La mandature nouvelle … Pour quelle politique sportive ? Pour quel régime indemnitaire ?

14 mai 2012

Dans maintenant une grosse poignée d’heures, le nouveau Président de la République aura officiellement nommé son Premier Ministre, lequel ne tardera pas à rendre publique la liste des Ministres qui auront en charge les affaires du nouveau Gouvernement. Sans craindre de se tromper, on peut dire que le nom du premier et ceux de la plupart des autres ont, après les tractations d’usage, été arrêtés ces derniers jours. Nul doute que c’est François Hollande qui a eu, personnellement, à trancher quand « la concurrence » se faisait rude pour tel ou tel Ministère. Ce qui n’a rien d’anormal. S’il est dans la nature humaine de vouloir exercer de hautes responsabilités, avec ce que cela comporte de poids à supporter et de travail à fournir, il importe au Président élu de peser dans le choix final entre plusieurs volontaires. Car, si l’Histoire associe toujours le nom de ce dernier à la désignation du remarquable Ministre qui sut faire avancer les dossiers sensibles de son quinquennat, elle ne manque jamais de lui coller à la peau la nomination d’une personne qui fit très pâle figure, pour ne pas dire plus, dans un ministère de la République. Un ministère dont l’autorité présidentielle qu’il est sera accusé d’avoir minimisé l’importance.

La question de la politique sportive nous vient tout naturellement à l’esprit.
Sous la cinquième République, la France a connu de très bons, voire même de grands Ministres des Sports. Citons Maurice Herzog (de 1958 à 1966), Joseph Comiti (de 1968 à 1974), Pierre Mazeaud (de 1974 à 1976), Edwige Avice (de 1981 à 1983), Alain Calmat (de 1984 à 1986) ou Marie-George Buffet (de 1997 à 2002). On le voit, toutes les tendances politiques françaises sont là qui, avec ces hommes et ces femmes de l’UDR et du RPR, du PS et du PCF, ont su construire de belles choses et resteront dans nos mémoires de populations soucieuses de développement du Sport.
Mais comment ne pas souligner que, dans ce domaine, Nicolas Sarkozy a totalement raté le coche avec sa succession de « trouvailles » pour le moins surprenantes ? De 2007 à ces dernières semaines, en cinq ans donc, nous avons vu défiler Bernard Laporte, Chantal Jouanno et David Douillet, trois personnages bien insipides qui n’auront pas laissé grande trace de leur passage au Ministère des Sports de la France.
François Hollande et son Premier Ministre sauront-ils rompre ici avec le néant dans la médiocrité que nous venons de subir ? Sauront-ils retrouver l’élan que le Général De Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard D’Estaing et François Mitterrand, voire Jacques Chirac, avaient su donner au Sport français par le choix de celui ou celle qui aurait en charge la responsabilité de la meilleure politique sportive possible ?

Et tout naturellement encore, le mot d’ordre que la Fédération Nationales des Offices Municipaux du Sport avait lancé dans un débat qui ne connaitra jamais de fin — « Le Sport pour tous et toutes, et le plus haut niveau possible pour chacun » — nous revient en tête. Un Ministre des Sports qui proposerait qu’à l’échelon de chacun des départements ou de chacune des régions de France se tiennent les assises pour qu’en ressortent les points forts d’une politique locale qui ne soit pas sous le coup de l’influence de l’argent, d’une politique qui, démarrant dès l’école primaire pour préparer nos concitoyens à leurs vieux jours, s’appuierait sur la réalité des quartiers et leurs particularités sociales, d’une politique qui ferait du Sport un support du développement économique et social de nos cités, un tel Ministre s’inscrirait assurément dans une démarche volontariste et moderne. Nos parlementaires et nos hommes politiques réunionnais influents sauront-ils être les bons relais d’une parole de la base pour que notre île soit novatrice, au même titre que d’autres coins de l’hexagone et de l’outre mer ?

Dans un tout autre chapitre, trouverons-nous quelques parlementaires — de la majorité gouvernementale ou non — pour proposer, depuis la formidable tribune du Palais Bourbon, qu’on débatte publiquement de la question du cumul des indemnités des élus ? Il ne s’agit pas ici de contester qu’un seul homme ou qu’une seule femme puisse avoir deux mandats électifs. Il y a sans doute des personnes qui ont la capacité de (bien) remplir deux fonctions. Il y a sans doute également des circonstances qui font que tel ou tel parti considère qu’il est de l’intérêt public que tel et tel postes soient occupés par un même militant. Non, la question à débattre est liée au cumul des indemnités dont nous voyons qu’elle incite et organise la chasse à des rémunérations, sans qu’il se trouve que ces dernières correspondent à un travail effectif. Un ministre qui fait son travail a-t-il le temps pour exercer encore la fonction d’élu local ? À quoi rime la fonction d’adjoint au Maire quand on est président de Conseil Général ou de Conseil Régional, Député ou Sénateur, sinon à récupérer quelques sous supplémentaires ? À quoi correspondent plusieurs dizaines de postes de vice-présidents dans nos EPCI, sinon à bien ancrer dans la tête de nos concitoyens que derrière tout cela il y a un pitoyable détournement d’argent public avec l’hypocrisie de l’écrêtement qui profite aux petits copains ? Bref, à quel jeu joue le législateur, au moment où nos collectivités demandent à leurs administrés de vivre avec les restrictions budgétaires que l’on sait ?
Électeur dans la deuxième circonscription, je sais que je peux compter sur Jean-Yves Langenier pour souligner combien la noblesse de la fonction d’élu a pris un coup depuis que la loi a ouvert la possibilité à un élu de cumuler les indemnités, à la seule obligation de signer des listes de présence. Tout au long de sa vie, Jean-Yves a su être fidèle à une pratique de son Parti : reverser ses indemnités. Je suis bien placé pour l’affirmer. À l’Assemblée Nationale, sa voix sera celle de la sincérité, car elle sera en adéquation avec une attitude constante. Voilà pourquoi, le 10 Juin prochain, Jean-Yves pourra compter sur mon bulletin de vote et, je le sais, sur celui de milliers et de milliers d’autres Réunionnais.

Raymond Lauret


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