, interrogé par Antenne Réunion ce mardi et qui milite « pour une musique engagée » en disant « nou la assé ». Nous citerons aussi le groupe Oté Pirates, dirigé par Didier Delezay, qui vient de sortir un très beau « livre-disque fédérateur » sous le titre ‘’Comme si j’avais des ailes’’, avec des chants, des poèmes, des peintures et des partenaires renommés comme Davy Sicard, qui plaident ensemble pour la solidarité avec les pauvres en lançant : « si nous avions des ailes, nous tisserions plus facilement des liens pour tisser nos vies ».

Citons enfin un de nos grands promoteurs du maloya, qui a tissé des liens de plus en plus intenses au sein de notre peuple, Firmin Viry, présent à la cérémonie de Villèle et sur lequel Réunion 1ère Télé a diffusé un documentaire au sujet de son parcours artistique depuis plus de 40 ans. Dans ce film très intéressant, réalisé par Jean-Marc Collienne en 2015, on peut voir et entendre notamment Paul Vergès, qui s’est longtemps battu avec ses camarades pour faire respecter et promouvoir le maloya, devenu patrimoine mondial de l’humanité. Un combat à continuer pour faire reconnaître l’identité et les droits fondamentaux du peuple réunionnais…

Roger Orlu

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