Ces merveilleuses machines qui ne connaissent pas la marche en arrière, qui sont devenues un enjeu de société et qui sont un sujet qui ne devrait pas fâcher…

21 novembre 2011

Le vélo… Un clin d’œil à l’Homme d’autant plus génial qu’il est un outil de déplacement particulièrement rudimentaire.
Génial tout d’abord , car il a fallu qu’un jour l’on se mette à penser que l’adulte, qui a appris dès son plus jeune âge à marcher puis à courir grâce à ses jambes, pouvait, tout en la décuplant, transmettre à quelque chose de tout simple sa faculté naturelle à se déplacer relativement rapidement sans courir le risque de tomber.
Rudimentaire ensuite , car un vélo, ce n’est rien d’autre que deux roues : d’une part, la roue avant qui donne à son utilisateur la possibilité de changer sa courbe de route grâce à une barre toute simple qui lui sert également d’appui pour un positionnement équilibré… et, d’autre part, la roue arrière qui est mise en mouvement grâce à une chaîne reliée à un pédalier. Lequel pédalier, grâce à notre force musculaire, fait office de moteur pour le tout. Ajoutez-y des freins qui sont sous la main et une selle sur un cadre, et vous avez fait le tour de la question.

Beaucoup plus tard, l’Homme avisera que l’on peut doter la roue motrice de plusieurs couronnes dentées, d’où le fameux pignon qu’un dérailleur permet que soient améliorés le confort et la performance d’un engin qui ne connaît pas la marche en arrière. Et plus tard encore arrivera le VAE, le vélo à assistance électrique à l’intention de ceux et de celles d’entre nous qui n’auraient plus de solides jambes.

Au bout de ces inventions qui honorent ceux qui s’y sont mis pour la populariser, qu’elle soit mécanique ou à assistance électrique, la bicyclette reste étonnement simple dans sa conception intellectuelle. Et son coût de revient devrait la rendre accessible aux gens de conditions sociales modestes. Son prix devrait faciliter les politiques gouvernementales, départementales et communales. Il devrait s’inscrire dans les offres de prêts que les institutions bancaires pourraient sans grand risque consentir à tous pour que chacun puisse se doter d’un vélo.

Nous le savons,
ces merveilleuses machines que des millions d’hommes, de femmes et d’enfants enfourchent dans tous les pays de la Terre pour se déplacer chaque jour pour leurs loisirs de divers ordres ou pour des raisons pratiques,
ces merveilleuses machines qui, dans nos villes aujourd’hui de plus en plus confrontées à une densification étouffante de la circulation automobile, nous font gagner du temps et, outre un carburant qui sera de plus en plus cher, car de plus en plus rare, nous évitent de consommer 10 mètres carrés de parking à proximité du lieu où nous avons à faire individuellement plusieurs heures chaque jour,
ces merveilleuses machines qui nous permettent de faire un peu de sport dans une vie où la sédentarité est une vraie et désastreuse calamité qui coûte cher aux finances publiques,
ces merveilleuses machines sont aujourd’hui un gros enjeu de société . Elles sont devenues une préoccupation pour nos responsables et un sujet qui ne devrait pas fâcher. Elles sont une possibilité qui est offerte à tous les citoyens du monde de protéger à leur simple niveau leurs régions et leurs villes respectives de la pénurie de foncier tout en se préparant à mieux se préparer à une vie qui augmente en durée.

Hier, dimanche 20 novembre, notre île a connu deux manifestations qui invitaient nos concitoyens à rouler à bicyclette.

La première avait lieu à Saint-André. Mais cela aurait pu se passer à Saint-Denis, à l’Etang Salé, à Saint-Pierre ou encore à Saint-Paul, au Tampon, à Saint-Benoit ou ailleurs encore. A Saint-André donc, la Municipalité proposait aux jeunes de moins de 12 ans « un parcours de sensibilisation » qui avait pour cadre le Parc du Colosse. Cela se passait donc en un lieu sécurisé. Se sensibiliser à la circulation à vélo, apprendre à s’arrêter quand il le faut, prendre conscience que le port du casque est important et que l’on ne doit pas faire le fou quand on pédale : voilà, parmi quelques autres messages encore, ce qu’il s’agissait de délivrer à nos jeunes. La Ville proposait également « un parcours pédagogique » de 15 kilomètres à travers les rues de la ville pour les plus de 12 ans. Les « rues de la ville » ? C’est bien là qu’habitent tous ces citoyens et l’occasion pour chacun et chacune d’entre eux de se dire dès aujourd’hui qu’ils pourraient bien continuer à y pédaler comme ils ont pu le faire dimanche. Et puis, c’était pour les plus costauds « une opération rando VTT sur le sentier du littoral Est » . Le tout était accompagné par une présentation des projets que la Ville entend partager avec sa population sur la problématique du transport et du développement durable.

Il y aura, il faut qu’il y ait une suite citoyenne à cette démarche qu’a initiée et accompagnée une municipalité. Le vélo moyen de se déplacer dans sa ville, au milieu d’autres citoyens qui utilisent leur voiture, c’est là une belle perspective pour toute une population. Qu’un maire s’y mette pour en faire un point de sa politique municipale, voilà qui est encourageant. Voilà qui doit être encouragé. Nous saluons l’initiative en nous félicitant qu’elle a été précédée d’une campagne locale de mobilisation avec juste ce qu’il faut de communication. Pas de gros budget donc, mais beaucoup de foi dans la nécessité de partager avec ses administrés la question des grands défis à relever et les moyens à mettre en œuvre avec eux.

La deuxième a vu la fermeture, de 6 à 18h, de la route des Tamarins pour que celle-ci, l’espace d’une journée, devienne « Route libre ». Ben oui : libre, puisque fermée ! Elémentaire, mon cher Watson ! Et à grands coups de grandes plages publicitaires qui ont sans doute fait l’affaire des trésoreries de certains journaux, la population était informée qu’elle pouvait, « A pied, à vélo, en rollers, sur la route des Tamarins » et sur « 13 kms de route partagée », trouver « des stands et des espaces d’information autour du développement durable, du sport et de la santé, de la prévention routière, des associations humanitaires, d’expositions… ». Etait-ce tout ce qu’il y aurait à voir sur notre route libre car fermée pour être partagée  ? Oh que non !!! Il avait également « un plateau musical de qualité », plateau formé de pas moins de 9 artistes ou groupes d’artistes bien connus. C’était assurément la fête, là-bas !

Hier dimanche, la route des Tamarins était interdite à ce pourquoi et ceux pour lesquels elle a été réalisée : la liaison rapide entre le Sud et l’Ouest de l’île. Elle fut offerte, le temps de quelques heures, aux marcheurs, aux cyclistes et aux rollers. Pas de quoi se sentir « tous acteurs du développement durable », comme le claironnait l’organisateur en haut des encarts publicitaires qui emplissaient, à plusieurs reprises, toute une demi-page de certains journaux d’ici.

Raymond Lauret


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