L’étrange histoire du patient retrouvé mort à l’hôpital psychiatrique de Saint-Paul

10 janvier 2018, par Courrier des lecteurs de Témoignages

Suite à la mort d’un patient à l’Établissement Public de Santé Mentale de la Réunion (EPSMR) à Saint-Paul, la Commission des Citoyens pour les droits de l’Homme dénonce les abus au sein de cet établissement.

Le 26 décembre 2017, un patient qui était interné à la demande d’un tiers depuis un mois à l’hôpital Saint-Paul, a disparu. Après cinq jours de recherche, c’est un corps sans vie qui est découvert à l’arrière du parking de l’hôpital. L’Agence Régionale de Santé (ARS) a annoncé qu’une enquête sera faite afin de s’assurer des circonstances de la prise en charge du patient et des mesures prises lors de sa disparition.

Olivia, la fille du patient décédé, a été interviewée par la chaîne 1ère de La Réunion : « … Je ne sais pas dans quelles conditions est mort mon papa et ça pour moi c’est difficile, ce n’est même pas de la colère, je ne comprends pas que cela ait pu arriver encore une fois. Dans la mesure où quelqu’un, un patient disparaît d’un établissement, on se doit de le retrouver, il est sous la responsabilité de l’établissement et je ne comprends pas. Moi ce que je souhaiterais c’est que ça n’arrive plus en fait, ça n’aurait jamais dû arriver, je ne souhaite à personne que ça arrive à nouveau, à aucune famille, à aucun patient. Je veux qu’il repose en paix et que ce qu’il s’est passé derrière soit mis à la lumière, je fais confiance aux autorités pour ça. »

Le Docteur Patrick Tron, Conseiller régional du syndicat des psychiatres des hôpitaux, exerçant à l’EPSMR de St Paul a été interviewé dans le JT d’Antenne Réunion au sujet du décès de ce patient. Il affirme que le personnel hospitalier est hors de cause et annonce paradoxalement que la fugue du patient est peut-être due à une porte qui serait restée ouverte.

Le Docteur Patrick Tron a également révélé que, par manque de place, certains patients sont mis en chambre d’isolement. Une telle pratique est totalement illégale puisque la Haute Autorité de Santé stipule que le recours à la chambre d’isolement est une mesure de dernier recours et limitée dans le temps.

Ce qui est d’autant plus inquiétant est qu’il y a eu deux autres décès à l’hôpital psychiatrique de Saint-Paul. En effet, en décembre 2016, un jeune patient avait mis fin à ses jours en s’étouffant à l’aide d’un sac en plastique et en été 2011, un patient de 69 ans s’était pendu dans sa chambre, après seulement une semaine d’internement.

La CCDH invite les députés et sénateurs à visiter, sans publicité préalable, cet établissement en application de L.3222-4-1 du Code de santé publique de façon à ce que les contrôles soient renforcés.

En application de cet article, les parlementaires sont autorisés à contrôler les hôpitaux psychiatriques afin de veiller à ce que la loi et les droits des patients soient respectés.

La CCDH a été créée en France en 1974 pour dénoncer les abus en psychiatrie. De nombreuses victimes mais aussi des proches de victimes, contactent l’association chaque semaine.

Commission des Citoyens pour les droits de l’Homme


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