Nouveaux enfants - nouveaux parents

7 février 2019, par Courrier des lecteurs de Témoignages

Ces trente dernières années ont fait émerger une nouvelle psychologie de l’enfant qui intègre les récentes découvertes scientifiques en génétique et épigénétique, en neuroscience, science cognitive, sociologie et éthologie.
Autrefois, nos parents avaient une perception de l’enfant où intuition, bon sens et idées posées a priori étayaient leurs attitudes éducatives ; où pouvaient également s’insérer croyances et préjugés.

1) Hypothèse : Une nouvelle éducation potentiellement génératrice de santé et de bien-être chez l’enfant confortant aussi le jeune parent dans sa parentalité.

De nos jours les découvertes scientifiques autour du nouveau-né, diffusées et popularisées, pourraient exercer une autre forme d’influence auprès des futurs et jeunes parents que nous imaginons dynamisante, les accompagnant à devenir parent dans les conditions culturelles de 2019. Une « Révolution » se présenterait sans que l’on puisse en définir précisément les contours et qui mériterait d’être évaluée. On peut formuler l’hypothèse que l’éducation qui découlera de cette Révolution influencera une santé plus efficiente auprès des futures générations. Nous ambitionnons de susciter réflexions et méthodes qui pourraient être mises en actes, (expérimentalement), selon notre expertise succinctement présentée. Cette nouvelle éducation pourrait être potentiellement génératrice de santé et de bien-être chez l’enfant tout en confortant le jeune parent dans sa parentalité.

1. Trois sphères d’influences, au moins, interfèrent auprès de chaque parent lorsque celui-ci éduque son enfant. La sphère religieuse ou de la foi, même pour ceux qui rejettent toute religion. Il s’agit même, pour ces derniers, d’une autre forme de croyance.

2. La sphère philosophique qui anime les idées communément appelée « le sens commun » ou encore « le bon sens », qui confère comme critère de vérité l’efficacité pratique (ou pragmatique).

3. Balbutiante du temps de nos aïeux, cette dernière, liée aux apports des sciences évoquées plus haut, nous renseigne de façon plus précise sur la nature humaine et les besoins de l’enfant. Ces apports sont actuellement trop souvent confinés dans les Centres de Recherche. Il serait envisageable de diffuser et rendre populaires les découvertes scientifiques qui nous font découvrir un « nouvel » enfant. C’est dans la perspective de diffuser ces savoirs et de les rendre populaires que se situe l’équipe du CEVOI (Centre d’Etudes du Vivant de l’Océan Indien), dans le département de La Réunion, en partenariat avec d’autres institutions et acteurs.

On pourrait également s’accorder à penser a priori, avant évaluation, que la logique de ces trois sphères rechercherait le bien être et certaines cohérence et harmonie. Comment dans ces conditions, ces trois sphères peuvent-elles être approchées de façon respectueuse, sans que l’une ou l’autre se sente « agressée » ou « ignorée » ? On pourrait considérer que chacun d’entre nous, ou chaque parent, est à la recherche de connaissances objectives ou fiables pouvant influencer sa vie. Dès lors, nous serions ouverts à des informations qui nous rendraient plus actifs, plus vivants, plus autonomes, en conséquence en meilleure santé. Et ce alors que nous proposons de définir la santé par : désir, plaisir, sentiment d’exister, rapport actif avec l’environnement, créativité.

Nous imaginons de diffuser auprès de futurs et jeunes parents des éléments d’information sur le développement biologique et la psychologie de l’enfant mobilisant la sphère n° 3. La diffusion de ces informations fiables aurait pour intention première d’apporter des connaissances éprouvées de manière expérimentale afin de dynamiser les parents dans leur fonction parentale selon des méthodes non scolaires. Pour cela, lors de ce processus de transfert, aucun jugement ne devrait être véhiculé explicitement touchant les sphères 1) et 2) désignées plus haut. Toutes suggestions ou critiques constructives s’inscrivant dans cette perspective seraient les bienvenues.

