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C’en est trope !
20 juillet 2017, par
Les hommes sont le rêve des plantes, dit la tradition chamanique. Les Chamanes ajoutent néanmoins que ce sont les plantes qui le leur ont dit, ayant la connaissance et la pratique des hallucinogènes.
Ce lien, le poète chinois Su Dongpo l’a calligraphié : « L’absence de bambou rend l’homme vulgaire » (le lavis l’accompagnant représente un bambou brisé), et Kundéra l’a théorisé : « L’homme et le monde sont liés comme l’escargot et sa coquille : le monde fait partie de l’homme, il est sa dimension et, au fur et à mesure que le monde change, l’existence (in-der-Welt-sein) change aussi. » Si on ouvre le cœur des hommes on trouve un paysage. Mais à quoi ressemble l’homme quand le paysage est dévasté ?
Le coin de Provence sur lequel Jean Giono s’attarde dans « L’Homme qui plantait des arbres » (région délimitée au sud-est et au sud par le cours moyen de la Durance, entre Sisteron et Mirabeau ; au nord par le cours supérieur de la Drôme, depuis sa source jusqu’à Die ; à l’ouest par les plaines du Comtat Venaissin et les contreforts du mont Ventoux) a la forme d’un sécateur et est porteur d’un pareil désastre.
Au fil de son récit, l’écrivain égrène quelques éléments de psychologie sociale : les lieux désertifiés « sont habités par des bûcherons qui font du charbon de bois. Ce sont des endroits où l’on vit mal. Les familles, serrées les unes contre les autres dans ce climat qui est d’une rudesse excessive, aussi bien l’été que l’hiver, exaspèrent leur égoïsme en vase clos. L’ambition irraisonnée s’y démesure, dans le désir continu de s’échapper de cet endroit.
Les hommes vont porter leur charbon à la ville avec leurs camions, puis retournent. Les plus solides qualités craquent sous cette perpétuelle douche écossaise. Les femmes mijotent des rancœurs. Il y a concurrence sur tout, aussi bien pour la vente du charbon que pour le banc de l’église, pour les vertus qui se combattent entre elles, pour les vices qui se combattent entre eux et pour la mêlée générale des vices et des vertus, sans repos. Par là-dessus, le vent également sans repos irrite les nerfs. Il y a des épidémies de suicides et de nombreux cas de folies, presque toujours meurtrières. » Les hommes se servent sur la Nature, ils la pillent, la dépècent de ses arbres ligneux pour en faire du charbon qu’ils vont vendre à la ville. La Nature les ravagent en retour.
Avec ses bûcherons et charbonniers, Giono emprunte sa rêverie à une tradition multimillénaire analysée par l’historien Michel Pastoureau. Pauvres, sales, hirsutes, violents, destructeurs, nomades, coupés de la terre comme de la société des hommes, écrit-il, le bûcheron et le charbonnier vont de terroir en terroir abattre ou mutiler les arbres et brûler le bois : ce ne peuvent être que des envoyés du Diable.
Le charbon de bois, plus facile à transporter que le bois brut, brûle mieux et, pour un même volume, dégage davantage de chaleur. En toutes régions, les villageois avaient peur du charbonnier.
Pour la culture médiévale, le bois qu’elle oppose aux matières mortes que sont la pierre et le métal, est d’abord une matière vivante. « Dans la plupart des échelles de valeurs concernant la symbolique des matériaux le bois l’emporte sur l’une et sur l’autre, écrit Pastoureau dans l’article « Les Vertus du bois »). Il certes moins résistant qu’eux, mais il est plus pur, plus noble et surtout plus proche de l’homme. Le bois, en effet, n’est pas un matériau comme les autres : il vit et il meurt, il a des maladies et des défauts, il est fortement individualisé. Albert le Grand, au XIIIe siècle, note que l’on peut observer ses nœuds et ses anomalies de croissance, ses fentes et ses piqûres ; comme l’être humain, il peut souffrir, pourrir ou être blessé ; comme lui il peut être infesté de vers. »
En ce qui concerne la scie, précise encore Pastoureau, l’outil du bûcheron et du charbonnier, les hommes du Moyen Age s’en servaient, mais ils la tenaient en abomination. Jusqu’au XIIe siècle, elle est vue comme un instrument de torture : avec la scie on ne découpe pas le bois des arbres, mais le corps des justes et des saints subissant le martyre (Simon, Jude, Cyr). Le prophète Isaïe, selon la légende, fut en effet scié avec l’arbre creux dans lequel il s’était réfugié.
« Ce qu’on reproche à la scie, précise l’historien, c’est d’être relativement silencieuse et donc de permettre de couper du bois en fraude. Enfin, et surtout, d’être lente et lâche, de ruser avec la matière, d’être cruelle avec le bois, de massacrer les fibres de l’arbre, d’empêcher la repousse des branches sur le tronc ou sur la souche, car la coupe à la scie entraîne souvent le pourrissement de la matière ligneuse. Bref, on projette sur l’arbre et le bois les souffrances d’Isaïe et des saints suppliciés à la scie. »
Nous retrouvons dans le récit de Giono la sensibilité médiévale par laquelle scier a à voir avec la pratique de l’usure, dans tous les sens de ce terme, parce que ce sont deux actions qui jouent sur la durée, qui s’approprient le temps.
À la figure du charbonnier, pourtant l’écrivain du « Roi sans divertissement » substitue la haute figure du semeur : figure, elle aussi, emprunte de stéréotypie, puisqu’elle tire ses aspects de la parabole évangélique. Le motif fut d’ailleurs abondamment rehaussé par la peinture fin de siècle (Millet, Pissarro, van Gogh, Angrand, pour ce dernier à des fins anarchistes).
Écoutez le cœur de l’arbre, le bois ne grince-t-il pas, ne gémit-il pas, ne se plaint-il pas de nous ?
Le banian a soulevé la statue du Bouddha qui se trouvait à ses pieds. De longues racines aériennes semblables à des mains tentaculaires sont allées le chercher, elles l’ont délicatement prise, et l’ont soulevée pour le mettre là où il est aujourd’hui au-dessus de votre tête. Elle se trouve à peu près à la hauteur du Petit Poucet qui, perdu dans le labyrinthe de la forêt, a grimpé à l’arbre le plus élevé pour savoir où il est, en somme pour retrouver son chemin. Où se trouve l’Homme ? est la question que nous pose l’enfant…
Il est resté sur un parking où Il est mort. Son rêve lui a survécu.
L’arbre n’emprisonne le cœur de l’homme que pour l’élever.
Jean-Baptiste Kiya, Jean-de-rien
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