« Quand la mer lé sale à cause l’érosion nout terre, pêcheurs aussi lé concernés... »

17 août 2004

C’était samedi dernier. Élie et la direction du P.C.R. avaient convié les uns et quelques autres à une réflexion sur les dangers qui attendent notre production sucrière. Des plumes plus autorisées et mieux trempées en reparleront. À lire avec attention, tellement le sujet est grave...
Samedi donc, j’écoutais mon pote Élie, à coup sûr déterminé lui aussi à porter au plus profond de son peuple et au plus haut des rouages de l’État une analyse crue de ce drame qui se prépare et dont il faut absolument empêcher que certains puissent demain s’en défendre en prétendant qu’on n’avait pas d’autres choix.
Vinrent ensuite les interventions de la salle. On a beau les avoir souvent entendus, on écoute toujours avec intérêt Jean-Yves et Huguette, Hilaire ou Dominique. On découvre aussi d’autres types de préoccupations, tel cet enseignant dont le propos, plein de pédagogie évidemment, ne manquait pas non plus d’émotion et de vertu ou encore ce jeune agriculteur installé à l’Antenne IV "sur des terres défrichées", dira-t-il, "à grands coups de subventions publiques", et qui demande si la mort programmée de notre Culture - avec un “C” majuscule - cannière n’aura pas donné des idées à certains boursicoteurs de la spéculation foncière.
Et puis, tel un clair de lune qui lutte contre la nuit totale, cette dame qui s’excuse presque d’être saint-leusienne et qui affiche fièrement qu’elle est planteur. Elle reprend Élie et quelques autres : "Oui nous lé toute de moune inquiets. Quand la mer lé sale à cause l’érosion nout terre, pêcheurs aussi lé concernés".
J’écoutais... J’entendais un discours qui s’adressait à nos cœurs d’hommes et pouvait remettre plus d’un à sa simple place.
Au fond de moi, je remerciais cette dame qui donnait du sens au mot “camarade”, elle qui s’excusait presque quelques instants avant de n’être qu’une femme planteur de Saint-Leu, elle qui nous rappelait que "quand la mer lé sale à cause l’érosion nout terre, nout tout aussi lé concernés..."

L. R.


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