Maurice Gironcel, membre du Secrétariat du Parti communiste réunionnais

« M. Gironcel, vous êtes un homme intègre et honnête, vous ne vous êtes pas enrichi personnellement »

25 octobre 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Le verdict de vendredi dernier n’entame en rien l’engagement militant de Maurice Gironcel : « la lutte continue ».

Maurice Gironcel, une décision de justice vous a frappé de 2 ans d’inéligibilité. Que vous inspire ce jugement ?

Depuis 2001, je fais l’objet d’un véritable acharnement de la part de l’institution judiciaire. Plus d’une centaine d’heures de garde à vue, des nuits au cachot. Et je ne vous parle pas du lynchage médiatique, qui a accompagné les 10 dossiers.

Votre défense a toujours critiqué la faiblesse des accusations…

Et pour cause ! Sur les 10 affaires dont je vous parlais, 6 se sont conclues par des non-lieux, 4 par des relaxes. Entre-temps, on a tout de même déniché deux autres dossiers. Sortis au dernier moment, en utilisant une procédure qui ne me laissait pas le temps de me préparer. Les fameuses "histoires", c’étaient celles des chemins bétonnés et celles des soi-disant emplois fictifs. Pour savoir ce qu’il faut penser de tout cela, il suffit de rappeler les paroles du procureur de la République lui-même. Il avait commencé son réquisitoire par cette déclaration, « Mr Gironcel, vous êtes un homme intègre, honnête, vous ne vous êtes pas enrichi personnellement ». Quant aux prétendus emplois fictifs, l’un des employés concernés était malade, et il n’y avait rien de fictif dans ses absences. Dans l’autre cas, on a déduit de ses fréquents déplacements à Madagascar qu’il était employé fictivement. Et on m’a désigné comme responsable. Pour la justice, il aurait donc fallu que le maire de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel soit aussi l’adjudant-chef Maurice Gironcel, et que je connaisse l’emploi du temps des 700 employés de la commune de Sainte-Suzanne.

Quelle relation entre l’acharnement dont vous parlez, et votre activité politique ?

— Voyez la presse de ces derniers jours : elle n’a pas manqué d’établir le parallèle. Souvenons-nous aussi que –comme par hasard- c’est juste avant les élections municipales de 2007 que j’ai subi deux nouvelles gardes à vue, de deux fois 48 heures. Nouvelles nuits au cachot. Et cette fois-ci, sur dénonciation. Cette fois-ci, on tentait de me mettre en cause dans 4 dossiers de marchés, et trois affaires d’associations. Pour les marchés, j’ai bénéficié, une fois encore, d’un non-lieu total. Pour les affaires d’associations, je ne peux m’empêcher de remarquer que le délibéré a été reporté plusieurs fois, ce qui fait "coller" la peine d’inéligibilité avec le calendrier électoral. Je rappelle aussi que je n’étais ni président ni trésorier de l’association du comité des fêtes, ni du comité de jumelage. L’acharnement contre Sainte-Suzanne est évident. Ce qui est certain, c’est que la lutte continue. Et nous appelons à une mobilisation forte à l’occasion du meeting qui se tiendra à Quartier-Français, dans la salle Mahatma Gandhi.

Propos recueillis par Geoffroy Géraud-Legros

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