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26 octobre 2017, par
Une amie me racontait avoir traversé l’Atlantique en solo sur un voilier. Au milieu de l’océan, elle a ramené les voiles et elle s’est mise à l’eau, elle s’est baignée. L’eau était noire, tellement elle était profonde. Soudain, elle vit une masse plus noire encore remonter des eaux. Elle est restée subjuguée, privée du moindre réflexe. C’était un énorme requin baleine, inoffensif, qui jaillissait des profondeurs. Cette anecdote pour vous rappeler une chose : prenez garde à l’ombre que vous sentez naître de vos propres tréfonds, et qui monte comme une bête affreuse.
La romancière, qui fut la première femme à effectuer à la voile un tour du monde en solitaire, porte en elle cette ombre, à en croire le titre de son dernier roman qui sonne comme une étude de cas : « Soudain, seuls ». Parce que même ensemble, même amoureux, il est, en de certaines circonstances, des instants où l’on est acculé à être seul, dans l’impasse de ses propres choix, de sa propre existence, prisonnier d’obligations qui nous dépassent, et qui embarquent tout l’être, ce qu’en règle générale, dans la vie courante, l’armure du quotidien nous épargne.
Le lien entre l’action et la réflexion, Isabelle Autissier le tisse de manière indéfectible, réalisant, à travers la fiction, l’aventure de la réflexion : une aventure périlleuse parce qu’elle emprunte le chemin abrupt de la casuistique - entendu comme étude des cas de conscience pour lesquels aucune issue convenable n’est possible - si bien que le lecteur suit une pensée qui semble se nouer de façon telle qu’elle ne se puisse défaire sans briser son fil : l’aventure emprunte ses entrelacs au nœud gordien.
Dans la fable 13 du livre VI de La Fontaine, « Le Villageois et le Serpent », un paysan parvient à sauver un serpent du froid qui l’a pris. Le moraliste nous montre, par la réaction du serpent, que la charité ne correspond pas toujours à une conduite vertueuse. L’acte n’est bon que s’il est éclairé par un bon jugement. Tuer le serpent correspond à la réparation de l’erreur, et constitue une preuve de la séparation du bien et du mal, donc de l’acquisition de la morale. Cependant, comment arriver à considérer que tuer peut être une preuve d’acquisition de la morale ?
Il y a des choses qu’on peut expliquer au regard de Dieu, et d’autres qu’on ne peut pas, fait dire Camus à un de ses personnages dans « La Peste ». « Il y a certes le bien et le mal, et, généralement, on s’explique aisément ce qui sépare les deux. Mais à l’intérieur du mal, la difficulté commence. Il y a par exemple le mal apparemment nécessaire et le mal apparemment inutile. Il y a don Juan plongé aux Enfers, et la mort d’un enfant. » La vertu d’acceptation totale peut-elle exister ? Est-elle seulement raisonnable ?
« Lamoty an-dolo » dit le ohabola(na), le proverbe masikoro, malgache : les prunes maronnes sur les tombeaux, comment les manger ?
Au seuil des cinquantièmes, à équidistance du Cap Horn et du Cap de Bonne Espérance, gît l’île de Stromness, ancienne base baleinière sauvage, abandonnée des hommes, l’isolée de l’Atlantique sud qui sert de décor à l’Excès : « L’automne 1954, écrit Isabelle Autissier, vit les derniers départs. Les hommes s’enfuirent, laissant derrière eux ces villes fantômes, témoins de leur avidité, vastes poubelles à ciel ouvert, où seul le vent se chargeait d’effacer des traces pathétiques ».
Que faisait-on en cette terre glacée, inhospitalière, fouettée par les vents antarctiques et la mer déchaînée ?
« De jour comme de nuit, on pataugeait dans la graisse fondue d’un côté, pendant que de l’autre on dépouillait otaries et éléphants de mer. Quand tous les barils étaient pleins, que la douce fourrure encombrait les cales, on remettait le cap sur l’Europe ». Au XIXe siècle, on passa au stade industriel du massacre : « Otaries et éléphants se raréfiant, les techniques aidant, on se tourna vers les baleines qui batifolaient encore jusqu’au fond des baies ». Tout ça pour l’« or blanc » : la graisse d’éclairage, lubrifiant pour l’industrie, peaux et fanons, ambre et chair, os… « Des montagnes de déchets pour que l’on puisse graisser des machines et que Paris puisse s’appeler ‘Ville lumière’ »… Ces lieux comme toutes les décharges du monde, flottantes, à ciel ouvert, revers de la société de consommation, ces lieux de toutes les pollutions qui s’insinuent dans les êtres, plongent dans la terre qui les porte et les nourrit, nous questionnent sur les modèles de civilisation pour lesquels les politiques clament leur fierté.
Ludovic et Louise, jeune couple, désireux de vivre l’aventure avant de ‘se ranger’, avant d’être rattrapé par la routine d’une existence réglée comme une horloge, affrètent un voilier pour un tour du monde. En rade d’une île australe, ils perdent leur bateau, et se retrouvent seuls, sans radio, à organiser leur survie, avec ce qu’il leur reste, et ce qu’ils peuvent recueillir.
Louise est rapatriée 8 mois plus tard, seule, témoin bouleversé d’une tragédie intime à laquelle elle a dû se plier pour se sauver elle-même. « Sacrifier le prunier pour sauver le pêcher », dit-on en chinois.
À son retour, la presse people se rue sur elle, avide de sensationnalisme. « Montrez les cadavres, et faites vivant », exigeait naguère de ses rédacteurs le propriétaire d’un canard à grand tirage. Des journaux qui, larbins des marchands de papier, créent l’événement de toutes pièces. Le public est insatiablement curieux de tout savoir, sauf de ce qui vaut la peine d’être su, pour le simple fait qu’il n’a pas le temps. Survivante de l’horreur, pour ne pas se lancer dans des explications et des pesées complexes, Louise est amenée à mentir, prisonnière d’un temps qui ne s’abolira qu’avec elle.
Jean-Baptiste Kiya
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