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1er décembre 2016, par
J’aime assez cette idée de la maison qui voyage toute seule : le confort du chez-soi allié à la découverte de l’ailleurs, le spectacle qui, de la fenêtre, change toujours, avec cette ignorance du but, l’idée du voyageur involontaire… Parfaite allégorie de la lecture, n’est-ce pas ?
La feuille apprend à la chenille à voler, comme elle apprend au vent à chanter.
On retrouve le même thème dans « Le Magicien d’Oz » de Frank Baum, dans « James et la grosse pêche » de Roald Dahl.
Les enfants du conte de Claude Roy cherchent à délivrer le coucou de la pendule - mais sans la pendule, le coucou ne chante plus. Ainsi débute cette fable précieuse publiée en 1977 sur la jeunesse dont Mai 68 a ouvert la porte, celle-là même qui démonta tout mais qui ne sut pas remonter : la maison démembrée qui se met à poursuivre ses jeunes habitants pour être retapée (leurs parents demeurant d’indécrottables bourgeois absents). Nombreux sont les acteurs de 68 qui devinrent publicitaires, dit-on, et au lieu de retaper, sous prétexte de nouveautés, ils créèrent de l’envie… Et l’envie ne crée que de l’envie, c’est-à-dire un ennui escargot, dans lequel plus on s’enfonce et plus ça rétrécit – c’est ce que ces jeunes vieux créèrent, quand ils ne fustigèrent pas à longueur de temps les patrons pour in fine se réjouir de voir leur rejeton le devenir…
C’est toujours aux jeunes que revient le soin de démonter ce vieux monde, pour mieux le réparer dans une course en avant perpétuelle.
Tant me plaît cette idée de la maison qui voyage qu’il m’est venu un conte, celui du Voyage de Christophe Colomb à l’envers.
Christophe Yaparra, comme son nom l’indique, est, du côté de son père, amérindien palikur, du clan des agratiches, un poisson de Guyane. Les peuples améridiens se répartissent ainsi en grandes familles dont chacune possède un totem. La mère de Christophe était une Columbo, vieille famille espagnole tombée avec le cours du sucre en déchéance, une de ces vieilles lignée qui prétendaient tenir du découvreur de l’Amérique. Attaché à sa terre, et à sa case créole qu’il avait construite lui-même sur un terrain dont il avait dû faire l’acquisition du côté de Saint-Laurent, sur la côte est-Atlantique, Christophe était fier de son jardin étonnamment luxuriant – il répétait qu’il avait la « main exessivement verte ». Au vrai, son jardin conservait ses éclatantes couleurs quelque soit la saison.
Guyane vient d’un vieux mot amérindien qui signifie « le pays des eaux ». Les fleuves là-bas sont épais et lourds, les estuaires noueux prennent des allures de bras de mer, quant aux pluies, déclenchées par le phénomène météo de la Zone Intertropicale de convergence, elles sont le plus souvent diluviennes.
Le matin d’un week-end de repos, Christophe Yaparra se leva tout chose, il avait la nausée. Il ne comprit ce qui lui arrivait qu’en contemplant sa tasse de café. Il se leva d’un bond, se précipita à la croisée, scruta le brouillard de la pluie, il dut enfiler son ciré pour aller au fin fond du jardin et contempler : la mer. La mer à perte de vue. Il mit du temps à comprendre la raison pour laquelle sa maison et son jardin se trouvaient au beau milieu de l’océan, et de fait pourquoi son jardin était toujours verdoyant quelle que soit le temps. Une rivière souterraine coulait au-dessous de son jardin et la nuit, un glissement de terrain l’avait conduit là où il se trouvait où le courant chaud du Gulf Stream se chargeait de sa route.
C’est ainsi qu’il mit approximativement le même temps que Christophe Colomb à traverser l’Atlantique, mais dans l’autre sens. Les requins lui boulotèrent les sachets plastique de nourriture qu’il avait mise à l’eau pour la conserver, la tempête renversa ses plus précieux bibelots (il avait dû éviter les chaises, et surtout la table menaçante). Il avait dû surmonter son mal de mer, faillit être écrabouillé par un de ces tankers gros comme un immeuble. Sa maison et ce qui lui restait de jardin finirent par s’échouer sur une plage de l’Aquitaine.
Heureux de se retrouver la terre ferme, en France qui plus est, Yaparra déchanta bien vite : sitôt qu’il accueillit à sa porte la police maritime, la police municipale, puis la police des frontières. Et d’un : son embarcation n’était pas aux normes, ni conventionnelle ; et de deux : il n’avait pas de permis de construire en bonne et due forme délivrée par la commune de rattachement, en plus sur les pas du roi ; et de trois : il dut obtempérer, et remplir une déclaration en douane du fait qu’il avait traversé les eaux internationales. Amende, re-amende et re-re-amende.
C’était sans compter les habitants du coin, les locaux, qui taguèrent sur sa porte : « ETRANGERS DEHORS ! », avec une belle faute d’orthographe. Certains autochtones menaçaient : « Il ferait beau de voir des maisons créoles pousser sur les côtes françaises comme des champignons ! » D’autres : « On n’est plus chez soi ! C’est le grand Remplacement, la fin des haricots ! », cela crié comme on appelle au secours. Certains, s’accrochant à l’humour, haussaient les épaules : « À présent, c’est la France qui se fait coloniser par ses colonies - le comble ! »
Christophe refusa tout net de régler ses contredanses, l’Etat menaçait de détruire sa maison, sans permis de construire valable, il n’y avait pas d’autres alternatives - et qui plus est « offensant la vue sur un patrimoine touristique notoire ». Christophe refusait que l’on détruise une demeure qu’il avait pris soin de construire.
Procès, appel, re-procès pour faire démolir cette bicoque et pour non paiement des amendes.
Les associations amérindiennes joignirent leurs voix à celles des pouvoirs publics. Ce fut une belle cacophonie dont le pays a le secret. Un avocat outre-atlantique, ténor de son barreau, fit le déplacement, se chargea de la défense. Ce fut tonitruant.
Cette histoire passionna les foules ; de part et d’autre de l’Atlantique, on s’invectivait, s’insultait de crétins.
Bref, l’affaire remonta au plus haut sommet de l’Etat, les murs de Matignon en furent ébranlés.
Il fut décidé de trouver une issue rapide à l’affaire Christophe Yaparra. Dédommagé comme l’Etat sait le faire, le Guyanais fut mis dans un charter, et à Cayenne, la SIGUY lui ouvrit les portes d’un deux pièces tout confort, au 4e étage d’un immeuble crasseux, là où une crue ne risquait pas de l’emporter…
En somme, tout fut réglé sans bavure. Mais quelque part, sur les plages de la Gascogne, flotte un petit air de carnaval.
Jean-Baptiste Kiya
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