Le gardien de but...

4 novembre 2004

Au moment d’écrire ce billet qui, mine de rien, tient mon engagement fait il y a déjà trois mois à Jean-Marcel et Lulu quant à sa quotidienneté, j’ai le choix entre l’élection présidentielle U.S. et le pied de nez qu’elle fait à la justice et à la démocratie avec ses machines à sous, ... pardon... à voter, dont on continue à dire, là-bas, qu’elle sait faire naître des petits canards là où il n’y a que des poules ; entre l’insistance du Conseil général à vouloir donner des hectares de terrain en bords de quai malgré l’avis outré de quasi tout le monde et la quasi certitude que le premier coup de pioche de la construction en cause se heurtera à l’opposition du maire, de ses adjoints et des autres membres du Conseil municipal sur les corps desquels les engins de terrassement n’oseront tout de même pas passer ; entre aussi la couleur de votre string qui ne doit pas être confondue avec la grosseur de la ficelle qui va, paraît-il, porter jusqu’à Miami (tiens ! tiens !) la renommée de notre île !
Et puis, basta de ces sujets qui attendront demain ! Je choisis pour l’heure de vous dire le plus simplement du monde ce que j’ai ressenti dimanche dernier alors que le bonheur des footballeurs et des supporters dionysiens pouvait s’éclater sur la pelouse du stade Jean-Ivoula après que M. l’arbitre eut rendu un jugement facilité par la cruauté de l’épreuve des tirs au but.

En général, je n’aime pas beaucoup me mêler aux épanchements de joie d’après victoire. C’est tellement facile, pour ceux qui ont gagné ! Et dimanche, j’étais plutôt attentif à la peine des joueurs de la Rivière Saint-Louis, à leurs larmes que je devinais coulant sur leurs visages hâlés par deux heures d’efforts, de drame intérieurement vécu, de rêve épanoui. Et les propos de leur entraîneur qui relativisaient la défaite avaient on ne peut plus de valeur.
Cependant, une manifestation de joie chez les vainqueurs attira mon attention. C’était Frantz Blard, gardien de but, à une époque pas si éloignée que cela, des Léopards de Saint-André, de la sélection de La Réunion et du grand C.S.S.D. Frantz - “The kaiser”, si vous préférez - faisait plaisir à voir, alors qu’il étreignait, félicitait, embrassait, remerciait le goal du S.D.F.C. auteur d’une partie qui l’aurait mené en correctionnelle s’il ne s’était pas racheté en arrêtant deux tirs au but et en confirmant ainsi la victoire de son équipe qui était en train de se dessiner.
Je ne sais pas si Ali Abdel Krim connaît les exploits qu’a réalisés en son temps celui qui, ce dimanche, lui faisait sans doute mille compliments. Mais je suis certain que Frantz Blard a su avoir pour Thierry Gorée un mot et une tape remplis de sympathie lorsqu’il l’a croisé. Histoire de montrer qu’il y a une solidarité qui ne se dément jamais entre gardien de buts...

Raymond Lauret


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