Ta dernière demeure...

2 novembre 2004

C’était il y a un peu moins de vingt ans. Les membres de la Commission réunie en jury avaient à choisir entre plusieurs œuvres de grands maîtres. Ils optèrent à l’unanimité pour celle qui, dans une remarquable simplicité, symbolisait assurément le mieux l’égalité qui est notre condition à tous quand notre vie rend son dernier soupir.
Le projet présenté par Messieurs Patriotis et Calka n’était qu’un arbre et des branches au bout desquelles onze feuilles et quelques boutons invitaient chacun à la sérénité et à l’humilité. Nous voulions que le cimetière dont la ville du Port avait un urgent besoin soit un grand jardin où il serait agréable de venir s’y promener pour se recueillir avant qu’un jour on y repose à son tour. Nous l’avions là...
"Même si vous n’aimez pas y songer, vous savez qu’elles vous attendent..." Et il est vrai que nos dernières demeures nous attendent, en attendant qu’elles offrent leur hospitalité à ceux et celles qui nous ont donné la vie et qui ont donné des signes de vie.
J’aime à savoir qu’il y a dans notre île des cimetières où c’est tous les jours 1er novembre. Les fleurs qui donnent aux tombes les milles couleurs de la vie y sont entretenues en un hommage permanent d’amour et de reconnaissance à nos disparus. Car sous le ciel ensoleillé de notre île, pourquoi chercher dans de lointains pays ces matériaux éteints qui rappellent la mort alors que quelques graines semées nous apportent la vie ?
Oui, tous les jours, nos tombes, fraîches et fleuries, comme l’étaient, tous les jours et même le 1er novembre, les cours que nos aïeux ne concevaient pas qu’elles ne soient pas, tous les jours, arrosées, bêchées, entretenues, belles à regarder, belles à vivre.
Car, même si tu n’aimes pas y songer, tu sais bien qu’elle t’attend, ta dernière demeure...

Raymond Lauret


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