
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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21 juin 2010
J’ai beaucoup pensé ces jours derniers à ce dicton qui nous dit que « les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés ». C’est que, au motif que j’étais pris sur d’autres responsabilités, je n’ai pas eu le temps, pendant les 12 années que j’ai passées à la Région depuis 1998, de me plonger dans le détail du dossier de nos échanges avec le Québec. Assurément, j’ai alors raté une grande occasion de mieux comprendre comment est fait notre Monde et d’appréhender ce que, depuis l’océan Indien, dans notre souci d’ouvrir notre jeunesse vers d’autres terres et d’autres peuples, nous avons sans doute le devoir de totalement maîtriser. Me trouvant en territoire québécois actuellement pour raisons personnelles (mon dernier fils souhaite y reprendre des études qu’il croyait avoir définitivement terminées il y a une bonne dizaine d’années), je découvre un pays où l’on se sent bien jusqu’à se sentir chez soi, un pays où on se dit qu’il serait dommage que l’on craigne son hiver au point de renoncer à s’y glisser avant de l’avoir connu. Car les exemples ne nous manquent plus aujourd’hui de réunionnais et de réunionnaises qui, dans le cadre de la coopération entre le Ministère de l’émigration du Québec et le Conseil régional de La Réunion, mais aussi dans le cas de démarches individuelles auprès du Ministère des Affaires étrangères québécois par le circuit de Centres de Formation Continue locaux, ont réussi pleinement leur intégration. Intégration professionnelle bien sûr et à la grande satisfaction de leurs employeurs, mais intégration sociale aussi puisque ceux et celles là s’y sont installés et, pour la plupart d’entre eux, définitivement. Il faut dire qu’à l’ère de la Web Cam, et je parle en Créole de souche qui découvre à 64 ans cette étonnante chose, les yeux écarquillés et l’étonnement admiratif à dialoguer avec mes petits-enfants qui sont à Saint-Gilles-les-Hauts, les distances entre points du globe se mesurent à la vitesse du son. Notre Terre est réellement devenue un grand village.
À Montréal où vivent 2,1 millions d’habitants répartis entre 80 communautés ethniques et où on parle 140 langues, Karine ne m’a pas confié autre chose, elle qui sut dire un jour à ses parents Jean-Claude et Marie-Reine que, son Bac réussi à Saint-Denis de La Réunion, c’est de lointains horizons qu’elle rêvait pour accomplir ses penchants d’enfant déjà “rebelle”. Entendons par là qu’elle ne souhaitait surtout finir comme eux, fonctionnaire dans le Public ou dans un service parapublic. Au Québec, elle put entreprendre de solides études, s’adapter aux saisons extrêmes de cette province du Canada qui flirte avec le Pôle Nord et trouver tout naturellement un emploi plus que correctement rémunéré. Et, suite logique d’un parcours sans problème véritable, elle rencontra celui qui partage sa vie et à qui elle a donné deux magnifiques filles. La coquette villa qu’elle et Marc ont achetée dans la proche banlieue de Montréal, à Dorval, témoigne qu’elle a choisi de devenir pleinement Québécoise. Et s’il en est qui sont bien convaincus de cela, ce sont ses parents qui prennent l’avion dès qu’ils le peuvent pour les y retrouver, sachant que leur fille, leur gendre et leurs petites-filles sont venus à deux reprises déjà passer leurs vacances à l’autre bout de ce que nous avons plus haut qualifié de grand village. Pour eux tous, de part et d’autre de l’Afrique, internet et l’avion sont devenus des outils bien pratiques pour gommer les distances.
A Québec, ville historique inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO, vit une population de 650.000 habitants. Jean Rutabayiro y exerce la profession de taximan. Les solides études qu’il a su mener à bien dans des universités du Québec lui donnent aussi l’occasion d’être consultant pour diverses grandes entreprises de la région. Je l’ai rencontré à l’occasion d’une course pour 15$ des plus classiques. Sauf que, l’appelant le lendemain pour me rendre à Sainte-Anne de Beaupré, je découvre que cet homme particulièrement simple et avenant se passionne pour les matchs du Mondial. Le plus naturellement du monde, je me retrouve à son domicile, dans la proche banlieue, comme si on se connaissait depuis toujours, pour vivre en famille et en direct la défaite du onze de France face au Mexique. Passons sur le match, ou plutôt le non-match des Bleus, totalement à côté de leur sujet cet après-midi là. Et revenons à Jean qui me confie qu’il est né au Rwanda il y une quarantaine d’années et que, appartenant à la communauté des 15% de « Tutsi » que comptait son pays, il a pu miraculeusement échapper au génocide par le biais duquel les « Hiutu » les ont pratiquement tous massacrés. Parrainé vers le Québec, il eut l’immense chance de pouvoir y aller à l’école, d’y connaitre l’université, de réussir son insertion sociale et de se sentir aujourd’hui comme étant pleinement citoyen québécois né au Rwanda.
Je n’insisterai pas sur le jugement que Jean porte sur la responsabilité de la Belgique dans ce qu’il appelle « la décomposition culturelle » funeste qu’a subi et vécu son pays d’origine. Je veux seulement noter que c’est au Québec qu’il trouva une terre pour recevoir sa formidable envie d’être le citoyen du monde qu’il a su devenir. Je veux aussi retenir que, lui parlant de Eugène Ubalijoro, l’actuel directeur des Brasseries de Bourbon à Saint-Denis de La Réunion, lui aussi échappé du génocide rwandais , je fus ému en entendant celui qui était entrain de devenir un ami et un frère me dire que c’est là un nom qui ne lui est pas étranger et qu’il connait un « Ubalijoro » qui réside à Québec.
Le Général De Gaulle l’a clamé à Montréal pour que l’Histoire ne l’oublie jamais : la province du Québec a un jour voulu « sortir » de l’Etat du Canada pour être libre de pouvoir jouer en pleine connaissance de cause son rôle de Nation du Monde. Elle a donc aujourd’hui choisi d’ouvrir ses frontières à ceux et celles qui veulent y venir pour contribuer à la réussite de cet idéal. Aujourd’hui, des Réunionnais et des Réunionnaises s’y trouvent et y vivent, en même temps que d’autres hommes et d’autres femmes d’autres pays de la planète.
En serrant fortement la main de Jean, mon ami né un jour au Rwanda, je ne pouvais pas ne pas souhaiter du plus profond de moi que Yolaine Costes , dont je connais l’attachement à s’inscrire dans les bonnes démarches de la Politique, saura poursuivre, en sa qualité de vice-présidente du Conseil régional de La Réunion, un travail commencé par d’autres certes, et dont l’importance dépasse tout clivage.
Raymond Lauret
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