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11 août 2018, par
Quand les rédactions ne me passaient pas commande, je proposais des articles en fonction de l’idée que je me faisais des attentes de la ligne éditoriale du journal auquel je m’adressais. Caméléon ou pas, fallait courtiser le chaland, je tâchais de fournir avec régularité de façon à ne pas être oublié, variant les sujets, avec des titres porteurs, gros comme ça.
J’ai fait alors ce que les Américains appellent le muckraker, le fouille-poubelle : accueillir les people à l’aéroport, obtenir d’eux des interviews exclusives, mais aussi dégoter des ragots, monter des dossiers sur les politiciens locaux, décortiquant leur parcours et les à-côtés : passions secrètes, parcs immobiliers, liens parentaux, de sorte à pouvoir mettre en lumière les petits arrangements éventuels entre amis, via les associations et autres. Faut avoir du flair dans ce boulot.
Je tenais mes informations de gérants de bar, de syndicalistes, de fonctionnaires aigris, de directeurs à la retraite, de conseillers municipaux d’opposition ; mon carnet d’adresse déjà bien rempli n’avait de cesse de s’épaissir. Les travers de chacun étaient sondés avec l’objectif de les tenir pour mieux obtenir les petites confessions.
Festivités, inaugurations, assemblées générales, grèves perlées restaient mes lieux de prédilection où je glanais de menus événements que je gonflais façon baudruches.
Un sociologue aurait pu dire que j’étais en quelque sorte à “la recherche d’une vérité plus large que celle qu’il est possible d’atteindre à travers la pire compilation des faits vérifiables”. Le scoop était mon but, la une ma lanterne, j’aspirai à être considéré comme une figure incontournable de ce métier.
Un ancien copain qui gagnait mieux que moi avec son CAP garagiste me moucatait volontiers dès je le voyais pour les réparations de ma caisse : “Ça te sert à quoi tous tes diplômes, me lançait-il, si c’est pour courir comme ça ? Des voitures, il y en a toujours plus, tandis que les journalistes, on ne monte pas dessus pour se déplacer…”
Mai dernier, un appel passé à un vieil oncle dans l’Est me mit sur la piste d’un éboulement avec des cases ensevelies, près de Mare à Poule d’eau. Rien de bien précis, mais ça valait quand même la peine d’aller fouiner là-bas ; au reste, guère étonnant, à trois semaines du passage du phénomène Fakir, avec les sols détrempés et instables - d’autant que la presse ne s’en était pas fait écho. Être le premier sur le coup me consacrait l’exclu, je voyais un papier accrocheur, documenté, très couleur locale, une sorte de dialogue rapproché avec le lecteur dans le genre de ce que François Mauriac revendiquait : “le goût du dialogue est l’essence même du journalisme”.
La quatre voies en direction de Saint-André, embranchement à Mille-Roches, la départementale 48, celle qui s’engouffre entre les pitons vertigineux d’un côté, couverts de végétation, et de l’autre, le rempart suintant de verdure.
Dans le temps, les Gramounes disaient ‘le Cirque du Levant’, pour le différencier des autres, le Cirque du Midi (Mafate) et le Cirque du Couchant (Cilaos), par le fait que le soleil se levait pratiquement dedans, par la brèche de l’Est.
Je serpentais dans l’encaissement du paysage tout entier mis en balance par le cours sinueux de la rivière du Mât. Du bourg de Salazie jusqu’au plateau Wickers, j’éprouvais, comme à chaque fois que j’emprunte cette portion, la sensation assez particulière, psychédélique même, de rouler sur une route qui se dilate, se resserre, se tord, au point de me faire remarquer qu’“On dirait une scoliose, cette route”. À partir de là, le soleil haut dans le ciel dessinait les aplombs de manière plus austère encore.
Le voile de la mariée à main gauche qui dévidait son tulle sur l’abrupt de la roche, les kiosques des contreforts qui offraient des points de vue de 30 kilomètres à la ronde, avec des panoramas à 180 degrés, j’étais parti dans ce dédale de petites routes et de pitons à la recherche d’une aiguille dans une motte de foin.
Au lieu-dit, un maraîcher qui sortait des hautes herbes m’expliqua que ce n’était pas grand-chose, quelques cailloux qui s’étaient décrochés du rempart du côté de l’Îlet à Vidot ; mais peut-être que plus haut… Allez savoir…
Je montais et tournais dans le coin, pour finir ma course sur un parking où le point de vue me permit de prendre des photos et de chercher tout autour avec le zoom. Un gramoune, un vieux casse-papaye comme on n’en fait plus, déambulant sur le bas-côté, m’indiqua : “Non, je vois pas, pas depuis longtemps sur l’îlet.”
(Suite au numéro de mardi…)
Jean-Baptiste Kiya
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