2) Hypothèse : Le jeune parent deviendrait un chercheur potentiel, créatif et réceptif à même de percevoir l’intelligence originelle, déjà présente chez l’enfant.

Si notre culture devait intégrer ce qu’apportent les sciences qui génèrent des points de repères fiables, le parent serait, dans sa pratique de parent un chercheur potentiel, créatif et réceptif à même de percevoir l’intelligence originelle, déjà présente chez l’enfant dès les premières secondes de sa naissance et donc susceptible, peut-être, de ne pas entraver son développement.

Une confiance a priori vis-à-vis de l’intelligence du parent

On devra veiller à éviter de porter tout jugement sur les croyances ou les certitudes d’autrui. Et cela, même si un avis de spécialiste devait être sollicité, car celui-ci serait (ou pourrait être) assimilé aussitôt à un jugement. Le passage de l’appropriation de ces informations à une pratique éducative créative comporte le risque de porter un jugement lors de son application dans une situation concrète. Nous faisons, en effet, confiance a priori à l’intelligence du parent dans sa perception des besoins singuliers de son enfant lorsqu’il est en interaction avec lui. Grace à ses observations au quotidien, il possède des informations que le spécialiste ne peut connaître. Par le ressenti et l’éprouvé, le sens empathique du parent se développe réciproquement avec celui de son enfant. Et l’enfant est lui-même porteur d’informations sur ses besoins et sa psychologie. Passée la période critique des deux premières années, l’enfant, accédant au langage parlé, est libéré dans ses capacités expressives.

Après ce transfert d’informations fiables sur le développement des enfants, et la mise en évidence d’une nouvelle psychologie, la méthode utilisée devrait générer la confrontation de points de vue et susciter bon nombre de débats, pouvant développer une homéostasie socioculturelle (équilibre des idées et du corps). Ces informations seraient « traitées » par les sphères 1 et 2. Des prises de conscience et des reconsidérations adviendraient. Il s’agirait de faire émerger, le plus souvent possible, suite à chaque question posée, une pluralité de réponses sans imposer celle de l’expert. La pratique groupale permet une diversité de regards et de points de vue. C’est la pratique de la maïeutique de Socrate mise au service des parents, afin qu’ils adviennent, par eux-mêmes, à être parent suivant leur libre arbitre étayé par des informations fiables. Lorsque de nouvelles informations, hypothétiques, devaient être avancées sur les besoins des enfants, il serait opportun de susciter de nouveaux questionnements sans avancer une réponse définitive. Nous considérons le parent comme étant à même de trouver, par lui-même, sa réponse. L’animateur, dans son rôle de diffuseur des connaissances fiables sur la psychologie de l’enfant, ne se présente pas comme omniscient, ce qui serait faux ! « La vérité est biodégradable » dirait Edgar Morin, comme les théories d’ailleurs ! Solliciter d’autres spécialistes, biologistes, sociologues, psychologues, psychanalystes, hommes d’église ou philosophes lors de forums par exemple, pour qu’ils se prononcent sur ces hypothèses, pourrait se concevoir.

La réflexivité groupale est sollicitée - beaucoup moins la pédagogie de type « scolaire ». Cette dernière engendre trop souvent une inhibition des possibilités créatrices de chacun. La réflexivité sollicite la conscience et suscite naturellement une communication implicite de chacun avec ses propres capacités de traitement inconscient de l’information. De nos jours, la nouvelle conception de l’inconscient fait apparaître celui-ci comme prodigieusement intelligent. Les échanges en groupe génèrent une créativité inhérente à l’effet de groupe qui induit que « le tout des personnes réunies est plus que la somme des parties », ce qui engendre une créativité groupale qui devrait avoir pour effet d’émanciper chacun des apports de l’expert puisque la créativité émane du groupe en plongeant ses racines dans le corps.

L’équipe du CEVOI


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