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27 juillet 2017, par
« Chacun de nous a un livre secret, écrit Hélène Cixous dans Philippines. C’est un livre chéri. Il n’est pas beau. Pas grand. Pas si bien écrit. On s’en fiche. Car il est la bonté même pour nous. L’ami absolu. Il promet et il tient ce qu’il promet. Nous l’oublions mais il ne nous oublie jamais. Il sait tout de nous mais il ne sait pas qu’il sait ».
J’avais un tel livre, un ouvrage de chevet atypique, déroutant, osons le mot : méchant même. Il avait pour titre : « Pourquoi je n’ai écrit aucun livre ». Un pavé, brûlot de 600 pages bourré jusqu’à la gueule d’un argumentaire serré de considérations sur la littérature, ou plutôt les littératures du monde, dans un style beau comme un crépuscule, par lequel, l’auteur, un vieux professeur passait en revue les failles et les erreurs grossières des courants des siècles passés. Magistral, aussi jubilatoire que la semelle qui s’abat et broie le cafard dans les deux sens du terme.
Ce livre, éminemment ironique, je le lisais comme l’oiseau en équilibre sur la branche picore, j’y puisais des prétentions à créer une anti-littérature, un anti-monde, car le mien, à cette époque, n’avait rien à envier au néant. Je rêvais d’une littérature qui acceptât la part de folie qu’il y a en chacun de nous, qui ouvrît des espaces aléatoires mais logique à la manière d’une porte coulissante, éblouissante d’un bouge protéiforme, obscur et étouffant.
Et puis il y a l’idée - torve, faut bien le dire - que la mort éclaire la vie, le parallèle entre la vie d’Odette/odelette/ode-à-la-vie et celle du Christ, résurrection comprise.
L’écrivain Balthazar Balsan avait pour habitude de mentir, par mondanité, par convenance, pour faire plaisir. Il avait voulu réussir de la façon dont la société – la bonne - lui avait demandé. Cela est sussuré laconiquement dans une chanson :
« Argent facile
Voiture rapide
Filles filiformes
Souffle court. »
Cette inaptitude au bonheur qui le tenait enfermé dans son rôle d’écrivain mondain l’a fait errer de clichés en clichés. Il aura fallu un divorce pour qu’il admît que son existence n’était tissée que de clichés : « aucun de ces clichés ne m’a rendu heureux, reconnaissait-il. J’ai voulu vivre le bonheur des autres, pas le mien ».
Seulement voilà, l’idée que le bonheur est au-dessus de soi est parfois lourde à porter, aussi lourde qu’une croix de bois sur des épaules. Le bonheur n’est pas un laisser-aller : il faut avoir soin de ne pas se laisser écraser par lui. Un regard passablement myope pourrait y voir du masochisme. Il est tout à fait loisible son Libération : rester dans son estran (pour anticiper sur la métaphore géographique), refiler la patate chaude à son voisin, tel Daniel Pennac avec Edgar Morin : « Débrouillez-vous avec lui, c’est lui le spécialiste de la complexité », ainsi le gamin s’adressant à sa mère :
‘Dis, maman, c’est quoi le bonheur ?
- Demande-le à ton père !’
On a envie de rire : « Mais c’est tellement simple, le bonheur, M. Pennac : voyez Odette… »
L’Ogre nous rejouait le syndrome de la vieille dame dans le bus à moitié plein, comme le verre : « Tout va bien ?… Mais, ma pauvre dame, qu’est-ce que vous en savez ? »
Et Joséphine Baker, est-ce qu’elle n’avait pas quelque chose à nous dire sur le sujet ? Car il était sans doute plus facile de s’adresser à Joséphine Baker plutôt qu’à Épicure, ou à Kant… Éloge de la fleur des champs qui pousse au bord du chemin à portée de main.
Certes, la métaphore géographique était des plus tentantes : la Belgique, le pays de la platitude (et de la plénitude) du bonheur, en opposition au relief tourmenté et vain de la France, si superficiel, si colérique. La platitude enchanteresse, si belge, filée d’ailleurs dans l’éloge de la pluie du même auteur :
« -C’est beau un jour de pluie.
Elle lui demanda en quoi un jour de pluie pouvait être beau : il lui énuméra les nuances de couleurs que prendraient le ciel, les arbres et les toits lorsqu’ils se promèneraient tantôt, de la puissance sauvage avec laquelle leur apparaîtrait l’océan, du parapluie qui les rapprocherait pendant la marche, de la joie qu’ils auraient à se réfugier ici pour un thé chaud, des vêtements qui sécheraient auprès du feu, de la langueur qui en découlerait, enfants protégés par une tente de la nature déchaînée…
- La mer un jour de pluie, merci !
- Enfin, qu’aimes-tu ? La mer ou le soleil ? L’eau est là, l’horizon est là, l’immensité aussi !
Elle avoua qu’auparavant elle n’avait guère regardé la mer ni la côte, qu’elle se contentait de profiter du soleil.
- C’est pauvre, ta perception : réduire les paysages au soleil.
Elle concéda qu’il avait raison. Non sans dépit, elle se rendait compte, à son bras, que le monde était beaucoup plus riche pour lui que pour elle car il y cherchait des occasions d’étonnement et il les trouvait ».
À opposer Paris la sèche à Charleroi le trempé ; au superficiel parisien, le bonheur du faubourg ; au huppé, le véritable ; au snobisme de la capitale, le charme discret de la province, Eric-Emmanuel Schmitt se faisait le chantre de la culture populaire, plus proche de la préoccupation des gens. Pour s’en rendre compte, il suffit, comme pour Balthazar, d’un bon mascaret.
Ce tiraillement géographique masquait mal un engagement durable : l’auteur quitta la France pour demander la nationalité belge.
Cet écrivain qui a consacré une partie de sa vie à la philosophie, étymologiquement l’amour de la sagesse, dont il fut professeur, n’a eu de cesse de questionner le bonheur, de se demander s’il était possible. Odette, plumassière d’occasion, y répond : elle nous dit qu’il est aussi léger qu’une plume, qu’il peut s’envoler loin, si on n’y prend garde, et en même temps aussi lourd que la croix du Christ. « Chacun cherche son bonheur là où il n’est pas sans s’interroger. Pour être heureux, il faut d’abord se connaître soi-même et surtout s’accepter », écrit Balsan, en bon disciple d’Odette Toulemonde, lui qui a parcouru le bonheur à marche forcée. Mais ne tient-il pas son prénom de la Bible ? N’est-il pas venu offrir son cœur sur l’autel d’Odette-Christ qui elle-même désirait se sacrifier pour lui ?
On a envie de dire avec Odette que l’aventure, la seule véritable, c’est le bonheur. Un film bête pour certain - peut-être-, mais essentiel.
Jean-Baptiste Kiya
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