
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
23 avrilAu cours d’un entretien dans la soirée du 22 avrils entre le Président de la République, Emmanuel Macron et la maire de Saint-Denis, Éricka (…)
Saint-Denis
31 juillet 2015, par
Mardi 21 : Présence de Marie :
En remontant, ce jour, dans le car Loubadia intrigué par les événements de la veille, j’ai redoublé d’attention.
Je vis à nouveau le contorsionniste accroché à sa barre. Il circulait dans le bus se balançant d’un bras sur l’autre, comme l’animal le Paresseux sur la branche. Dans un tournant un peu sec, après l’arrêt de l’Hôtel des Impôts, il bouscula un usager qui, vindicatif, fit une remarque, l’acrobate rétorqua : « Si ou lé an kolèr kol anlèr, an la pli va tonbé va dékol a ou (Si tu es en colère, colle-toi en l’air, quand la pluie tomberas, tu décolleras) ». Tout le monde applaudit l’artiste qui contorsionnait aussi bien les mots que son corps : colère-colle en l’air, la pluie décolle, décolère. C’était extraordinaire. Et ce double sens du mot décoller, c’était admirable. Le récalcitrant recula devant les huées de la foule.
Puis, il y eut l’arrêt Lacroix, qui se faisait en marche : il fallait sauter jusqu’au trottoir, quelques comédiens avec matelas réceptionnaient les passagers qu’on jetait. Les sacs passaient par les fenêtres. « Rien de précieux ? », et hop ! On s’envoyait les objets et les gens comme de vulgaires sacs à patates, et les gens riaient, tout le monde voulait sauter : « s’envoyer en l’air », comme disait un passager. « L’homme aime être pris pour un sac de patates », me suis-je dit.
Impressionné par la prestation, je ne tardais pas à questionner deux ou trois de mes voisins.
« Moi, je reste toute la journée dans le bus ; ça me coûte cher, mais c’est si drôle ! »
Je tentais de poser une question à quelqu’un d’autre, mais il ne m’entendit pas. En tout cas, il s’éloigna alors que j’étais au milieu de ma phrase !
« On les a pris dans un asile », me fit un voisin. « Ce sont tous des repris de justice… Le chauffeur, on dit qu’il prend le zamal comme aspirine…
- Ouais, il fume le cancer de Bob Marley », observa son dalon. Mais alors, pourquoi ils restaient dans le bus ?
Ils prétendaient même qu’il n’avait pas le permis… « Rendez-vous compte, ils ont même construit le bus eux-mêmes, regardez ! », fit une vieille dame qui ressemblait tant à grand-mère, en montrant l’habitacle. Au moment où la vieille affirmait cela, je vis un des acteurs par la vitre baissée uriner dans une rue passante, aspergeant les piétons qui riaient de surprise : il s’était peint le bout en rouge… Et ce « nez » d’un certain genre était garni d’une paire de lunettes noires.
C’est à partir de ce jour-là que j’ai pris conscience qu’il fallait prendre en notes tout ce que j’allais voir : car personne ne voudrait me croire, ni moi-même : la mémoire est une belle infidèle.
La première chose d’ailleurs que je notais dans le petit carnet noir de moleskine dont je fis acquisition, qui m’accompagnait désormais était le slogan du car qui flottait en banderille dans les courants d’air, à l’arrière :
« Liberté à l’intérieur, normalité à l’extérieur ».
Mercredi 22 : Sainte Cécile :
Roulèr à bloc, les mélopées sulfureuses du maloya avait envahi le car. Les passagers n’hésitaient pas à accompagner le rythme, et à se joindre aux acteurs qui entamaient des danses africaines. Pas de surprise donc en cette sainte Cécile, patronne des musiciens.
Au fond du bus, je remarquai une horloge suspendue. Un des participants m’a renseigné, mais j’avais de la peine à l’entendre, à cause des roulèrs : « Hier encore, criait-il, elle sonnait n’importe quelle heure, de sorte que les usagers regardaient leur montre à tout bout de champ ; aujourd’hui, elle fonctionne à l’envers. » Quand j’en ai demandé la raison : « C’est parce que la musique, elle aussi, fonctionne à l’envers : à mesure qu’elle jaillit, c’est pour revenir sur soi, et remonter au plus profond… »
Je n’ai pas trop compris. Ça m’a même paru fumeux, comme explication. Mais pour passer le temps, j’ai dansé un peu, à la « cassé ko » des Guyanais.
(Suite au numéro de mardi…)
Jean-Charles Angrand
Au cours d’un entretien dans la soirée du 22 avrils entre le Président de la République, Emmanuel Macron et la maire de Saint-Denis, Éricka (…)
Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge est revenu dans une note sur la période inflationniste 2021-2025 et ses effets sur le (…)
Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)
En visite à La Réunion, le président de la République a échangé avec le monde agricole, durement affecté par le cyclone Garance qui a suivi un (…)
Mézami l’ariv amwin dann mon éskolarité kotoiye bann marmaye néna bone tète. Mi rapèl inn téi konpran toute pli vite lé z’ote, téi rotien toute (…)
Selon le ministre de la Santé, Yannick Neuder, "autour de 120.000" personnes pourraient avoir été contaminées par le chikungunya, maladie (…)
« Ça fait plus de quinze ans que la fonction publique est au pain sec et à l’eau » a estimé le président de la fédération services publics de la (…)
Mézami dopi somenn passé i anparl bonpé bann péshèr artizanal pars lo ministress responsab de sa lété d’passaz shé nou é bien antandi téi i pé pa (…)
« Depuis le début de l’année, six décès [...]chez des personnes de plus 70 ans porteuses de comorbidités ont été classés comme liés au chikungunya (…)
Kossa i lé sa d’apré zot ? Oussa i trouv in n’afèr konmsa ? Fransh vérité sa sé in n’afèr i roprézante bien in fèye vakoa. Zot i trouv pa ?Avèk in (…)
Le Premier président de la Cour des comptes, a menacé mercredi de refuser de certifier les comptes de l’État. « Les réserves formulées par la Cour (…)
Le président de la Cour des comptes et du Haut conseil des finances publiques, Pierre Moscovici, a mit en garde contre des prévisions trop (…)