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18 août 2012
Mieux regarder le handicap est le défi d’“Handicapable !”.
Paraplégie —1—
D’aussi loin que peut porter le regard, dans toutes les directions possibles, se déroule
l’invariable fauve de l’herbe sèche, surmonté de place eu place de l’arrondi des bœufs qui de
temps à autre lèvent des cornes étonnées vers un ciel vide que fait trembler l’horizon. Au
dessus, s’étire la longue bannière énigmatique des nuées sans fin. Au sud, les grands espaces
de la Patagonie ; au nord, l’infini de la Pampa.
C’est près de Jacobacci, dans ce paysage sans limite et sans issue de l’Argentine, que naquit
Juan de Algunes y Lucieutes d’in père joaillier et d’une mère brésilienne.
Une enfance vécue dans la gêne de l’économie d’un père mettant l’essentiel de ses revenus dans
des assurances vieillesse qu’il n’eut le loisir de mettre à profit. De cette époque, il se
souvient de cris et de coups de feu : un garçon vacher, victime d’insolation décharge sa
carabine winchester 70 sur le soleil. A dix ans, la voiture parentale est emportée sur une
cinquantaine de mètres par un train de marchandises qui file à toute allure vers le nord, le
pneu avant de la Simca crevé au passage à niveau.
Juan n’aurait pas voulu être handicapé avec sou père. Bien que ce fût lui qui le fasse vivre
depuis. La retraite de son défunt père que gère une tante de Buenos Aires lui permet d’avoir
mi studio dans le quartier de Devoto. Donde una puerta se cierra, otra se abre.
Moelle épinière enfoncée, il avait 10 ans, il en passa 2 à l’hôpital. Chaise roulante jusqu’à la
fin de ses jours avec la tentation renouvelée de les abréger ; il devait se faire à son nouveau
corps et à un visage rafistolé par des chirurgiens. Dans les miroirs, il ne se retrouva pas. Il
y contempla l’image de quelqu’un d’autre ; et jusqu’à présent, quand il se rase les cheveux, il
éprouve un inextinguible malaise devant un inconnu qui n’est autre que lui-même. Le pire
c’est quand il met la main sur d’anciennes photographies, d’avant l’accident, il ne se
reconnaît pas non plus, et demeure étranger à lui-même. Le verbe « être » est une eau
trouble pour Juan Algunes y Lucientes. Dans les rapports avec les autres, il a le sentiment
d’un obstacle ; quand on le regarde, l’autre ne le voit pas, il regarde quelqu’un qui n’est pas lui. À chaque fois il a envie de dire : « Celui que vous regardez n’est pas le vrai. »
Dix-sept ans révolus, il abandonne sa scolarité ; il n’a plus aucune volonté à être en groupe, le face à face le dégoûte. Les professeurs en étaient désolés. Il y eut des psychologues : écœurante, cette manie de vouloir à tout prix fouiller dans la vie des gens. Qu’est-ce qu’ils en savaient ? Est-ce qu’ils peuvent se mettre à sa place ?... A tous, il leur dit : « Le plaisir de bien faire ce que l’on est chargé de faire est mie forme de soumission ».
L’enseignement à distance n’a pas fait illusion, six mois ont suffit. Trop dirigiste. Juan veut faire des recherches sur les points qui l’intéressent, et bifurquer quand il le veut. Avancer par hasard, tâtonner, découvrir. Laisser l’envie passer d’abord pour que le savoir se construise à la manière d’une surprise qui à son tour fait labyrinthe.
Le Web c’est la toile d’araignée. Et il n’y a rien de plus proche du labyrinthe que la toile de l’araignée.
Si on considère interne comme un labyrinthe, Google en est une porte d’entrée. Borges n’a pas prévu cette forme du dédale qui traverse les continents, mais surtout virtuelle, qui n’existe pas. Plus haut et plus complexe que le labyrinthe, c’est le rêve rêvé du labyrinthe.
Le jeune homme a commencé ses recherches par les peintres de la laideur : Egon Schiele, Bruegel l’Ancien, Jérôme Bosch, Goya, Frida Kahlo... Pas de doute, ils représentent les sommets du visage humain. La télé a perdu tout ça, comme elle a perdu le mime ; elle s’est acharnée à gommer les aspérités du visage, à ce point qu’on ne pourrait plus regarder l’écran sans le masque de poudre dont chacun se couvre... Toutes ces gueules de plastique qui défilent dans les sitcoms l’ennuient au plus haut point, elles déforment la vraie vie, qui marque les corps et les esprits. C’est le grain de beauté qui rend la peau intelligente.
Une de ses songeries préférées est celle du podium. Juan imagine un gigantesque podium, sur lequel se joue un spectacle de majorettes, regardé par une marée de chaises roulantes impassibles. Puis il leur est demandé d’inverser les rôles (par haut parleur) : alors, ce sont les chaises roulantes qui sont sur les planches, et les majorettes qui regardent. Les handicapés jouent aux autos-tamponneuses, ils se marrent, « comme des tordus ». Les majorettes sont immobiles comme des poteaux... Et renversement à l’infini - l’absurde ad libitum : absurde venant de surdus, sourd en latin, sourd de partout. Les uns obligés de regarder les autres, et à n’y rien comprendre, voilà une belle allégorie de la vie, se dit-il.
Un vieux roman asturien dit. « Guântos debe de haber en el mundo que hoyen de otros, porque no se ven a si mesmos !, Combien doit-il y en avoir par le monde qui fuient les antres parce qu’ils ne se voient pas eux-mêmes ! » Le problème, c’est que les majorettes ne se voient qu’en majorettes, et elles lèvent la jambe comme si elles pouvaient donner un coup de pied à la lune !
Jean-Charles Angrand
(Suite au numéro de mardi…)
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