Qu’ici et là se lèvent et manifestent d’autres Jérôme Talpin, avec l’élan de la spontanéité et de la sincérité et tout le poids de la clairvoyance…

16 août 2011

« Prendre une journée de RTT va-t-il être bientôt un luxe réservé à des nantis ? Un privilège provoquant les sarcasmes de votre hiérarchie ? Sur Radio Monte-Carle, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a tiré une nouvelle slave contre les RTT coupables de coûter « 12 milliards d’euros par an à l’État »… Encore une fois, Jean-François Copé brûle de tordre le cou aux 35 heures en argumentant que la France doit réduire considérablement son train de vie… Le problème avec les bonnes résolutions de Jean-François Copé est aussi que tous les Français ne doivent pas se serrer la ceinture de la même façon. Quand il vise les RTT, quand ses amis s’en prennent aux allocations, c’est encore aux classes moyennes et ouvrières ainsi qu’aux plus démunis de faire des efforts. De se sacrifier. Comment (…) ne pas rappeler à M. Jean-François Copé combien les derniers gouvernements ont généré des mesures et autres niches fiscales profitant aux plus aisés ? Pourquoi ne propose-t-il pas avec la même conviction de ponctionner beaucoup plus énergiquement les revenus des capitaux ? N’y a-t-il pas aujourd’hui urgence à trouver des mesures contre les spéculateurs de la planète ? A dénoncer les mercenaires des marchés qui parient sur l’effondrement de l’économie mondiale et parviennent à s’enrichir à coup de millions de dollars ? ». Avez-vous bien lu ? Prenez le temps de revenir sur ce qui précède.

Ces lignes, je pourrais les revendiquer. Car j’aurais pu les écrire. Beaucoup de mes camarades, responsables politiques, syndicalistes ou journalistes, auraient pu également en être les auteurs. Et sans qu’un seul mot n’y soit changé. Elles ne sont cependant ni de moi, ni d’eux. Elles sont dans le “JIR” de ce samedi 13 août. Elles sont de Jérôme Talpin, éditorialiste au “Journal de l’Ile”. Lequel Jérôme Talpin ajoute fort judicieusement qu’en « voulant s’attaquer aux 35 heures, responsables de bien des maux, Jean-François Copé donne l’impression de se tromper de cible, de ne pas faire le bon diagnostic… ».

Que dire de plus sinon qu’il me plait de constater qu’il n’est point nécessaire d’être de tel ou de tel parti, ni même d’être engagé politiquement pour aujourd’hui ressentir la nécessité de dire froidement et droit dans les yeux à ceux qui ont la responsabilité de gouverner la France que la corde sur laquelle ils laissent tirer est à deux doigts de la rupture. Qu’il se trouve des citoyens qui ne veulent plus se taire devant la triste et parfois odieuse complicité dont sont coupables ceux qui, grâce à ce que nous appelons la Démocratie, se trouvent pour quelque temps dans leur vie en charge les Affaires de la Nation et qui laissent s’installer les régimes à multiples vitesses, régimes qui permettent à certains de cumuler et d’accumuler de scandaleux revenus.

Que dire d’autre sinon qu’il est révoltant de voir s’étaler sur nos chaines et sur les sites les exploits de ces faiseurs de baromètres et de peurs qui manipulent des marchés financiers qui ont été confisqués par les puissants et qui tirent, à leurs profits, de juteux marrons de la panique qu’on les autorise à créer. Ce sont eux les héros de l’actualité qu’on nous apporte à domicile pendant que ceux et celles qui se donnent à l’action humanitaire se débattent avec des miettes dans une quasi-indifférence.

Que dire encore sinon que les voix, de plus en plus nombreuses et de plus en plus fortes, vont s’élever pour dire non à l’indécent cumul des indemnités que votent (et que se votent) nos parlementaires, aboutissant ainsi à légaliser un inadmissible qui finit par devenir insoutenable. Oui, il me plait de constater que nous n’avons plus le monopole de la dénonciation de certains agissements d’une certaine classe politique. Ce qui devrait mettre en garde tout le monde…

Qu’ici et là donc se lèvent et manifestent d’autres Jérôme Talpin, avec l’élan de la spontanéité et de la sincérité et tout le poids de la clairvoyance…

J’ai encore un peu de place et je ne résiste pas au plaisir, une fois n’est pas coutume, de vous confier toute la satisfaction que j’ai éprouvée en recevant l’autre lundi un coup de fil d’un ami dionysien, homme politique de droite. C’était le jour où est paru mon “Libres propos” dans lequel je stigmatisais Cyrille Hamilcaro et Patrick Malet, dont je disais qu’ils « ne sont pas forcément des imbéciles bouchés à l’émeri », mais dont je me demandais « pourquoi donc s’élèvent-ils, pour le principe et d’une seule voix, contre la solution de deux problèmes qui concernent la vie de certains de nos compatriotes et l’environnement de chacun d’entre nous ». J’avais clairement dit qu’avec les dossiers d’un centre pénitentiaire et d’une unité de prétraitement mécano-biologique des déchets que souhaitent installer à Saint-Louis Claude Hoarau et son Conseil municipal, il y avait chez nos deux conseillers d’opposition un souci calculé de faire dans le même populisme et dans la même culture de la démagogie que Le Pen et son Front national cultivent depuis quelque temps. On le sait : cela a donné un parti qui peut aujourd’hui compter les voix de ces gens qui, en France, se nourrissent de la haine de l’autre, un parti qui fut présent lors d’un récent deuxième tour d’une élection présidentielle et dont certains sondages placent l’actuelle héritière pour la prochaine.

Mon ami, qui n’a jamais fait mystère de son appartenance à la droite réunionnaise et qui le montre à chaque élection, m’a simplement dit qu’il partageait totalement mon opinion et qu’il trouvait lamentable cette façon qu’a Hamilcaro de vouloir se faire une virginité et une place. Et d’ajouter : « … Et en plus, il veut se présenter aux Législatives, alors que le dossier judiciaire qu’il traine et qui est loin d’être classé risque de peser lourd sur sa future éligibilité ! ».

J’ai apprécié. Je vous le confie, tout simplement…

Raymond Lauret


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