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26 juillet 2018, par
Dans le jazz, comme chez Bach, il n’est pas rare d’entendre le musicien prendre une phrase mélodique à l’envers, d’inverser la section. Seulement voilà, toute la société n’est pas aussi jazzy que Benjamin Button, à commencer par son fringant de père qui « ne changea pas d’attitude pour autant, ramenant [à son fils, le tout jeune vieillard] des soldats de plomb, des petits trains, de charmants animaux en tissu. Et, pour entretenir – au moins vis-à-vis de lui-même – cette illusion, il demandait avec insistance au vendeur du magasin de jouets si ‘la peinture ne risquait pas de partir si le bébé portait le canard rose à la bouche’ » - ce que son vieillard de fils ne faisait naturellement pas.
Quel malheur d’avoir un petit bébé aussi vieux, gris et tremblotant… Et avec ça de la répartie. Ne pouvait-il pas se tenir tranquille des fois, le temps de revenir à la sainte raison, mère de Dieu ! Or, le temps qui revient n’est pas destiné à nous laisser dans notre torpeur.
Un coup d’œil à l’horloge de l’aéroport m’indique que les aiguilles sont alignées. L’avion accuse du retard. Si tu coupes ta montre en deux, tu n’auras pas la moitié du temps, me dis-je.
Replongé dans le bouquin, je lis : “Après avoir fait quelques pas, il se retourna et regarda le chef de la scolarité, qui, hors de lui, se tenait toujours dans l’encadrement de la porte, et il déclara à nouveau, d’une voix ferme :
- J’ai dix-huit ans.
L’hilarité que ces paroles déclenchèrent chez les étudiants grandit à mesure que Benjamin s’éloignait.
Mais il était dit qu’il ne s’échapperait pas aussi facilement. En marchant, tristement, en direction de la gare, il s’aperçut qu’il était suivi par des étudiants, une poignée au départ, puis une cohorte qui grossit rapidement jusqu’à devenir une foule compacte. (…) Ils sortaient de leur salle de cours en courant, les joueurs de football cessaient de s’entraîner pour se joindre à la foule, les femmes des professeurs, la coiffure en désordre et la tournure de travers, poursuivaient, en braillant, la meute des agités, d’où fusaient une bordée de lazzis destinés à blesser la sensibilité de Benjamin Button”. Aujourd’hui, la réaction de l’ordre établi se fait moins bruyante, mais tout aussi réprobatrice. Semblable à ce héros à rebours, je poursuis ma remontée dans le temps, avec sans doute pas moins de quolibets, de lazzis et de condamnations figées. Mais le voyage dans le temps auquel ma fille m’oblige s’accompagne d’un déplacement dans l’espace.
La faible part de la population locale aisée des Comores et de Madagascar opposée à l’Indépendance parce qu’elle avait su tirer parti de la colonisation, et qu’elle s’était relativement enrichie, vint se réfugier, lorsque la Grande Île et ses Dépendances étaient venues à déclarer leur souveraineté, sur l’île de Mayotte afin de continuer à profiter du statut de privilégié. On ignore à ce titre trop souvent que la cheffe historique des Chatouilleuses, Zéna M’Déré, n’était pas mahoraise, elle était malgache, comme on oublie ce qu’elle attendait en retour du maintien de la présence française.
Dans cette ‘France à eux’ qu’ils construisaient, qu’une poignée de familles de Sada verrouillait, quelques avocats tenaient et tiennent encore leur rôle qui consiste non pas à exercer un métier, mais rendre des services, créant des obligations parce que ce sont avant tout des élus. Leur mission est de briser dans l’œuf toute contestation de l’ordre établi, tout trouble pouvant jeter de l’ombre à leur échafaudage, l’écrivain Nassur Attoumani en sait quelque chose.
Je me souviens d’ailleurs de l’un d’eux, et non des moindres, me prévenant, dans le secret de son cabinet que “les avocats avaient le droit de tout dire”, à savoir : dire ce qu’ils voulaient, sous-entendu proférer les mensonges qui les arrangeaient. Cela ne tarda pas, l’avocat de la partie adverse m’inventa femme et enfant adultérins, avec la complicité muette de mon propre avocat qui était en fait son parent.
Au moment où il tenait un tel discours, je pensais à part moi que je pouvais en faire tout autant, y compris de rapporter ce qu’il me disait - quoiqu’avec un temps de décalage, mais, par cela même, amplifié.
L’expérience me montrait qu’il ne fallait pas trop compter sur les juges pour rectifier les ignominies, qu’il valait mieux s’en charger soi-même, en faisant éclater la structure incomplète, contraignante, et malhonnête du carcan judiciaire.
A fortiori, quand les autorités comprendront le phénomène qui se trame sur les réseaux, il sera juste trop tard. Une justice qui n’est pas respectueuse n’est pas respectable.
Dès que ma fille me revient, c’est tout ce passé qui remonte à la façon d’une mauvaise marée, une vraie machine à remonter le temps, je vous dis.
Dans la conférence : « La Direction du temps », extraite de sa Petite Histoire de l’Univers, Sephen Hawkin indique qu’il était persuadé que « l’Univers devait retrouver un état lisse et ordonné en rapetissant ». « Les personnes évoluant dans la phase de contraction vivraient leurs vies à l’envers. Elles mourraient avant d’être nées et rajeuniraient au fur et à mesure de la contraction de l’Univers. Perspective tentante puisqu’elle démontrerait une belle symétrie entre les phases d’expansion et de contraction ». Cela même arriva à Benjamin Button, mais dans un phénomène tout à fait singulier puisque lui seul était amené à vivre dans cet univers différent, en pleine rétractation, alors que le reste de l’humanité évolue encore dans un univers en expansion, jusqu’à dissolution probablement.
Dans son livre The Go-Between, L. P. Hartley demande : « Pourquoi nous souvenons-nous du passé, mais pas du futur ? » En d’autres termes, pourquoi le temps avance-t-il ? Sans doute est-ce lié à l’expansion de l’Univers. Pour ma part, j’aimerais que le temps se contracte parfois, j’aurais deux ou trois choses à régler, comme on règle une montre détraquée.
Jean-Baptiste Kiya
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