Billet philosophique

« Rouv out zieu pou trase out shemin »

10 mai 2019, par Roger Orlu

Vendredi dernier dans cette chronique, nous avons transmis cet appel dont nous ont fait part plusieurs ‘’amis de la philo à La Réunion’’ qu’on en finisse au plus vite avec les polémiques néfastes et que l’on fasse avancer au mieux les convergences pour sauver la vie et faire respecter les droits humains dans notre pays comme dans le monde entier. Cette aspiration est-elle de plus en plus partagée par nos compatriotes ?

L’intervention du président du GDIR aux côtés d’autres intervenants à la cérémonie du 3 mai à Champ-Fleuri.

Deux événements survenus cette semaine à Saint-Denis nous incitent à donner une réponse plutôt positive à cette question. Nous parlerons tout d’abord de cet événement historique qui s’est déroulé vendredi dernier sur le parvis des Droits de l’Homme à Champ-Fleuri, où deux organisations très diverses de la société civile réunionnaise ont organisé une cérémonie intense en hommage aux victimes des attentats de Pâques le 21 avril dernier au Sri-Lanka. Ces organisations sont d’une part le Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion (GDIR), présidé par Idriss Issop-Banian, et d’autre part la Ligue des Droits de l’Homme, présidée par Patrick Chamand, et elles ont associé d’autres mouvements divers à cet événement, comme par exemple le Mouvement Réunionnais pour la Paix, le CEVIF, l’UFR, Alternatiba Péi…

À noter aussi la présence d’un groupe de réfugiés sri-lankais, avec lesquels tous les participants à ce rassemblement se sont donnés la main et ont levé les bras ensemble pour exprimer leurs liens d’amitié et leur volonté de cultiver toujours davantage la solidarité humaine face aux injustices et autres violences dans le monde. À ce sujet nous voudrions citer la conclusion de l’allocution d’Idriss Issop-Banian : « Nous exprimons notre solidarité à la population sri-lankaise qui, nous l’espérons vivement, ne se laissera pas entraîner dans la spirale de la peur et de la violence. Et qu’elle s’attachera surtout à préserver la concorde et l’unité entre toutes ses composantes : Cingalais et Tamouls. Bouddhistes, hindous, chrétiens et musulmans. Pour que la violence ne l’emporte pas sur l’espérance ! Que ce geste d’amour que nous posons tous ensemble aujourd’hui contribue à panser les blessures et à apaiser les cœurs ».

« Continuer dans cette voie »

Un autre événement qui a marqué la culture de ces valeurs à La Réunion est la 2e édition des Rencontres de l’Éducation de l’Océan Indien, organisées les 6 et 7 mai à l’ancien Hôtel de ville de Saint-Denis par La Ligue de l’Enseignement (LE, présidée par Geneviève Angama) et par le Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement (CCEE, présidé par Roger Ramchetty) sur le thème : « S’émanciper, s’unir pour construire du commun. Rouv out zieu pou trase out shemin ». Là aussi, plusieurs partenaires de La Réunion, de Maurice et de France ont apporté leurs contributions à ces 2 journées de conférences, tables-rondes et 16 « ateliers d’expériences partagées » pour faire avancer des valeurs humaines fondamentales comme par exemple « une société inclusive », « aider les jeunes à être libres et responsables » pour « construire ensemble les meilleures conditions d’une vie collective et l’améliorer sans cesse ».

Lors de la clôture de ces Rencontres très riches, Thierry Volk (enseignant, membre de la LE) a notamment souligné que « chaque citoyen doit pouvoir être pleinement acteur de la société » et que « nous devons avoir une réflexion collective, féconde et constructive ». Et Roger Ramchetty a conclu : « la qualité des interventions était vraiment extraordinaire ; nous devons continuer dans cette voie ».

Roger Orlu

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