Libres, mais également tenus à un minimum d’humilité par « respect pour ceux à qui nous devons d’être ce que nous sommes devenus »…

21 mars 2011

A l’heure où j’écris ce propos d’homme libre, libre mais, pour reprendre les mots d’un vieux militant, également tenu à un minimum d’humilité par respect pour ceux à qui je dois d’être ce que je suis devenu, j’ignore ce qui, ce dimanche 20 Mars, est sorti de nos urnes.
A cette heure, par exemple, j’ignore si l’effroyable situation que connaît actuellement le Japon n’a pas poussé un gros paquet de l’électorat à machinalement voter « vert », alors que l’écologie se situe dans une démarche globale, comme cela a été mis en œuvre et réussi dans une ville que je connais bien. A cette heure, j’ignore également si le solennel appel que samedi Nicolas Sarkozy a lancé à Kadhafi sur un ton juste et grave pourra dédouaner le Président de notre République d’une gestion plus que calamiteuse de la société française. Avec pour première conséquence de relever son indice de popularité dans les prochains sondages d’opinion à un peu plus d’un an des présidentielles.

Plus grave, bien plus grave, j’ignore ce qu’il restera dans quelques jours des propos prêtés l’autre vendredi par la presse à Madame Huguette Bello, Députée et Maire de Saint-Paul, propos selon lesquels ses candidats (dans sa ville) et elle-même ne sont pas dans « cette majorité » qui dirige actuellement le Conseil Général. Cette réflexion (qui « relève de l’excessif et de l’irréfléchi, et doit donc être excusée et vite oubliée » a plaidé au téléphone un de mes camarades qui fait partie de ses proches à la Mairie), cette réflexion, disais-je, m’avait sur le coup profondément choqué. Je m’en étais ouvert à quelques amis. J’ai pu constater combien la consternation était totale, combien était grande l’incompréhension, combien des gestes de colère pouvaient spontanément s’exprimer. Je n’en dirais pas plus. Sinon pour noter que la satisfaction aussitôt exprimée dans le "JIR" par Yves Mont-Rouge devrait éclairer plus d’un (et surtout une). Cette satisfaction n’a en tout cas pas échappé à ce camarade de Saint-André, très proche de la suppléante d’Eric Fruteau et, je crois le savoir, à l’ensemble des élus de notre Parti qui composent avec Nassimah Dindar une majorité active au Département. Eux aussi en ont été bouleversés.

Dès lors, ne faut-il pas accorder du crédit à ce qui se dit depuis et supposer qu’effectivement, au cinquième étage de la pyramide inversée, certains s’en sont frotté les mains et ont levé un verre, satisfaits pour ce qui était pour eux et leur « Réunion en confiance » du pain béni ? Comme pour les dernières régionales avec cette fameuse interview qui, on s’en souvient, avait bien évidemment régalé l’éditorialiste du "JIR" !!... Lequel ne faisait que son métier.
Et il avait bien de la peine, ce vieux militant, un grand Monsieur du Port, lorsque, décollant du mur de sa cuisine la photo qu’il y avait scotchée, il me confia, les larmes aux yeux : « On pourrait au moins ne jamais oublier le respect que l’on doit à ceux qui nous ont permis d’être ce que nous sommes devenus… ». J’en ai été ému et je lui ai promis que ce qu’il venait de me confier ne serait pas oublié. Voilà donc pourquoi…

Pour terminer, permettez que je souhaite aux soldats de la coalition internationale de réussir cette intervention en Libye que, comme d’autres, je juge indispensable et nécessaire. Indispensable et nécessaire, parce que détenir le pouvoir n’autorise personne à piétiner le peuple comme s’il s’agissait de colonies de dangereux cafards. Indispensable et nécessaire, parce qu’il est bon que les pays riches d’un mode de gouvernance qui repose sur les principes – même insuffisants – de la démocratie se mêlent de ce qui n’est pas acceptable et qui nous choque et interviennent après concertation entre eux et après appel à la raison lancé aux tyrans qui se prennent pour des dieux. Oui, qu’ils réussissent.
Osons seulement espérer que ces mêmes pays, également riches sur le plan économique et culturel, sauront convenir qu’ils ont aussi le devoir d’intervenir, en temps de paix, là où des petits riens permettraient d’aider des populations dans la misère à se sentir soutenues par ceux qui ont beaucoup de chance d’être nés sous une bonne étoile. En Juin de l’année dernière, à Copenhague, à l’occasion de rendez-vous mondial de Vélo-City, Daniel Omer Hoareau, délégué de notre île, posait en substance la question : « Les grandes nations du monde n’ont-elles pas le devoir d’aider les pauvres des pays pauvres de la planète à disposer d’un simple vélo, d’un simple vélo qui leur permettrait de se déplacer et sortir de leur quartier et du ghetto d’une misère qu’ils n’ont pas demandée ? ». Les journalistes présents ont relayé l’idée. Certains en ont même fait l’essentiel de leur compte-rendu. Alors ?...

Raymond Lauret


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