« Allez, viens, et on fera de toi une sénatrice, et on fera de toi un sénateur, de la République »…

22 mars 2010

Il a tout dit, Yves Mont-Rouge, quand, dans le JIR de ce samedi 20 Mars, il écrit que « le soutien de Nassimah Dindar à Didier Robert aurait pu s’apparenter à un acte de courage politique, mais il n’arrive qu’à la veille du second tour… Idem pour le soutien de Jean-Paul Virapoullé qui, tout comme Nassimah Dindar, a longtemps attendu le coup de fil du député-maire du Tampon depuis dimanche dernier, avant de recevoir finalement celui des conseillers du président de la République depuis l’Elysée… ». Oui, il a tout dit.

Mon sentiment intime est que, dans le secret de l’isoloir, ni la première ni le second n’ont mis dans leur enveloppe un « bulletin Robert ». Vu ce que le second a dit à nombre de ses supporteurs saint-andréens (allez, je vous le confie, cela s’est passé chez une de mes connaissances de là-bas et j’ai été témoin, en direct, par portables interposés !), l’hypothèse d’un vote nul est fort probable. Quant à la première, difficile de se dire qu’elle ignorait qu’en position d’être élue certaine sur la liste du Didier, il y avait une certaine militante de l’ARAST, Valérie Bénard, celle-là même qui l’a copieusement traitée de tous les noms et adjectifs blessants que comptent les Encyclopédies des langues française et créole réunies. Difficile également de se dire qu’elle a subitement déjà oublié ce que, il y a peu, elle avait balancé au Préfet Maccionni, en le regardant droit dans les yeux : « Je ne suis pas une bougnoule de la République… » . C’était il y a juste deux mois, le mercredi 20 Janvier dernier dans une salle de réunion de la Préfecture. Difficile, et même impossible, de se dire encore qu’elle a passé l’éponge sur le sort que lui ont réservé la quasi totalité des élus et tous les ténors de l’UMP et apparentés ni, parallèlement, du soutien sans faille qu’elle a reçu de ceux de l’Alliance quand il s’est agi pour elle de présider l ‘Assemblée Départementale ces derniers temps.

Et nous voilà donc bien obligés de nous intéresser à ce qui a bien pu leur être proposé à tous les deux depuis l’Elysée.

Force est de se dire que cela n’a sûrement pas manqué d’être convainquant. Pour, d’une part, celui qui a osé claquer la porte à Paris et à Didier Robert en clamant que « Paris i command’pas nous » , ce qui allait inévitablement déboucher sur un bien sympathique mot d’ordre ( « La Réunion,nout’fierté » ), et pour, d’autre part, celle qui a lancé à un Préfet qu’elle ne saurait être elle aussi « la chose » de Paris, ce qui l’a amené à prendre de métropolitaines vacances pendant toute la campagne électorale, qu’est-ce qui a bien pu les amener au revirement que l’on a donc vu, sans que cela doit signifier que, dans le secret de l’isoloir, ils n’ont pas voté selon leurs âme et conscience réciproques ?

J’ose l’hypothèse que ça a pu être la promesse qu’à la clé de leur soutien, même (a-t-on dû leur préciser) si ledit soutien ne devait se faire que du bout des lèvres, à la toute dernière minute et bien enten-du sans prise de parole aux côtés de celui qui fut qualifié, par Jean-Paul Virapoullé, de « petit salaud », oui, j’ose l’hypothèse que la promesse a pu être un poste de sénateur et de sénatrice lors du renouvellement prochain.
Un poste de sénateur et de sénatrice ! Comment résister à une aussi alléchante promesse, même si personne ne doit oublier que, selon l’adage bien en coulisse dans certains milieux politiques, « les promesses n’engagent que ceux (et celle !) qui y croient »  ? Voilà donc pourquoi…vraisemblablement pourquoi !

Mais le lecteur pourrait en toute logique me demander pour quelle(s) raison(s) je ne dis mot sur la toute récente déclaration de Madame Huguette Bello, député et maire de Saint-Paul. A tous mes amis, je dirais que j’ai eu mal, très mal, en suivant ces derniers temps les propos et comportements de celle qui fut une camarade de luttes et pour laquelle nombre de ses camarades se sont souvent sacrifiés. Sa récente prise de position, celle-là même qui a réjoui un Michel Vergoz ou un Jean-Paul Virapoullé, m’a bien plus chagriné que l’ordre qu’elle donnait à son cabinet politique après le premier tour des élections municipales partielles du dimanche 4 Octobre 2009 à Saint-Paul et juste avant le deuxième tour qu’elle allait gagner haut la main le 11 suivant.
A la demande des camarades de la section communiste locale, j’avais rempli les fonctions d’assesseur titulaire pour elle et sa liste dans un bureau réputé dur de la Plaine Saint-Paul. Le mercredi 7, une dame de son cabinet politique m’appela pour m’informer que, pour le second tour, on se passera de mes services vu, me dit-elle sans sembler gênée dans ses explications, « qu’il y a beaucoup de gens de St-Paul qui peuvent tenir un bureau de vote et qui ne l’ont pas fait au premier tour ». Je n’en dirais pas plus, par amitié pour ceux et celles qui n’ont pas, eux, failli à leur engagement politique et à la fidélité qu’ils doivent à ceux qui nous ont précédé dans nos luttes d’aujourd’hui, et qui, pendant ces dernières élections régionales, sont allés sur le terrain pour l’honneur de leur parti et parce qu’ils ont des yeux pour voir ce que Paul Vergès a réalisé à la tête de l’exécutif régional depuis 1998.

R. Lauret


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