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Chronique de Raymond Mollard
21 décembre 2010
Ce 20 Décembre 2010, par l’ampleur, la variété, l’enthousiasme avec lesquels il a été fêté dans tous les quartiers de l’île et par toutes les composantes de la société réunionnaise, a marqué avec éclat une nouvelle et magnifique étape de la réappropriation par les Réunionnais de ce qui constitue, au plus profond des choses, l’acte fondateur de la créolité. Dès le milieu de la semaine passée ont résonné partout la musique, les chants, les défilés, le rythme émouvant du maloya, les assauts de moringue, les commémorations théâtrales ou historiques (comme la révolte des esclaves de Saint-Leu en 1811), les pèlerinages (comme l’“Atidamba” rendant hommage aux ancêtres malgaches sur le plateau du Dimitile). Saluons aussi le lancement pour 2011 de “l’Année d’Elie” par Sudel Fuma et la Chaire de l’UNESCO de l’Université. Partout, à Saint-Denis, à Saint-Paul, à Saint-Pierre, à Saint-André, Sainte-Suzanne, Saint-Louis, l’Entre-Deux, et ailleurs, des dizaines et des dizaines de milliers d’adultes, d’enfants, d’adolescents ont vibré d’un même élan de joie commémorative. Il n’est pas jusqu’à RFO, pardon Réunion Première, qui n’ait ouvert ses programmes et contribué à l’expression de la liesse populaire.
Certes ce foisonnement pourrait susciter quelque ironie lorsqu’on voit les négationnistes d’hier (ceux pour qui, toute honte bue, le 20 décembre avait été successivement la fête de(s) rien du tout, puis la fête des mirabelles (!), puis celle des letchis) participer à la liesse populaire un peu comme Gribouille se jette à l’eau : par crainte de la pluie. Mais pour ne pas bouder notre plaisir, c’est la démarche inverse qu’il convient d’adopter : voir dans ce large consensus la genèse d’un lien social désormais indéfectible, par lequel descendants d’esclaves ou descendants d’esclavagistes (beaucoup de Réunionnais sont sans doute les deux à la fois) décident d’assumer ce dramatique passé, d’honorer la mémoire de ceux qui, sans cesse, ont lutté pour la liberté, et de trouver dans l’exemplarité de leur combat ce qu’il faut de lucidité, de solidarité et d’espoir pour construire La Réunion de demain.
Réjouissons-nous également, car c’est très loin d’être un détail, que même célébré avec faste, le 20 Décembre ait résisté aux dérives mercantiles : il ne se prête ni aux mirifiques “cadeaux de Noël”, ni aux apoplectiques “menus de Réveillon”, ni à cette débauche de publicité commerciale qui dégouline dans nos journaux ou sur les ondes en cette période de fin d’année. Le 20 Décembre ne célèbre ni la toute-puissance des dieux, ni le pouvoir des comptes en banques, et c’est son irremplaçable richesse : il fête tout simplement l’Homme retrouvé, l’Autre reconnu, le désir collectif de paix et de progrès, et ces articles-là ne se trouveront jamais dans les vitrines de nos boutiques ou les rayons de nos supermarchés…
Pour autant, ne cédons ni à la naïveté, ni à l’angélisme. Bien du chemin reste à faire, bien des leçons à tirer, et l’archéologie, la linguistique, l’histoire, la philosophie (pour ne parler que d’elles) ont encore bien du travail à faire pour éclairer la conscience collective.
N’oublions pas que si la première abolition a été proclamée par la France en 1794 sous la Convention, ce décret a été rejeté et déclaré (à l’unanimité !) « inadmissible dans l’île » par l’assemblée coloniale, puis que Bonaparte a rétabli l’esclavage en 1802.
N’oublions pas que si l’esclavage a été définitivement aboli en 1848, la traite elle-même était prohibée dès 1817 par une ordonnance royale : pendant 31 ans donc, le pays des Droits de l’Homme (l’Angleterre a fait de même, même ça n’a rien de consolant) a assumé cette situation schizophrénique et dégradante qui jugeait criminel le commerce d’esclaves tout en déclarant l’esclavage parfaitement légal.
N’oublions pas que l’abolition de 1848 fut suivie en 1849 par l’indemnisation… des maîtres et non des esclaves (environ 705 francs de l’époque par ancien esclave).
N’oublions ni le Code noir, ni la répression du marronnage, ni les exécutions de révoltés. N’oublions pas non plus l’engagisme qui succéda à l’esclavage, ni la situation sociale catastrophique des affranchis et de leurs descendants, ni les “camps”, ni les bidonvilles, ni les humiliations, et ce qu’il fallut de luttes contre les ultras d’hier et d’aujourd’hui pour remplacer la scandaleuse “parité” par l’égalité sociale.
N’oublions jamais « Cette histoire… Des cales rompues et des chaînes brisées » qu’évoque Gilbert Aubry dans “Peuple corallien”.
Car c’est l’effort de lucidité sur le passé qui constitue la pierre angulaire de l’édifice futur. L’Éducation nationale s’honorerait à montrer qu’elle l’a compris.
Raymond Mollard
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