Audrey Egiziano, doctorante

« Le développement urbain se doit désormais d’être harmonieux »

25 mai 2011

Audrey Egiziano est doctorante au laboratoire/Unité de recherche : CRJ. Elle a choisi comme sujet de thèse “L’aménagement : théorie et pratique d’un droit nouveau, aux frontières entre le droit de la commande publique et le droit de l’urbanisme”. Elle a comme formation un Master 2 de Droit des collectivités territoriales.

Pourriez-vous nous parler de votre parcours d’étudiante et chercheuse, et de vos motivations et intérêts ?

- Après un Baccalauréat scientifique au lycée Stella de Saint-Leu, je me suis dirigée vers des études de droit sur le campus du Tampon, où j’ai étudié jusqu’à la Licence.
J’ai ensuite poursuivi mes études à Saint-Denis pour le Master. En année de Master 1 de Droit public, j’ai réalisé mon mémoire de recherches sur “Les communes et le nouveau régime des autorisations d’urbanisme”. Puis, en Master 2 Droit des collectivités territoriales, mon choix de recherches s’est tourné vers le sujet suivant : “La négociation dans la commande publique”. C’est au fil de ces travaux que le plaisir de la recherche s’est construit.
En fin de Master 2, j’ai recueilli le soutien de mes professeurs pour m’inscrire en Doctorat. En parallèle, je réfléchissais avec mon futur directeur de thèse à un sujet qui puisse à la fois nourrir les exigences théoriques du Doctorat, mais aussi servir aux praticiens de l’aménagement. Notre choix s’est alors porté sur un sujet mêlant deux domaines qui m’avaient particulièrement passionnée lors de mes travaux de recherches de M1 et M2, à savoir le droit de l’urbanisme et le droit de la commande publique.

Lors du Forum des Jeunes Chercheurs du mercredi 18 mai, vous avez présenté comme sujet : "Le dépassement des frontières territoriales et le développement urbain harmonieux de La Réunion", pourriez-vous nous en parler ?

- Ce forum avait pour thème “Le dépassement des frontières pour un développement harmonieux de La Réunion”. Il était demandé à chacun des participants d’exposer ses axes de recherches en se rapprochant au mieux du thème.
J’ai alors présenté un sujet directement en rapport avec mes intérêts de recherches : la réalisation d’éco-quartiers dans la perspective de la ville durable. Aujourd’hui, toutes les politiques publiques sont “verdies” par le concept de développement durable, et le développement urbain n’y déroge pas.

Peut-on associer développement urbain et développement harmonieux ?

- Le développement urbain se doit désormais d’être harmonieux. L’objectif est de parvenir à concilier les nécessités du développement urbain (en termes de créations de logements en vue de la mixité sociale, d’activités économiques, de transports, mais également de services administratifs et de loisirs) avec celles du développement harmonieux en termes esthétiques, mais surtout en termes de respect de l’environnement et de la qualité de vie (auto-suffisance énergétique des bâtiments, isolation thermique et phonique, espaces verts, traitement des déchets, etc.). De tels projets sont très attendus du public et ouvrent droit à des avantages fiscaux.

Dans son développement, La Réunion privilégie-t-elle l’écologie et le développement durable ?

- Les acteurs tant privés que publics sont d’ores et déjà sensibilisés à la nécessité du développement durable. La dynamique est lancée. Mais il faut reconnaître que les projets “verts” sont encore peu nombreux.
Par exemple, la ZAC (Zone d’aménagement concerté) de Beau-Séjour à Sainte-Marie vise la réalisation d’un éco-quartier. Sa construction a débuté en octobre 2009 et prévoit de répondre aux besoins en logements et en équipements, mais aussi de mieux desservir les Hauts par des commerces, des services administratifs et des espaces publics. Dans le même temps, il est prévu de protéger la ravine de La Mare, d’organiser la ventilation naturelle et l’isolation des bâtiments, d’installer des chauffe-eau solaires systématiquement, et enfin de planter 10.000 espèces endémiques économes en eau.
A plus grande échelle, le programme EcoCité constitue une démarche intéressante, étant donné que figure parmi les 13 projets retenus à ce titre celui de l’EcoCité du TCO (Territoire de la Côte Ouest, établissement public de coopération intercommunale regroupant des communes de l’Ouest de l’île) intitulé “EcoCité insulaire et tropicale”, qui envisage non seulement de valoriser le cœur d’agglomération tout en préservant le littoral et la Réserve naturelle marine, mais également de développer les Hauts et les mi-pentes tout en respectant le classement du Parc national au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

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