De la sélectivité du devoir de mémoire

Un 11 septembre peut en cacher un autre…

14 septembre 2021, par Jean-Paul Ciret

Depuis quelques jours, l’évocation du 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et en particulier ceux contre les « Twins Towers » de New-York, revient à satiété sur les ondes radio et les écrans de télévision, au point que l’on commence à en avoir plus qu’assez.

Loin de moi l’idée d’une quelconque approbation de ce qui s’est produit ce jour-là, ni d’une quelconque négation de l’importance historique de ces évènements dans le cours de l’histoire de notre monde et de notre époque. Le problème, c’est qu’au-delà de l’émotion légitime suscitée par ces attentats, on n’en reste finalement qu’à ce niveau zéro de l’analyse, sans chercher le moins du monde à nous expliquer comment nous en sommes arrivés là !

Ben Laden manipulé par la CIA

Et pourtant, l’occasion de se replacer dans une perspective historique lucide et cohérente nous était offerte de façon particulière opportune par les derniers développements du dossier afghan en août. Les évènements de la prise de contrôle de Kaboul et de la quasi-totalité de l’Afghanistan par les Talibans ont permis la publication et le rappel d’informations déjà bien connues par les journalistes dignes de ce nom, s’intéressant à l’Afghanistan.
Sur ce plan, l’article de l’Humanité du 24 août « Les talibans, nos meilleurs ennemis » et le dossier du Monde Diplomatique de septembre 2021 sur ce même sujet, sont particulièrement édifiants sur la responsabilité écrasante des États-Unis dans le développement et l’organisation de l’islamisme radical, jusque dans ses branches terroristes . Et ce qui fait le plus sourire, si l’on peut dire, c’est la pamoison qui s’est emparée à l’époque des grands « intellectuels » français, Pascal Bruckner, Bertrand Henry Levy, pour ne citer qu’eux, avec le soutien du Figaro, pour encenser l’action des Talibans armés par les États-Unis et qui abritaient à l’époque Ben Laden (par ailleurs manipulé par la CIA) pour casser du Soviétique, dans les années 80 !!! Tout cela se passe donc de commentaires, tout comme le silence des médias en place sur ces informations hautement édifiantes.

Et le 11 septembre chilien ?

Sur un autre plan, mais toutefois tout aussi révélateur sur l’inadmissible hypocrisie de nos fameux médias officiels, toujours bien informés, n’est-ce-pas, soucieux de vérité et de probité intellectuelle, ce qu’ils voudraient bien nous faire oublier c’est ce qu’il y a eu un autre 11 septembre, celui de 1973, où le gouvernement chilien d’Unité Populaire du Président Socialiste Salvador Aliende a été renversé par un coup d’état de l’armée chilienne, dirigé par le sinistre tortionnaire Pinochet.
Ce gouvernement pourtant démocratiquement mis en place par des élections en 1970 a été constamment l’objet de tentatives de déstabilisation par l’entremise de la CIA qui a ouvertement organisé et soutenu le putsch, encouragé en cela par cet « honnête » représentant de la démocratie américaine, le sinistre Président Richard Nixon, qui n’hésitait pas à traiter Allende de « fils de p… » ! Ah, qu’elle est belle la démocratie d’Outre-Atlantique ! Et des morts, au premier rang, S. Allende, des fusillés, des torturés, par milliers, sous l’égide de Pinochet, grand ami de la non moins « démocrate » Mme Thatcher, vous en avez entendu parler, vous ces derniers jours ? Et de Victor Jara, chanteur populaire chilien, dont les doigts ont été tranchés à coups de hache au stade National de Santiago, dans les premiers jours qui ont suivi le putsch, pour qu’il ne puisse plus jouer de la guitare ?
Ainsi, les esprits de la jeunesse bien formatés par les pratiques de nos grands médias et journalistes « démocrates » auront une vision « juste » de l’Histoiren celle de la lutte perpétuelle du Bien contre le Mal ! Alléluia !!!!

Jean-Paul Ciret

A la Une de l’actuAfghanistan

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus