La Réunion : des séquelles de l’époque coloniale ? -2-

Notre jeunesse doit s’identifier à l’histoire réunionnaise pour y appartenir

1er août 2015, par Anaïs Bègue

La jeunesse peut tirer les leçons de l’histoire réunionnaise pour avancer. Mais cette dernière doit être connue.

Rassemblement du CRADS au Jardin de l’Etat à Saint-Denis. Le CRADS est un épisode qui nous montre comment des Réunionnais ont créer une organisation pour surmonter une crise, mais cette histoire n’est pas suffisamment connue.

Sous les chansons de Georges Brassens, nous voyons se dessiner une mélodie sans fin, autour d’une île dont le développement peine à aboutir.
L’histoire de la construction de La Réunion se fait oublier au sein de nos familles, de nos écoles, de notre culture. Cela laisse notre jeunesse dans une utopie, où le progrès se ferait sans effort. Cette jeunesse, crédule et inculte, ne peut se poser les bonnes questions sur les perspectives à venir de leur Ile. Elle ne connait pas son histoire, leur histoire. Or, n’avons-nous pas appris que la culture est le capital le plus important selon Bourdieu et que l’histoire forge l’esprit.

L’histoire est le fruit de combats passionnants répertoriés aujourd’hui sur divers supports. Cependant, maintes histoires sont oubliées, rares sont celles qui sont retenues. L’histoire économique et sociale de La Réunion est en partie liée à celle du Parti communiste Réunionnais.

Néanmoins, nous l’oublions souvent ou nous ne l’avons jamais appris. La méconnaissance se hisse au sommet de notre jeunesse et nous la laissons se propager. Nous avons laissé se répandre le chômage, la pollution, les guerres. Ce sont des exemples certes plus poignants que la méconnaissance elle-même, mais qui est d’autant plus à craindre. Ne vous détrompez pas d’elle, car son orgueil aura conduit l’homme à des actes de barbaries sans fin. Pour tenir tête à celle-ci, il faut prétendre au savoir, il faut vouloir savoir, nous ne pouvons pas comprendre le contexte économique actuel si nous ne sommes pas aptes à déterminer comment nous sommes arrivés à ce parcours.

1946 et 1971, deux tournants

Le chemin est long, mais les étapes sont cruciales, êtes-vous prêts à réduire l’incertitude, à conduire la société à réaliser ses erreurs et à faire taire ses maux que l’on a laissé progresser ?

Le 19 mai 1946, fait écho à la départementalisation de la Réunion. Une date importante qui marque un tournant dans l’histoire réunionnaise. Néanmoins, c’est avec difficulté que nous essayons de comprendre la départementalisation, complémentarité d’avantages et d’inconvénients. Cela rappelle d’ailleurs une comparaison. En tentant de soigner une personne par des médicaments nous pouvons lui rendre accro, nous avons soigné une maladie pour en créer une autre. La départementalisation serait-elle l’illustration de ce malade que nous tentons de soigner ? Ledit événement a apporté avec lui de nombreuses discussions et actions sociales pour notre Île, mais il a apporté avec les jours l’assistanat que nous essayons en vain de combattre.

Qui plus est, c’est à partir de 1971 que la ville du Port reflète l’expérience du développement et en particulier de l’aménagement urbain. Cette date se traduit par l’arrivée à la direction de la commune de Paul Vergés et de ses camarades suite aux élections municipales, ainsi que par le commencement du progrès pour une Ile prête à se hisser contre le modèle européen et à accompagner les plus pauvres.

Par une détermination tenace et stupéfiante, le Parti communiste permet à la ville du Port de s’épanouir. C’est un succès d’autant plus grand, puisqu’à cette époque le Parti communiste attirait les foudres de la préfecture ainsi que de Michel Debré : aucun membre du PCR n’était autorisé à parler à travers la radio et la télévision jusqu’en 1981.

Etant élu député au Parlement européen, Paul Vergès mit en place plusieurs programmes afin d’accompagner les DOM, faisant notamment de La Réunion une Région ultrapériphérique, du fait des inconvénients découlant de sa position géographique.

Peut-on nier l’implication du Parti communiste dans le développement de notre île ? Peut-on nier des noms comme celui de Raymond Vergès, ainsi que de son fils lui succédant pour le même combat, Paul Vergés ? Peut-on nier l’investissement des militants communistes dans une Réunion aujourd’hui développée ?

Nouvelle ère, nouveau défi

Le célèbre proverbe réunionnais « on ne met pas la charrette avant les bœufs » nous invite à comprendre que pour obtenir ce que l’on veut, il faut y aller étape par étape.
Le succès du Parti communiste se reflète à travers ce proverbe, malgré les obstacles, les arrestations, les magouilles, ce parti a permis une Réunion meilleure. Ne laissant pas le pouvoir l’atteindre, comme nous le montre Paul Vergés qui n’a pas hésité à quitter son poste de Député pour défendre son Ile. Le pardon est une vertu et l’acte le plus courageux, il donne lieu à la célèbre accolade de Paul Vergès et de Jean-Louis Debré bien que celui-ci soit le fils de son plus grand adversaire politique. Cette accolade mise en avant dans le livre de Ary Yée Chong Tchi Kan « Réconciliation et Fraternité », perpétue l’esprit du communisme et annonce une nouvelle ère, un nouveau défi qui ne peut être possible sans une intervention collective.

En effet, outre les multiples partis, la finalité doit être la même, une île dont le chômage se réduirait chaque année, dont le développement durable serait au cœur de sa politique et dont la pauvreté ne serait plus d’actualité.

Nous ne devrions pas parler d’événements, mais de combats. Le Parti communiste en a mené. Les communistes n’ont jamais caché leur idéologie, ils en en ont même payés les frais. C’est avec mérite que l’on entend dans l’histoire de ce parti un écho de la Résistance, Jean Moulin aura certes subi la violence de son silence, mais le PCR n’aura pas laissé cette occasion se reproduire. Le PCR a connu les injustices, les cachettes, la prison, mais c’est avec fierté que ces militants ont lutté pour l’égalité, la justice, contrairement à d’autres visages, leaders de parti politique, qui sont abonnés aux manœuvres électorales déloyales et à la distribution de permis de construire pour un bulletin dans l’urne.

Ne pas capituler

Camarades, ne restons pas impuissants devant la victoire de nombreux élus malveillants que le peuple a atrocement accepté pour des bénéfices qui, à long terme, ne serviront pas. Ne laissons pas les Réunionnais abandonnés pour quelques sous donnés pour une voix aux élections.

Nous n’avons pas les sous mais nous avons l’histoire, nous n’avons pas de pot de vin mais nous avons des discussions autour des problématiques réunionnaises. Nous n’avons pas les journalistes objectifs à nos côtés mais nous avons les voix des militants communistes.

L’objectif du communisme est d’être unis, égaux, solidaires contre la pauvreté, et non contre nos camarades. La réconciliation doit être le mot d’ordre dès à présent, car dans le contexte économique actuel, le peuple ne peut plus attendre.

Nous sommes fautifs du contexte économique, nous avons mis en place des dirigeants qui ne respectent pas leur promesse. Nous avons donné pénitence à ceux qui nous avaient déjà trahis. La soif du pouvoir domine inévitablement la raison, devons-nous être esclaves de la corruption pour être libres ? Sachez que nous accordons le pouvoir au leader, vous êtes le fruit de son éloquence qui le rend apte à gouverner. La faiblesse est une forme de force, car nous permettons à autrui d’exercer sa persuasion sur nous. Cessons d’être lâches, d’accepter ce vent de corruption et de censure pour quelques promesses. Notre liberté est en notre possession, à nous de choisir quoi en faire.

N’oublions pas que l’éloquence est souvent le seul avantage dont disposent les leaders des partis politiques. L’éloquence et la politique sont une romance pour ces leaders qui se jouent de vous. Ne vous laisser pas capituler devant des paroles, il faut venir combattre pour des actes.

A la Une de l’actuParti communiste réunionnais PCR19 mars

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Messages

  • A mon humble avis les jeunes doivent avoir sans cesse à l’esprit , les luttes et combat des ainés qui souvent au péril de leur vie, dans les luttes politiques, sociales refusaient toutes formes d’ injustices . Malgré la collusion du pouvoir politico-administratif, ils ne reculaient point car ils savaient que leurs luttes etaient justifiées par les circonstances et les victoires qu’ils remporterent pour la Réunion, sociales , politique, économique, culturelles étaient leurs plus grandes fiérté ! ils étaient fières de cette Réunion qui ne capitule point devant les injustices !
    IL reste encore à faire pour le respect des droits, du citoyen, les jeunes doivent prendre le relais de façon collective car tomber dans le piège de l’indivudialisme c’est condamner son propre avenir.
    tiembo, larg pa

    " cela semble toujours impossible, jusqu’a qu’on le fasse" Nelson MANDELA


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