Dieu dans tout cela ?!! Et nous donc ?...

18 avril 2011

Deux mots en ouverture de mon “Libres propos” de ce lundi pour dire à Wilfrid Bertile combien j’ai apprécié son courrier (“L’insulte faite aux Réunionnais”) à la presse. Prenant le contre-pied de ceux qui se sont limités à reprocher à Navin Ramgoolam d’avoir confié à des citoyens mauriciens des propos qu’aurait tenus Nicolas Sarkozy (propos malheureux, voire inadmissibles et sur lesquels nous ne reviendrons plus), il est heureux que l’ancien Secrétaire général de la COI et élu qu’a été notre ami professeur d’Université, après avoir précisé que la démarche du premier ministre mauricien peut paraître inamicale, nous invite surtout à porter notre attention sur le mépris que contiennent les paroles qu’aurait eues en privé le chef de l’UMP également Président de notre République à nous. Je n’en dirais pas plus. Sinon et simplement merci à Wilfrid…

Sinon ? Avec les catastrophes naturelles qui n’arrêtent pas leur infernal cycle au Japon, avec les tornades dévastatrices qui viennent d’endeuiller nombre de familles aux USA, on peut comprendre qu’il y a des gens qui se demandent pourquoi, quelque part au-dessus de nous, le Créateur de notre Terre laisse tous ces dérèglements de la Nature tuer des enfants, des hommes et des femmes. Des enfants, des hommes et des femmes qui n’ont strictement rien fait de mal et à qui personne ne songe reprocher d’avoir bâti leurs maisons là où, de temps à autre et sans crier gare, la terre tremble et la tempête se déchaine. Car cela n’a rien à voir avec les massacres d’innocents que la télévision nous offre de voir ici et là. Ces massacres sont le quotidien de pays où les armes crachent leurs balles dans des combats souvent fratricides. Dans ces pays, il s’agit de renverser un homme ou un clan pour les remplacer par une autre forme de gouvernance.

Sachons faire la différence : ici, ce sont nos faiblesses, nos égoïsmes, nos soifs de commandement, ce sont notre ras-le-bol et nos besoins de révolte qui créent les conditions des tueries et du malheur qui se déverse jusqu’à plonger dans le désespoir et l’inhumanité des populations entières. Tout au contraire, là-bas, c’est la nature qui se dérègle et provoque d’insupportables scènes de désespoir dans des régions entières. Inévitablement, nous sommes amenés à nous le demander : si ici, autour des armes, c’est l’Homme qui peut être montré du doigt, là-bas, au milieu des flots de toutes sortes qui emportent tout, est-ce Dieu qui devrait l’être ? Grande et grave question pour un grave et grand débat… dans le respect que nous devons à ceux qui croient autant qu’à ceux qui ne croient pas. Et qui, les uns autant que les autres, s’attachent à rester humbles devant le grand mystère de la Vie.

Pendant ce temps, un peu partout dans le monde des pays sous-développés, sans se demander s’ils n’auraient pas mieux à faire ailleurs pour leur bien-être personnel, des gens se dévouent corps et âmes au service des populations les plus pauvres. Tenez, un petit exemple.

Comme de nombreux compatriotes, j’ai entre les mains un simple courrier de l’Association “Enfants du Monde Réunion” . Il y est communiqué le bulletin de notes de chacun des cinq jeunes enfants malgaches qui sont scolarisés au “Collège privé catholique Victoire Rasoamanarivo” de la région d’Ambohidrazana. Ce sont des filles. Elles ont pour noms Rasoarivelo Marie Hortanse, Raharimalala Jaholinirina Franchine, Ravololoniaina Marie Virginia, Rafaraniaina Tafita Noëline, Rasoarimalala Marie Hortanse. Elles sont au CE ou au CM2.

Le « parraineur » que je suis depuis un peu plus de 30 ans maintenant peut ainsi vérifier que les quelques sous qu’il verse mensuellement servent à donner un peu d’instruction à des jeunes moins bien lotis que ses enfants. Je peux aussi, je peux surtout avoir une pensée reconnaissante pour ceux et celles qui, avec “Enfants du Monde Réunion”, et au fil des années, ont su sensibiliser plusieurs milliers de Réunionnais à l’immense pauvreté d’un peuple qui vit à une heure d’avion à peine de chez nous. Un peuple dont nous sommes originaires par nos ancêtres. Je pense ici à Odette Ribero qui lança le mouvement. Et puis, après son départ pour Marseille, il y eut Marcel Baum aujourd’hui décédé, Patrick et Marie-Ange Durrieu et d’autres encore qui, dans l’ombre, sont attachés à cette noble mission.

Mais le travail entrepris ici ne serait rien si là-bas, dans les coins les plus pauvres de Mada, il ne se trouvait pas des gens pour recevoir les fonds et autres dons , portés par un charisme très rare et pour les redistribuer avec un esprit de responsabilité remarquable à une population qui manque de tout.

Il faut une immense capacité d’Amour pour faire chaque jour que Dieu donne ce que font les religieuses de toutes nationalités qui ont choisi d’être là-bas les relais toujours disponibles et attentifs de nos petits gestes humanistes. C’est immense…

Le Père Pedro , dont nous savons tous la grandeur de l’engagement auprès des pauvres de la banlieue d’Antananarivo, l’a écrit : « La mondialisation peut être une pieuvre qui absorbe les faibles. Elle peut aussi devenir le moyen d’une solidarité encore jamais vue. Je ne désespère pas que le monde puisse changer… À moins que nous n’acceptions d’aller, les yeux ouverts, vers d’épouvantables catastrophes dont les pays riches seront aussi les victimes… » L’Abbé Pierre, souvent cité par Jean Hugues Ratenon, a tout au long de sa vie, tenu les mêmes propos, ceux des plus lucides de nos hommes politiques.

Que rajouter de plus ?

Raymond Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus