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17 août 2017, par
Dès la découverte des terres « américaines » - ou pour mieux dire « amérindiennes » -, le terme que les palikur emploient pour les désigner est Emm : cela représente, non pas la terre, mais l’espace où vit la communauté : ni terre, ni eau, mais l’union de ces deux éléments, dès cette découverte par les Espagnols, au début du XVIe siècle, le peuple palikur apparaît dans les journaux de bord.
Leur localisation semble couvrir un vaste territoire qui s’étend sur la côte septentrionale de l’Amérique du Sud, de sa pointe Est à l’embouchure de l’Orénoque. Cet espace va considérablement se réduire.
Si l’actuel territoire de l’Amapa, au Brésil, apparaît traditionnellement comme le berceau du peuple palikur : plus précisément, les rives de la rivière Aukwa (Rocawa pour les Franco-guyanais), il convient de rappeler que cette localisation se situe dans la zone de ce qui a été convenu d’appeler « le Contesté franco-brésilien ». Depuis le Traité d’Utrecht de 1713 jusqu’à l’arbitrage suisse de 1900, la zone frontalière, plusieurs fois « neutralisée », a permis, comme le mettent en évidence certains historiens, aux populations indigènes de se protéger des rigueurs des systèmes coloniaux français et portugais : que ce soit l’esclavage, le travail forcé, ou le service militaire. Cette mise entre parenthèses de tout un territoire, qui correspondait précisément à un type environnemental difficile de pripris que les Palikur connaissent parfaitement, leur permit de se préserver des systèmes coloniaux et des colons eux-mêmes, c’est-à-dire de la déportation et des épidémies, de sorte que cet enclavement les a aidés à pratiquer les rites et à conserver l’intégrité de leur culture. Le Contesté leur a donc procuré des conditions non négligeables de conservation et de transmissions. Cette stabilité, note-t-on, a même contribué à ce que les Palikur pussent absorber des éléments épars d’ethnies amérindiennes proches.
L’origine de cette contestation elle-même est sans doute à mettre au crédit de l’ingéniosité « diplomatique » des Palikur qui s’est développée sur le long terme avec une rare adresse. L’attitude des chefs palikur a fait en sorte d’attirer l’ « amitié » des Français dans le but de les détourner de leur agressivité hégémonique, elle a su provoquer des tensions entre Français et Portugais, et a contribué à ce que cette tension non seulement les protégeât, mais qu’elle protégeât leur lieu de vie.
Duper les Français, tout en attirant leurs bonnes grâces, se servir de la rivalité des uns et des autres, des puissances respectives pour se mettre à l’abri, voilà le génie d’un peuple.
Reprenons le discours ethnologique. Les Palikur, peuple de langue Arrawak, descendent des Aristé, une civilisation à céramique polychrome du bas Amazone. Leur présence, ainsi que celles des Itutan et des Marouanes, est attestée, nous l’avons dit, par les découvreurs des XVIe et XVIIe siècles au nord-ouest de l’Amapa et sur la bande côtière des Guyanes. Ils auraient mené en association avec les Marouanes et les Yao une guerre assez longue contre les Galibi-Uaça qui refluèrent devant eux facilitant leur avancée vers le nord-est. Les persécutions portugaises qui débutèrent au XVIe siècle (métissage forcé, déportation, extermination) firent sans doute de la région éloignée où ils s’installèrent un refuge qu’ils partageaient avec d’autres ethnies. Ils auraient occupé alors la Uaça, la Curipi et l’Urukawa. Les fleuves sont à la fois des moyens de communication et leurs bords des lieux d’implantation.
XVIIe et XVIIIe siècles, les Palikur sont signalés sur la Uaça mais aussi sur le bas Oyapock. La politique de l’État français à leur égard a souvent dénoté, selon les recherches de Hurault, des desseins respectueux. L’installation de postes militaires, éloignés de Cayenne, dont la garnison atteinte par les fièvres et incapable de subsister par elle-même, s’appuyait sur un approvisionnement fourni par les Amérindiens exigeait une collaboration, il est vrai, rémunérée. Cela étant une cause, il y en a d’autres. Il se trouve que les maladies que leur apportèrent les contacts avec les Européens les réduisirent bientôt.
Soulignons que le plateau des Guyanes était occupé par une myriade de tribus, depuis au moins cinq mille ans avant le premier débarquement européen ; pour beaucoup, il ne nous en reste que des noms : Pirious, Touroupis, Carennes, Palanks, Aromagates, Norags, Aramisous, Maranes, Akokwas, Kalkusiana, Aramiso, Koumayanas. Aujourd’hui il n’en subsistent plus que six : les Palikur, les Wayampis, les Arawaks, les Émérillons, les Wayanas, et les Kalina (ou Galibis), la première question qui se pose donc dans le cadre de l’étude de ces populations amérindiennes est celle de leur survivance.
Si le Contesté a su protéger les Palikur, les mettre dans une parenthèse géographique, cela n’intervient qu’à partir du XVIIIe siècle seulement, c’est-à-dire quelque deux cents ans après l’arrivée des Européens.
Bien en amont du traité d’Utrecht, les Palikur avaient su s’inscrire à la convergence de plusieurs rêves européens, de plusieurs mythes, qui pour certains se transformèrent en folies. Ce furent le mythe de Frère Jean, celui de l’El dorado, de la Nouvelle Jérusalem, du Paradis Originel, de l’Atlandide et du Point Z, localisation de la Cité perdue des Atlantes, comme nous allons le voir.
(À suivre…)
Jean-Baptiste Kiya/Arehwa
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