Gabrielle Fontaine n’a pas tort de souligner qu’à vouloir trop communiquer, on arrive à la désinformation la plus rocambolesque qui soit…

25 octobre 2010

Mais vont-ils bientôt s’arrêter, à la pyramide inversée, de nous balancer, dans la presse quotidienne et hebdomadaire ainsi qu’à la télévision, des placards de publicité qui ne doivent pas coûter « deux francs quatre sous », et cela, seulement pour nous dire que nous allons voir de quoi ils sont capables ? Comme si l’argent était soudainement venu remplir les caisses de notre collectivité régionale alors que, partout ailleurs, au niveau de l’État comme au niveau des communes et des départements de France et de Navarre, les discours parlent tous de restrictions budgétaires. Comme si la mode des poules qui « caquaillent » avant d’avoir pondu était de retour.

Et Gabrielle Fontaine n’a pas tort (voir “Témoignages” de samedi, dans notre rubrique “Di sak na pou di”) de souligner qu’à « vouloir trop communiquer, on arrive à la désinformation la plus rocambolesque qui soit ». Notre lectrice et amie faisait allusion à la campagne de publicité lancée par la Région (campagne toujours d’actualité le 22 octobre par pavés publicitaires dans la presse de ce jour-là !) pour une journée “Route libre” prévue pour le dimanche 24 octobre, journée aussitôt annoncée aussitôt repoussée au 7 novembre par communiqué de la même institution en date… du même 22 octobre ! Et pour que le rocambolesque ne s’arrête pas en si bon chemin, ne voilà-t-il pas que, vendredi 22 (oui, amis lecteurs, vous avez bien lu, vendredi 22 octobre !) dans “Le Quotidien” et samedi 23 dans le “JIR”, sous le (gros) titre « ERRATUM », la Région Réunion nous informe que « La manifestation “Route libre” initialement prévue pour ce dimanche 24 octobre est reportée à une date ultérieure ». Et de conclure en nous disant qu’elle nous remercie pour notre compréhension… pour le report à cette date ultérieure, laquelle, nous faut-il le penser, ne serait donc plus le 7 novembre !

Cette incroyable cacophonie, qui montre et démontre qu’à la pyramide inversée, l’on décide sans trop s’assurer que tout est prêt, ne suffisait-elle pas ? Ce qu’elle a engendré comme gaspillage d’argent public n’était-il pas assez lourd ? Il faut croire que non. Il faut croire que, dans la maison, cela est considéré comme absolument normal.

C’est Geoffroy Géraud-Legros qui, dans un chapitre autre et dans “Témoignages” de vendredi, met l’accent sur le voyage que vient d’effectuer en Australie Monsieur Jean-François Sita, vice-président de la Région chargée de la Culture. Un énième voyage, histoire cette fois-ci de préparer une tournée de 25 lycéens et 4 apprentis du CENTHOR dans le cadre du French festival d’Adélaïde. Il n’a pas l’air d’hésiter, ni de lésiner sur les voyages « around our planet » , notre jeune élu ! En quelques mois seulement de mandat, il en a couvert des kilomètres, le monsieur. Naturellement en classe affaires, sauf erreur de notre part !!!

Ces voyages préparatoires sont-ils absolument indispensables ? A l’heure de l’internet et de Skype, n’y a-t-il pas des dépenses que l’on pourrait éviter de commettre sans pour autant manquer à ses devoirs d’élu ?

Ces deux dernières questions, nous ne pouvons pas ne pas le souligner, plusieurs élus de l’actuelle majorité commencent à les poser entre eux. Et s’il est sans doute probable que les “dérapages” d’une communication pour le moins goulue et indécente gênent quelque peu ces derniers, l’appétit que montrent certains élus (qui ne cachent à personne qu’ils sont bien en cour) pour sauter dans les avions aux moindres occasions les irrite et les agace sensiblement, eux qui en ont vu d’autres et qui, question je-m’en-foutisme, ne voudraient pas être classés dans la même catégorie que, par exemple, leur plus jeune et bien léger collègue tamponnais d’origine !

N’empêche que notre opinion commence à comprendre que la propension à mettre beaucoup de sous dans des campagnes de pub bien coûteuses ne s’explique que parce que le nouveau président de la Région croit que c’est ainsi qu’il gagnera les prochaines élections cantonales. Il croit.

A notre opinion publique d’ouvrir les yeux et de réagir comme il convient lorsqu’on lui montre qu’on la prend comme si elle n’est bonne qu’à avaler toutes les couleuvres de la terre…

Raymond Lauret


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