Billet philosophique

Quels pouvoirs avons-nous face aux pollueurs et exploiteurs du pays ?

5 avril 2019, par Roger Orlu

De nouvelles alertes ont été lancées ces derniers jours par des scientifiques et citoyens militants réunionnais sur la gravité de certains problèmes qui frappent notre peuple, menaçant même sa survie comme celle de l’humanité. Et il nous faut prendre conscience des causes fondamentales de ces problèmes afin de les résoudre, en retenant notamment des leçons de notre histoire.

À ce sujet, des historiens ont attiré notre attention la semaine dernière sur des combats menés par des Réunionnaises et Réunionnais depuis la naissance de notre peuple en 1663 pour résister aux crimes du système colonial. Ce fut le cas d’abord le 27 mars à la Bibliothèque Départementale de La Réunion, où, dans le cadre de la célébration de décembre 2018 à décembre 2019 du 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, l’Académie Réunionnaise Arts et Lettres a organisé avec de nombreux artistes, poètes et chercheurs une belle conférence sur les richesses du maronage dans le cirque de Salazie. Et à ce sujet, nous retiendrons particulièrement un film magnifique de 25 minutes réalisé par Franck Alfirevic et intitulé ‘’Héva, chemin de Vie en Salazie’’, consacré à cette célèbre esclave marone et à ses compagnons de lutte pour « un peuple libre » ; un film disponible et libre de droit sur Youtube, selon le réalisateur.
À retenir aussi les enseignements tirés le lendemain à la mairie de Saint-Denis par l’historien Laurent Hoarau des liens depuis 356 ans entre le peuple réunionnais et l’eau, notamment la mer. À cette occasion, ce spécialiste de notre patrimoine a souligné par exemple que l’aménagement du littoral a le plus souvent été lié au système économique colonial et que nos responsables politiques doivent avoir une vision globale de cet aménagement avec l’érosion de nos bords de mer. Et il a rappelé « l’idée géniale » mise en œuvre par le président du Parti Communiste Réunionnais, Élie Hoarau, alors maire de Saint-Pierre, pour rénover le port de la capitale du Sud dans les années 1990 afin d’en faire un outil moderne pour le développement durable du pays.

Des solutions politiques

Si nous voulons continuer à aller dans ce sens, il est important de répondre à l’appel du mouvement Oasis Réunion en signant sur son site https://oasis-reunion.bio/ le manifeste « pour une agriculture et une alimentation respectueuses des traditions et terroirs, relocalisées, diversifiées, saines, sûres, durables, pour tous et au juste prix ; pour une société plus équilibrée, égalitaire, harmonieuse et solidaire, respectueuse du monde animal et du vivant ». Lors d’une rencontre organisée vendredi dernier par l’AID (Association Initiatives Dionysiennes), Joana Écormier, Bernard Astruc et Simon Vienne, coordinateurs d’Oasis Réunion, ont expliqué clairement qu’« il faut en finir d’urgence avec le massacre de l’agro-chimie pour passer dans tout le pays à l’agriculture biologique par des décisions politiques face à la puissance des lobbies ».
D’où la question fondamentale mise en avant le 1er avril à la mairie de Saint-Denis par l’association Méd’Océan lors d’une conférence sur le thème ‘’Quels pouvoirs avons-nous face aux perturbateurs endocriniens ?’’, animée par les docteurs Philippe de Chazournes, Patrice Humbert et Marie-Claude Galland. Celle-ci a présenté un diaporama très intéressant prouvant la gravité des dégâts, souvent mortels, causés par les produits polluants que nous respirons, consommons, touchons… et qui profitent aux industriels comme au monde de la finance. Et comme cela a été évoqué par plusieurs intervenants durant le débat, « les causes de ces perturbations dramatiques de notre santé sont politiques ; d’où la nécessité de solutions politiques ». Posons-nous donc constamment la question : quels pouvoirs institutionnels avons-nous en tant que peuple réunionnais face aux pollueurs et exploiteurs du pays ? C’est pourquoi il est indispensable d’être solidaire de cet « appel à la pétition ‘’Pour une Conférence territoriale de l’Action Publique élargie’’ » diffusé le 9 mars dernier sur le site https://leboucan.fr par plus d’une trentaine de personnalités culturelles réunionnaises afin de soutenir l’appel lancé dans ce sens le 4 mars dernier par Monseigneur Gilbert Aubry.

Roger Orlu

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