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24 octobre 2011
En Une du “Quotidien” de mercredi dernier, 19 octobre : « En pleine semaine des personnes âgées… Ces vieux qu’on déménage… ». L’annonce m’intéresse. Car elle m’inquiète. Elle m’inquiète, car le sujet ne laisse pas indifférent tout citoyen qui a les yeux ouverts vers un demain qui est bien proche. Je ne l’ignore pas : vieux, je le deviendrai moi aussi, comme chacun d’entre nous d’ailleurs. Vieux, je le serai moi aussi, comme mon père ou ma belle-mère qui approchent tous deux de la centaine et que, avec leurs enfants et leurs proches, nous accompagnons en des chemins de fortunes diverses. Vieux, je le serai demain, comme ces camarades des luttes d’antan aujourd’hui devenus des témoins curieux de voir comment nous allons nous y prendre pour assumer notre part de responsabilité dans un monde qui avance. Vieux, nous le serons tous, comme toutes celles et tous ceux que j’ai croisés il y a peu encore quand, avec Sœur Marie-Claire, la Mère supérieure de la Congrégation des Filles de Marie, j’ai eu l’occasion de visiter, avec des amis architecte et ingénieur, une des Maisons d’accueil pour personnes dépendantes que cette communauté gère à Saint-Pierre.
En pages 2 et 3 du “Quotidien” donc, un article signé Franck Cellier. Avec force détails et sous un titre (« Silence, on déménage ») qui annonce la couleur, ce dernier s’attache à dénoncer un « déménagement de force dans une famille d’accueil », déménagement “musclé” qui s’est passé la veille sur le territoire de la Commune des Avirons.
Vous l’avez deviné : nous sommes dans le monde de nos compatriotes qui connaissent de lourdes difficultés — de mobilité et de santé notamment — alors qu’ils sont en fin de vie. Mais là, il ne s’agit pas du monde des Etablissements pour l’Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) et autres Maisons de retraite qui existent et qui font un travail apprécié. Aujourd’hui, avec cet article de Franck, nous sommes à proximité du monde retiré et parfois discret des familles qui, sans agrément, sont évidemment accusées de se livrer à des activités que les autorités qualifient de marron.
Parce que je connais et apprécie l’homme et le journaliste Franck Cellier, il ne me vient pas un seul instant à l’esprit que puisse être tendancieux et inexact, et donc malhonnête, le récit particulièrement sévère qu’il a fait, suite à la démarche entreprise par l’APAP (Association pour la protection et l’accompagnement de la personne), à l’encontre d’un homme qui héberge trois vieux dans sa maison des Avirons. D’autant que ce dernier dispose du fameux agrément et qu’elle est Président du « Syndicat des Famidac de l’île de La Réunion ». Lequel syndicat, forcément, est amené à s’adresser, peut-être parfois en termes revendicatifs, aux autorités de tutelle, pour la défense de ses membres…
Mais, dans le même temps, comment imaginer qu’une structure telle que l’APAP, si elle n’avait pas de sérieuses raisons de le faire, ait pu être amenée à demander réparation et, ayant eu gain de cause devant le tribunal de Saint-Pierre, ait pu mettre à exécution sa menace de retirer deux pensionnaires à une famille d’accueil qui, répétons le, dispose pourtant de l’agrément ?
Interrogé par notre confrère, Jean-Claude Fidji, le Conseiller général en charge du dossier, répondra que « les autorités n’interviennent pas au hasard », ce qui, selon lui, veut dire qu’« il a dû se passer quelque chose dans cette famille ». Laissons donc le calme revenir. Il y a urgence.
Il y a urgence, car, dans notre île, le nombre des personnes âgées dépendantes ne peut qu’augmenter, et cela, dans des proportions importantes. Nous le savons. Et en attendant que les EHPAD et autres structures privées chargées d’accompagner nos vieux proposent un nombre de lits correspondant à la réalité des besoins, les familles d’accueil sont nécessaires. Nous sommes quelques-uns à connaître des dames de bonne volonté, qui vivent dans des conditions parfois très modestes et qui n’auront jamais l’agrément officiel. Mais, parce qu’elles ont un sens profond et naturel de l’entraide et de la solidarité, ces dames au grand cœur accompagnent jusqu’à la fin de leur vie des personnes qu’elles connaissent et qui les ont appréciées, des personnes qui n’avaient qu’elles auprès de qui s’approcher lorsqu’elles sont devenues totalement dépendantes. J’ai eu l’honneur et le privilège, ici même, d’évoquer la personnalité de l’une d’entre elles, Joséphine Cerveaux, lorsqu’il y a deux mois de cela, cette « femme de peu » qui débordait de générosité et d’humanité nous quittait. Et puis, combien de mamans ou de papas sont couverts, pour ce qui leur reste à vivre, de l’amour d’un de leurs enfants, dans la petite maison familiale ?
Tout cela pour dire que la question de la prise en charge effective et affective de nos vieux et de nos vielles n’est pas simple. Elle n’est pas moins une réalité qui peut trouver appui dans le cadre de la famille, même quand demain les pouvoirs publics auront été très loin dans la prise en charge de cette responsabilité. Le dossier est délicat, nous le savons bien. Il nous faudrait y revenir. Il le faudra…
Je voudrais, pour terminer mon propos de ce jour, ouvrir avec vous le livre que Brigitte Croisier vient d’offrir à ceux et celles d’entre nous qui ont pris conscience que le monde est un grand village. Un village qui nous offre ses chemins pour y promener notre soif de connaître et d’aimer d’autres terres que celle qui nous a vus entrer un jour dans le hasard de la vie. Aux vies subies de son père et de sa mère, Brigitte choisit d’opposer la volonté de faire de la sienne ce qu’elle veut. Elle attise notre curiosité en nous promenant à ses côtés dans cette ville qu’elle a voulu plus tard retrouver comme pour se distinguer du bougainvillée violet qui, lui, dans le jardin de la maison de sa naissance, a bien gardé sa place, fort sur ses racines, enserré dans la terre africaine de Dakar. C’est que, nous glissera-t-elle encore, « moi, dès ma naissance, j’étais d’ailleurs, autrement dit de nulle part ».
J’ai juste commencé — c’était vendredi, entre deux rencontres que j’avais au Tampon, le temps d’un court instant — la lecture de ce livre dont le titre est une belle indication faite de clins d’œil et de pointes de regard que l’on découvre lorsque l’on tourne les pages.
Je ne suis pas encore arrivé là où l’agrégée de philosophie qu’est aussi Brigitte évoque, je crois le ressentir, les contorsions que nous valent nos « désirs curieux » dont j’aurais comme elle à me demander moi aussi s’il me faut les étouffer dès qu’ils ont pointé, avant qu’ils ne m’envahissent, me colonisent jusqu’à s’emparer de tout mon être physique et mental. Mais je vais user de tranches de tranquille curiosité pour goûter au bonheur que nous apportent les mots d’une belle langue lorsque le virtuose qui en joue nous invite à le rejoindre dans ce qui deviennent alors nos propres questionnements. Dont un qui depuis me taraude l’esprit et qui bientôt y trouvera peut-être réponse : pourquoi donc, oui, pourquoi donc devait-elle avoir le sourire complice lorsqu’elle choisit de donner à son ouvrage comme titre : “AiLLeurs est ici” ? Mon ordinateur qui saisit cet article ne s’y trompe pas, lui qui souligne en rouge le terme « aiLLeurs », dont il découvre que c’est bien la première fois que ça pourrait fort bien s’écrire comme ça : “Ailleurs” et ses deux ailes.
Raymond Lauret
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