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16 avril, par
Alors que les tensions géopolitiques ne cessent de s’intensifier et que les échanges économiques sont instables, les Amis de la Terre France, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et le Réseau Action Climat publient aujourd’hui une analyse sans appel : notre modèle agricole et alimentaire actuel, présenté comme un levier de puissance et de souveraineté, est en réalité extrêmement vulnérable. Le renforcement de l’autonomie alimentaire en France et en Europe passe par une transition vers des systèmes agricoles et alimentaires plus autonomes [1], et non par des initiatives politiques qui visent à intensifier davantage l’agriculture, telles que la “loi Duplomb”. Les responsables politiques doivent cesser les doubles discours.
Le modèle agricole défendu aujourd’hui, productiviste et dépendant d’intrants importés, ne nous affranchit en rien des risques liés au contexte géopolitique actuel : pire, il les aggrave. Continuer à encourager la croissance des exportations agricoles et l’intensification de la production sous couvert de "souveraineté" est un contresens politique et stratégique.
Une agriculture sous perfusion de l’extérieur
Derrière la notion de “réarmement alimentaire” qui émerge dans le débat public et politique, prônée par la FNSEA et la ministre de l’Agriculture, se trouve une vision de l’agriculture qui augmenterait fortement nos vulnérabilités.
La prétendue souveraineté française et européenne repose en réalité sur des importations massives d’engrais de synthèse (dont la fabrication est liée aux énergies fossiles) et de protéines végétales (telles que le soja, utilisées pour l’alimentation de nos animaux d’élevage). Ainsi, depuis le début de la guerre en Ukraine, les importations françaises d’engrais russes ont augmenté de 86 %, passant de 402 000 tonnes en 2021 à 750 000 tonnes en 2023 [2]. De même, aujourd’hui, 95 % du soja – soit 3 millions de tonnes chaque année – provient de l’étranger.
Ce modèle rend la France structurellement dépendante d’autres pays tels que la Russie ou les États-Unis, à rebours de toute véritable souveraineté, autonomie et résilience alimentaires. Les décisions politiques actuelles pointent le problème mais se bornent à déplacer perpétuellement les points d’approvisionnement, reproduisant les mêmes logiques de dépendance ailleurs, sans adopter de solutions visant à nous rendre réellement autonomes et à réduire la consommation d’engrais de synthèse [3].
Un coût humain, économique et écologique
En plus d’une pression accrue sur les ressources naturelles, le modèle agricole productiviste a des conséquences directes sur les Français et les Françaises. Il rend notre agriculture dépendante des importations d’engrais et de matières premières agricoles, ce qui la rend vulnérable aux variations des cours.
Par exemple, la hausse du prix de l’énergie engendre une augmentation du prix des intrants et des matières premières agricoles, qui se répercute sur le coût de l’alimentation et donc le pouvoir d’achat des citoyen·nes. Ces hausses affectent également les agriculteurs et agricultrices et, in fine, peuvent accroître le risque de crise sociale. Ce modèle est insoutenable économiquement, injuste socialement et destructeur écologiquement.
Des systèmes alimentaires plus autonomes sont indispensables
Nos organisations appellent les pouvoirs publics à cesser les doubles discours. La concrétisation de la souveraineté alimentaire passe par des actes cohérents, et non par des lois qui confortent un modèle agricole dépassé et vulnérable, comme c’est le cas de la proposition de loi Duplomb prochainement discutée à l’Assemblée nationale.
Les politiques publiques françaises et européennes doivent soutenir de manière structurelle les modèles agricoles qui réduisent nos vulnérabilités et sont plus résilients, tels que l’agroécologie. Il est notamment urgent et nécessaire de mettre en œuvre un véritable plan pour réduire la consommation et accroître l’autonomie en engrais, qui doit faire partie d’une stratégie cohérente et de long terme pour :
Notes
[1] Il a été fait le choix dans cette note d’utiliser plutôt le terme d’autonomie alimentaire, clé à la fois d’une meilleure souveraineté alimentaire pour la France en période de risque militaire et d’une meilleure résilience du pays face aux aléas environnementaux, sanitaires et géopolitiques.
[2] Béatrice Mathieu, « La redoutable stratégie de Poutine pour mettre l’agriculture française sous dépendance », L’Express, septembre 2024.
[3] Comme en atteste le projet de la Commission européenne de proposer des droits de douane sur les derniers produits agricoles et les engrais en provenance de Russie et de Biélorussie, janvier 2025.
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