Sylvain Viellepeau, directeur de Giordano océan Indien à La Réunion

« Une volonté politique de détruire la filière »

9 octobre 2010, par Céline Tabou

Le directeur de Giordano océan Indien à La Réunion donne son analyse sur les conséquences de la nette diminution du soutien de l’État au développement du photovoltaïque à La Réunion.

Combien d’emploi représente le photovoltaïque à La Réunion, y a-t-il beaucoup de projets en cours ?


- De manière générale, nous avons 400 emplois directs, et 1.200 emplois indirects dans la filière. Nous avons des projets en cours, mais nombre d’entre eux ont été annulés. Les mesures de l’État nous coûtent près d’un million d’euros, parti en fumée. La situation n’est pas encore bien définie, il faut analyser le marché, mais ces mesures vont porter atteinte à la filière.

La baisse des tarifs de rachats de l’électricité photovoltaïque par EDF, et la diminution de la défiscalisation risquent-elles de porter un coup d’arrêt à la filière ?


- Oui, parce que comme me l’a dit Guy Dupont, de la FEDOM, la baisse des crédits d’impôt, des tarifs de rachats par EDF, et la défiscalisation vont réellement porter atteinte au secteur photovoltaïque. Il y a une volonté de tuer la filière photovoltaïque. Guy Dupont m’a d’ailleurs indiqué que des élus à Paris en avaient marre des bulles spéculatives sur le photovoltaïque et comptaient régler définitivement le problème. Cette volonté de faire le ménage est due aux grands groupes financiers qui sont arrivés et ont profité des lois pour faire des bénéfices, sur le dos des PME. De toute façon, le marché de l’énergie n’a jamais été fait pour les petites entreprises. D’autres sociétés sont des pétroliers voulant faire l’OPA sur l’énergie. Selon moi, c’est une volonté politique qui profite aux holdings.

Dans ces conditions, l’objet de TEMERGIE (15.000 emplois) est-il menacé ?


- Oui, en fait TEMERGIE, ne s’applique pas seulement au photovoltaïque, cela concerne également les entreprises, qui travaillent dans la recherche et le développement, dont l’éolien, le maritime... Cela va toucher plusieurs filières.

Propos recueillis par Céline Tabou

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Messages

  • GIORDANO Réunion, à l’instar de certains solaristes de la place, devraient rappeler que :

    1) il bénéficie d’exonération d’impôt sur les sociétés à l’instar de ces concurrents qui importent et assemblent localement les matériels à la Réunion. GIORDANO Reunion pourrait il ainsi communiquer sur ses résultats..?

    2) il bénéficie d’exonérations de cotisations patronales (soit trois mille euros annuel d’économie sur la base du SMIC. Giordano Réunion pourrait il communiquer sur les salaires de ses ouvriers, des augmentations de salaires faites dans le cadre des NAO (enfin, si elles existent...).

    Ainsi, la filière a les ressources internes pour faire face aux décisions politiques. GIORDANO Réunion est il prêt à réinjecter au profit de ses clients et pourquoi de ces salariés, tout ou partie des bénéfices exonérés d’impôt accumulés depuis une dizaine d’année ??

    Rappelons aussi, que la tête pensante du solaire, figure parmi les premières fortunes de France...

    L’Etat a raison de restreindre les dérives de cette filière, charge aux acteurs principaux d’arrêter de se payer sur la bête que sont les contribuables, et de mieux appréhender la notion de redistribution des gains de productivité ou de la richesse, pour faire simple. Rien d’incompréhensible pour un ingénieur dont la rémunération représente à minima, 5 fois le smic..

    à bon entendeur..


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