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14 avril 2011
Il est une lueur qui montre le chemin, qui se reflète sur les humides pavés. Un pont montant, un homme un peu courbé se détache dans la nuit, il se hâte, houppelande trempée. Pontoise c’est d’abord un pont avant d’être une ville. Sous son feutre américain, les traits marqués comme à l’eau forte, une barbe qui embrunit le visage. Il semble que le temps s’est arrêté sur cette physionomie, à l’exception des prunelles vives et enfoncées. Nul autre n’a vu autant, scruté, détaillé, nul autre peut être à l’exception de ses amis de coeur, les néo impressionnistes auxquels il s’est rallié dès 1886 et les anarchistes de “La Révolte”.
Sous son manteau, l’ombre tient avec précaution un fascicule orné par son fils, Lucien. Le titre tremble en couverture “Turpitudes sociales”, le soleil de l’anarchie se lève au dessus de “l’antenne”, symbole froid de la civilisation industrielle : la Tour Eiffel. L’homme sert le cahier de dessin sous son bras, il se hâte. Il n’a pas tort, la guerre de 70 n’est pas loin derrière, celle de 14 pas très loin devant. Les marchands d’armes et les gros vendeurs se partagent la chaise impériale. L’Anglais dit que les Français ont toujours besoin d’un roi parce que le remords d’en avoir décapité un les poursuit toujours.
Le général Boulanger tient le pouvoir, il a succédé à Grévy éclaboussé de scandale : décorations à l’encan, la France s’est vomie dessus.
28 dessins composent le recueil, exécutés à la plume pour des nièces anglaises. En regard, des textes extraits d’un journal anarchiste “La Révolte”, chacun est fait de griffures, rayures, hachures. Le mariage arrangé, le suicide du boursicoteur, l’enterrement 1ère classe d’un cardinal ayant fait voeu de pauvreté, le bagne parisien des dentellières, le vagabond qui meurt de froid fixant un lampadaire, la solitude du pauvre, la faim, le musicien perdu sous la pluie, le peintre à l’oeuvre dans un atelier non chauffé pour des voyeurs, l’enfant orpheline condamnée pour vagabondage, les « strugleforlifeurs » détroussant dans la rue le bourgeois, et bien sûr, la « vertu récompensée » : ces bonnes personnes, dont la prostituée, à déguster le caviar, l’ivresse des pauvres, la violence conjugale, l’accident... Même si cette galerie s’achève sur la possibilité d’une révolution, c’est une rêche leçon de société que l’artiste donne là. Ça fait penser à du Daumier, mais en plus rude : du Daumier qui tend vers du Goya. Une folie sociale à cheval entre comédie et tragédie. Chacune de ces illustrations correspond à la formule de Jules Hénault :
« Esclave autrefois, serf hier, salarié aujourd’hui, exploité toujours. Nom de Dieu, ça ne finira donc jamais ! »
Camille Pissarro (1830 1903), Antillais de père français, resté farouchement Danois jusqu’à sa mort, a été le maître de Cézanne, de Guillaumin, a travaillé avec Corot, Degas, il est l’ami de Zola. C’est un grand. Le Paris de cette époque est un tourbillon.
Achevés en 1889, deux dessins de ce carnet dialoguent avec une autre oeuvre, celle du néo impressionniste Charles Angrand (1854 1926) qui avait au préalable présenté son huile “L’Accident” à la 3ème exposition des Indépendant. C’était en 1887. Pissarro, lui, fait figurer deux dessins dans son cahier qui ont pour titre “Avant l’accident” et “Après l’accident”. Les deux hommes se fréquentaient, ils étaient proches. Les oeuvres entrent en résonance. La toile de Charles Angrand, au pointillisme doux, occulte l’accident qui nous est masqué par la foule. Le spectateur se fait voyeur et bourgeois. Le drame est effacé, même si la tension est perceptible dans l’éclairage de quelques visages, cela demeure une scène de rue, une anecdote triste. Pissarro, lui, s’attache aux causes et aux effets de l’accident, il se fait dénonciateur, il choque. Entre eux une distance. Fait notable, c’est que jusque dans ses envois aux “Temps Modernes” de l’anarchiste Jean Grave, le peintre Charles Angrand demeure poète. Mais un poète désabusé.
Camille Pissarro, lui, est monté sur le vieux pont de pierre, il se penche au dessus du parapet, il a sorti de sa houppelande un cahier qu’il jette et qui s’envole pour se poser sur les eaux noirâtres de l’Oise, distante de 30 kilomètres de la Seine. Les eaux du temps le charrie et le font tourbillonner. Camille Pissarro se tient là, sentinelle de l’ombre.
Jean Charles Angrand
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