
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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16 avril, par
« Vous qui passez sur le chemin, voyez s’il est douleur semblable à ma douleur ! », Bible/Les Lamentations 1,12. Ce cri de lamentation est aujourd’hui le cri de nombreux peuples (Soudanais, Palestinien, Ukrainien…) et d’innocents qui meurent, victimes de l’oppression, de la guerre, de la faim ou de la haine raciale. « Il a été maltraité, il s’est humilié et n’a pas ouvert la bouche. Pareil à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche. » (Ésaïe 53 : 7)
Une croix de douleur
C’est par le détour de leurs Écritures Saintes (textes fondateurs) que les premiers chrétiens ont recherché à donner un sens à l’événement tragique de leur maître, Jésus de Nazareth. Un homme jeune d’environ 30 ans, prophète de la compassion de Dieu, qui disparait après une vie active de trois ans. Arrêté de nuit, Jésus le Nazaréen est emmené par les soldats romains, renvoyé devant le Sanhédrin (le collège suprême qui gouverne le peuple juif), interrogé, torturé, couronné d’épines et finalement condamné à la mort sur la croix par le représentant du pouvoir impérial romain, Ponce Pilate.
Quel délit a-t-il pu commettre, lui qui soulageait les malades et prêchait l’amour des ennemis, pour être torturé sur une croix ? Qui pouvait se sentir menacé par son action et son message des béatitudes ? Pourquoi lui a-t-on fait subir un supplice qui n’était habituellement appliqué qu’aux esclaves criminels, ou aux rebelles qui menaçaient l’ordre romain ? C’est dans leurs Écritures Saintes que ses premiers compagnons et disciples vont trouver les réponses à ces questions. En rapprochant, par exemple, sa figure de celle du « serviteur souffrant » du prophète Isaïe (Is, 42,1-9) où en se référant aux complaintes de plusieurs psaumes (1) , par exemple, le Psaume 22, associé à la mort de Jésus :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? / Ma gorge est desséchée comme un tesson d’argile, ma langue colle à mon palais, tu me fais retourner à la poussière de la mort / Des hordes de chiens m’environnent, la meute des méchants m’assaille. Ils ont percé mes mains, mes pieds / ils se partagent mes habits et tirent au sort ma tunique. »
Les quatre évangélistes (Matthieu, Marc, Luc et Jean) ont en commun d’évoquer le psaume 22, lors du partage des vêtements (v. 19) et les railleries dont Jésus est l’objet v.8-9). Moment essentiel du récit de la Passion, la crucifixion est saturée de citations des Écritures, rattachant ainsi la souffrance de Jésus à la souffrance des justes de l’Ancien Testament.
La Croix transfigurée en sacrement de libération
Mais pourquoi commémorer la croix, si c’est la résurrection qui est au cœur de la foi chrétienne ? La réponse se trouve dans la conduite de Jésus lui-même. Diffamé, isolé, repoussé, menacé et finalement condamné, il ne pactise pas pour survivre. Il reste fidèle à Dieu et à sa mission de service des autres, même si cela doit impliquer sa condamnation à mort.
« Les impies disent dans leurs raisonnements trompeurs : opprimons le juste dans sa pauvreté. Que notre force soit le critère du droit, car le faible, vraiment, n’est bon à rien » Bible / Livre de la Sagesse, 2, 10-11
Jésus prend la croix sur ses épaules pour aller au lieu-dit du Crâne, en hébreu Golgotha, en vue d’affronter la grande épreuve (la solitude, l’abandon, la sueur de sang), nous dit l’évangéliste Jean (Jean, 19, 17). Il porte sans se plaindre les croix d’une vie entièrement dédiée aux autres et à la justice de Dieu. À Gethsémani, il affronte la solitude, l’angoisse, l’abandon et la tentation de fuir son ‘destin’ :
« Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi » (Matthieu 26, 38) « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (Mattieu 26, 39).
Il traverse l’épreuve de Gethsémani en faisant le don de sa vie en toute liberté, comme le ferait tout bon berger qui aime son troupeau. Autrement dit, il va au-devant de sa mort et l’accepte librement avec amour. : « Ma vie nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne » (Jean, 10,18). Quand on voit l’énergie de son amour pour l’humanité et la puissance de fidélité qui émane de lui, on se dit que dans le Vendredi Saint, il y a déjà en germe la puissance de la Résurrection (Mgr Georges Pontier, 2022). De symbole de condamnation, la croix est transfigurée par lui en sacrement de libération, écrit Leonardo Boff (1984).
Tout est accompli
Sur la Croix, selon l’évangéliste Jean, Jésus aura ces mots qu’aucun autre n’a retenus : « Tout est accompli ». Et, dans la foulée, de citer une phrase du prophète Zacharie, qui évoque un innocent injustement suspendu aux yeux de tous : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jean 19, 37, citant Zacharie,12,10). Le rapprochement entre le signe sauveur élevé par Moïse dans le désert contre la morsure des serpents – le serpent de bronze sur un bâton guérissait le peuple décimé par le fléau – et l’élévation de Jésus sur le bois de la croix est ici évident (Jean 3, 14-15 faisant écho à Nombres 21, 4-9). Ainsi, la croix, instrument de mort, devient bois de vie. Par elle, nous sommes guéris, arrachés au pouvoir du mal.
L’évangéliste Jean projette, bien plus que ses confrères Matthieu, Marc et Luc, la lumière de la résurrection sur la passion du Nazaréen. Pour lui, l’heure de la Passion est celle de la glorification de Jésus. Mais, du point de vue historique, le Vendredi Saint, personne n’imaginait le matin de Pâques. Le Vendredi Saint, il y avait une personne, Jésus de Nazareth, dans une situation où tout était signe de mort ou d’échec (Mgr Georges Pontier, 2022). Ses disciples étaient dans le plus complet désarroi, dans le noir le plus profond. Les femmes se préparaient pour aller oindre d’aromates divers le cadavre du maître. Que voulez-vous que l’on y fasse ? Il est bien mort. C’est la nuit. La foi est en agonie. L’aurore est encore prématurée. Mais, c’est de nuit qui coule la source de l’espérance, nous dit Saint Jean de la Croix :
« Je la connais, la source, elle coule, elle court, mais c’est de nuit. Dans la nuit obscure de cette vie, je la connais la source, par la foi, mais c’est de nuit. »
(C’est de nuit, Saint Jean de la Croix)
La résurrection, qui prend à rebours les apôtres et les premiers témoins, est certes au cœur de la foi chrétienne, mais elle ne doit pas faire oublier la Passion de Jésus qui continue dans la passion de celles et ceux qui se sacrifient pour la cause de la justice et de la paix.
Reynolds MICHEL
Note
1. Le livre des Psaumes (sous la forme de 150 poèmes) est un livre de la Bible. Il offre d’immenses richesses à
celles et ceux qui s’y aventurent. Le serviteur souffrant dont le destin tragique serait source de rédemption et
de bénédiction pour la multitude (Isaïe 42, 1-9).
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