Obligations du service public et continuité territoriale...

5 janvier 2005

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Ce lundi 3 janvier se tenait à la Région une réunion de travail sur la question de la desserte aérienne de notre île, à partir des remarques que le gouvernement demande aux assemblées territoriales de formuler sur les obligations de service public (O.S.P.) qu’il entend imposer aux compagnies par lui agréées.
Tous les groupes politiques qui composent le Conseil régional étaient représentés, à l’exception du Parti socialiste. Concernant ce dernier, dois-je ne tirer aucune conclusion, puisque j’ai noté, comme chacun d’entre vous, que le nouveau premier secrétaire de la section réunionnaise de ce parti a transmis à “Témoignages” ses vœux à la population ?

Revenons à la réunion de travail sur la desserte aérienne et les O.S.P. qui en découleraient, réunion à laquelle nous avions convié le patron de la Direction générale de l’aviation civile (D.G.A.C.), M. Jean-Charles Clouet, lequel a été particulièrement sollicité et a su être à la hauteur.
Si des points d’ombre ont pu être levés concernant des aspects mal lus ou mal compris du projet d’O.S.P. prévu par les services de l’État, il reste que nous aurions tort de ne pas nous inquiéter quant à l’avenir de la desserte de notre île.
La privatisation aujourd’hui effective d’Air France enlève à notre île ce recours et cette protection dont nous disposions quand Air France était toujours compagnie nationalisée.

La logique de l’économie libérale dans laquelle nous baignons désormais est implacable : faire du bénéfice est une règle.
Or, nous sommes, s’agissant de la desserte de notre île, tributaires de l’aérien et rien que de l’aérien. Le Français de métropole dispose de la route et du train, pour “monter” jusqu’à Paris, Bruxelles ou ailleurs. Tel n’est pas notre cas.
Si demain, pour une raison ou une autre - et Dieu seul sait combien il peut y en avoir quand l’objectif obligé est de faire du résultat -, Air France décidait soit de délaisser notre île, soit d’éliminer ses concurrents pour être en position de monopole, ce n’est certainement pas l’État français qui pourrait l’en empêcher. Le regroupement des compagnies européennes dans trois sociétés géantes (Air France, British Airways et Lufthansa) est une logique de nécessité pour faire face aux grandes sociétés américaines. C’est la loi de l’économie libérale qui l’exige.
Ce regroupement facilite aussi des stratégies croisées de positionnement sur le marché. C’est dire que British Airways (l’anglais) et Lufthansa (l’allemand) n’ont nullement l’intention de venir concurrencer Air France sur notre île.

Autrement dit, il est vital que Air Austral - notre compagnie régionale - soit confortée dans son extension et la nécessité pour elle d’accroître sa part de marché, pour être plus que jamais solidement ancrée sur la ligne Paris-Réunion.
Et la suggestion de Roland Hoarau qu’Air Austral augmente sensiblement sa capacité de transport et se dote dans les meilleurs délais d’appareils modernes et à haute capacité de sièges ne peut qu’être entendue.
La puissance publique - et là, on se tourne volontiers vers la Région et le Département, mais aussi les Communautés d’Agglomération - n’a-t-elle pas désormais le devoir d’être volontariste et se mêler davantage encore de trafic aérien, l’État devant se cantonner à sa responsabilité (et quelle responsabilité ?) : l’avènement de la continuité territoriale. Pas une continuité territoriale sociale. Non... une vraie, comme c’est fait avec la Corse !

R. Lauret


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