J’ai alors cité Jean-Louis Prianon dont nous savons le sens de la pédagogie qu’il déploie…

19 août 2010

Ce mardi 17 août, de 7h15 à 9h, j’étais dans les studios de KOI, invité une fois encore par Pierre Vergès et Geoffroy Géraud-Legros pour partager avec eux le plaisir de la chronique politique du matin. Évidemment, avec les auditeurs qui n’ont pas manqué de participer à l’échange, il fut largement question de ce qui s’est passé l’autre vendredi à Saint-Denis, devant la Grande Mosquée de la rue du Maréchal Leclerc. Je ne reviendrais pas sur ce qui s’est dit, tant par tous ceux et par celle qui ont appelé que par Pierre et Geoffroy. Je voudrais seulement insister, mais rapidement, sur un aspect du problème aujourd’hui posé à notre société dont on ne dira jamais assez qu‘elle peut être fragilisée par de tels faits s’ils venaient à se reproduire.
Ce qui s’est déroulé l’autre vendredi soir à la sortie d’une Mosquée de notre île après la prière de compatriotes musulmans en tout début de période de Ramadan (je veux parler de l’intervention de la patrouille de policiers) n’a sans doute pas été apprécié, nous pouvons le penser, ni par le directeur régional de la Police , ni par le préfet de La Réunion . Leur mission est d’anticiper. Elle ne saurait être d’avoir à gérer des incendies que l’on pouvait éviter d’allumer. Ni l’un, ni l’autre ne peuvent bien entendu publiquement le reconnaître. Ce qu’ils en pensent et ce qu’ils en ont pu dire en interne restera entre eux. C’est normal, le devoir de réserve le leur fait obligation, à eux qui sont de hauts fonctionnaires de l’État.
Pour le citoyen lambda non tenu, lui, à un quelconque devoir de réserve, il est bien difficile de ne pas se demander si ces policiers, qui ne se sont pas posés de questions quant aux réactions qui pouvaient découler de leur intervention aux lieu, jour et heure que l’on sait, ne croyaient pas être dans le droit fil de l’esprit des déclarations qu’ils entendent eux aussi depuis quelques jours venant des plus hautes sphères de la République. Ces déclarations ne viennent-elles pas faire l’objet…disons d’un rappel à l’ordre d’une Commission de l’ONU ?
Dieu merci, ai-je dit sur les ondes de KOI l’autre mardi, notre police compte dans ses rangs et en son sein des agents qui nous donnent d’elle une image bien plus positive. J’ai alors cité Jean Louis Prianon dont nous savons tout le sens de la pédagogie qu’il déploie sur le terrain (et sur les terrains), avec d’autres de ses collègues, pour éviter ici une explosion sociale qui pourrait se répandre et pour favoriser l’intégration d’un plus grand nombre de défavorisés de notre société. Dieu merci, ai-je dit encore, il y a des fonctionnaires de police qui, dans leurs missions de chaque jour, ont su ou savent privilégier, avant d’avoir éventuellement à passer à l’action, le dialogue pour gagner la partie de l’ordre public. Je pense ici aux confidences qu’ont pu me faire un Daniel Decotte quand il avait, avec le GIPN, à régler ici ou là dans notre île de fort délicates affaires.
Nous parlâmes aussi, ce mardi-là, de ces nouveaux élus, M. Jean-François Sita en l’occurrence, qui ne savent pas et ne veulent pas savoir que l’humilité devrait être la première de nos qualités quand nous accédons à des responsabilités qui, loin s’en faut, ne sont jamais simples. Et quand le vice-président en charge de la Culture à la Région, évoquant dans “Le Quotidien” du matin le fonctionnement du Conservatoire à rayonnement régional et sa directrice qu’il doit rencontrer à nouveau, lance qu’« il n’est en aucun cas question de limogeage pour l’instant », parce que nous connaissons bien le professionnalisme du journaliste Michel Zitte qui l’interrogeait et parce que nous savons donc que cette phrase n’est pas sortie de nulle part, nous sommes amené à dire à M. Sita que le « pour l’instant » nous donne des sueurs. Nous connaissons quelques-uns et quel
ques unes de ses collègues qui ne tiendraient jamais de telles menaces.

Raymond Lauret


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