Jean-Hugues Ratenon, président de l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté

Pendant les fêtes, la souffrance morale grandit

7 décembre 2011

La prime de Noël sera prochainement versée aux allocataires des minima sociaux. Avec le coût de la vie à La Réunion, une grande partie de cette prime va repartir dans la consommation. Jean-Hugues Ratenon, président de l’ARCP, souligne que la solidarité permet de lutter contre le phénomène de surconsommation.

Plusieurs semaines avant les fêtes, la publicité des grandes surfaces envahit les boîtes aux lettres. Un lien avec la prime de Noël ?

- Personne n’ignore les difficultés des familles pour finir les fins de mois. La plupart des foyers ont énormément de choses à payer, notamment en cette fin d’année, et ils ne savent plus où donner de la tête.
Devant cette situation, l’abondance de publicité constatée actuellement dans les boites aux lettres choque énormément. Cela met la pression sur les familles, les culpabilise et rend tristes les parents qui n’ont pas les moyens de répondre positivement aux sollicitations des gamins.
C’est extrêmement grave et laisse peu chance aux familles qui vont percevoir la prime de Noël de ne pas céder à la dictature commerciale.

Quel conseil pouvez-vous donner aux familles mises sous pression par cet appel à consommer ?

- L’éducation populaire est notre rôle à tous, et la solidarité est la clé contre le phénomène de surconsommation. L’école doit aussi jouer un rôle extrêmement important dans l’accompagnement des marmailles, mais surtout ne pas être le relais de la société de consommation.
Les parents ne doivent surtout pas céder, ils peuvent acheter le moins de choses possible et au dernier moment.
A l’école, il ne faut pas que les enfants soient interrogés sur le cadeau qu’ils souhaitent recevoir, et il faut encore moins leur proposer de faire un bilan des cadeaux reçus à la rentrée.

Après les fêtes, des lendemains difficiles pour la population ?

- Les gens pensent de plus en plus à l’après-fêtes, et la maitrise des dépenses doit être à mon avis systématique dans les foyers.
Mais c’est surtout la souffrance morale qui grandit en cette période de fêtes, car les gens se sentent impuissants devant cette pensée unique de la surconsommation qui domine. La vigilance doit être présente, et la solidarité le mot d’ordre.

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