Georget Boyer, l’artiste venu d’hier...

9 novembre 2004

Il disparaît derrière le paravent d’une timidité qu’il se force à déployer, un peu comme s’il voulait se protéger de ce qui pourrait se dire, maintenant que les yeux du petit public venu découvrir un artiste peintre sait qu’il a un nom, qu’il s’appelle Georget Boyer ? Georget ! Mais...
Et lorsque je lui tends le micro pour qu’il nous parle de quelques mots à lui, il contient une larme et nous dit , les yeux fixant la voie qu’il a, là, devant lui :
"Après avoir travaillé sur la souffrance, dans la douleur de la solitude et de l’erreur, après avoir vu ces enfants qui deviennent mères avant d’avoir vécu leur enfance, j’ai choisi de rechercher l’absence ou le manque, dans un monde où le culte du corps s’appelle beauté, dans ses vêtements ou ses mensurations..."
Il s’arrête et il poursuit :
"J’ai été amené à voir qu’au-delà de l’être humain, il existe autre chose, de l’énergie spirituelle, une insaisissable beauté, une indéfinissable aura aux mille couleurs, qu’il soit nu ou habillé, pourvu que les codes s’effacent pour libérer nos vies."
Il fixe alors son regard tout de douceur vers la petite assemblée qui, ce vendredi 5 novembre, s’est donné rendez-vous à l’espace Françoise-Mollard, à l’O.M.S. du Port, dans le hall aux murs desquels une vingtaine de ses toiles nous interrogent.
De la reconnaissance déborde de son visage.
Il s’excuse encore d’avoir osé déranger notre train-train de routine et, encore, nous dit : "Nous ne savons pas regarder. Ouvrons notre cœur et regardons. Voilà... c’est tout..."
Nous applaudissons et je sens que des images défilent devant lui : sa première œuvre - un simple petit chien - ici même exposée, ici même achetée ; la lettre qu’il nous envoya pour nous dire merci du fond de son cœur et porté qu’il était à espérer que la vie pouvait s’ouvrir à lui ; l’école où il donne ses cours ; ses élèves ici présents...
Je vous invite à passer à Mollard. C’est facile à trouver. Le 81 rue de Saint-Paul, tout le monde, au Port, connaît. Georget Boyer n’est pas encore un grand. Mais, entre son “petit chien” d’il y a quatre ans et ses nus d’aujourd’hui, mais aussi, mais surtout la forte symbolique qu’il a placée entre notre pied qui avance là où notre tête le désire, nous laissant oublier notre corps, il y a un parcours remarquable qui lui permet de dépasser la seule technique et d’ouvrir aux autres le livre de son âme... Cet artiste nous vient d’hier.

Raymond Lauret


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